Ça lui pendait au nez : la donneuse de leçons nationale qui fait de la poésie avec les morts des attentats sans y voir aucun rapport avec sa politique pénale plus que laxiste, se retrouve devant la justice en tant que « témoin assisté » dans le procès des sondages de l’Élysée.
Taubira n’est pas mise en examen mais presque. Patrick Micro Buisson l’accuse d’avoir influencé les magistrats qui instruisaient cette affaire. Rappel : en 2008, alors à la tête de l’État, Sarkozy lance un paquet de sondages sur sa pomme et son image, ce qui coûte une petite blinde au budget de l’Élysée, des sondages non justifiés, selon la Cour de comptes. Surtout, ils ont été attribués par « favoritisme » et « sans appel d’offres », par exemple aux Buisson père et fils (qui se sont brouillés à mort depuis), à Giacometti (qui prendra 2,5M€), et à des instituts de sondage amis (l’IFOP de Laurence Parisot). En gros les potes de droite ont croqué sur ces piges royales qui ne sortaient pas de la poche du président mais des Français. C’est alors, en 2010, qu’une association, Anticor, dont l’objet est de « lutter contre la corruption », porte plainte contre X pour favoritisme.
En tout, Sarko a commandé pour près de 10M€ de sondages sous sa présidence. Une véritable pathologie personnelle. Et la Taubira, avant de devenir la ministre de Pierre GPA Bergé, en tant que membre du comité de parrainage d’Anticor, aurait eu, selon Buisson, un « intérêt moral et politique à voir s’ouvrir une instruction où elle est juge, partie et bénéficiaire ».
On sent bien derrière tout ce bordel la main de l’Élysée version Hollande, qui cherche à flinguer un futur éventuel concurrent pour 2017. Et tant pis si Taubira y passe. Les familles françaises et les vrais amoureux de la poésie ne la regretteront pas.
Moins complexe, moins financier, plus people et plus prosaïque, l’affaire de la « connasse » de L’Obs contre Renaud. Rappel des faits : samedi 1er octobre 2016, pendant un concert à Évry (un cadeau à Valls ?), Renaud a insulté une journaliste de l’hebdo de gauche :
« Je préfère écrire des chansons sur des vérités qui dérangent plutôt que sur des mensonges qui font sourire. Cette chanson, je la dédie à la connasse du “Nouvel Obs” »
Explication (vous allez rire). La journaliste, en 2006, retrouve « une croix gammée » dessinée en marge d’une chanson, le tout figurant dans un recueil de textes de Renaud. Elle lui demande une « explication » (les journalistes de gauche, ça ose tout !) par mail. Et au lieu de laisser le chanteur tranquille, elle attaque :
« Vous vous défendiez d’être "antisémite". Je ne vous soupçonnais pas de l’être ! En retour, avec cette violence qui vous anime parfois, vous menaciez de me traîner en justice si jamais je commettais l’imprudence de "nuire à votre image"", raconte Sophie Delassein. "Ah ! votre image ! Comme si j’avais titillé une âme mal à l’aise avec un passé pesant, oppressant, honteux. Un passé qui, s’il ressurgissait publiquement ferait scandale et salirait cette belle image d’anarcho-mitterrandiste, d’humaniste de gauche, d’arbitre intransigeant entre le bien et le mal. »
En bonne balance de gauche, protégée par sa découverte « nazie », elle en remet une couche :
« Fils et petit-fils de collabo, c’est lourd à porter, je veux bien le croire (…) Ce passé vous appartient, à vous et à ceux de votre famille qui portent en titubant le nom Séchan. »
Élégant, n’est-ce pas ? Voici maintenant un extrait de la réponse de la « connasse » datant de 2006, un chef d’œuvre de perfidie et, disons-le tout net, de niaiserie :
La plupart d’entre nous griffonnons des cœurs, des murs de pierre, des flèches, des oiseaux. On fait des ronds, on fait des carrés. C’est là que je suis tombée sur une croix gammée. Une croix gammée, Renaud, que vous aviez dessinée, distraitement, tout en dialoguant avec vos muses. Une croix gammée que vous rendiez publique ce jour d’octobre 2006. Une larme de Tipex, un coup de Photoshop et elle aurait disparu. Vous avez décidé de la laisser.
La balance de L’Obs qui s’en prend à un ex-chanteur (Renaud ne chante plus, il marmonne) pour obtenir sa médaille de chasseuse de nazis, c’est pitoyable. Poursuivre 10 ans plus tard un Renaud affaibli, pour un petit crobard provo dans un de ses bouquins, ça rappelle le harcèlement contre des centenaires qui avaient 20 ans à Auschwitz, et qui n’avaient pas demandé cette affectation dans le trou du cul du monde. En 2016, la Kommandantur – et là Renaud n’a pas tort – ce sont les journalistes du Système.
Pendant ce temps, Lola, la fille de Renaud, profite du nom de papa pour tenter de vendre sa « BD ». Elle est auteur de livres pour enfants. Dans le métier de l’édition, à part quelques cas particuliers talentueux, on sait tous ce que ça veut dire. C’est pour les mômes, on peut donc faire de la daube. C’est fou le tas de merdes qu’on peut trouver en édition « pour » enfants. Pauvres gosses. Déjà que la plupart des familles ne sont pas top niveau question Amour & Culture, si en plus on leur refile de l’évasion de pacotille… Enfin, passons. Lola a mis cinq ans à faire son album. Laissons-la s’exprimer, au micro de BFMTV :
« Papa, maman, enfant unique, il y a quelque chose de très fusionnel et c’est toute l’histoire de la BD, c’est comment s’émanciper de ça. Il y a des gens qui arrivent à le faire en prenant un studio à côté de chez eux, moi j’ai besoin de m’arracher, d’aller dans un autre pays sur un autre continent… »
Allez, une dernière pelletée :
« J’avais besoin de raconter l’histoire de cette petite fille au Vietnam et j’avais besoin, moi, de digérer des choses que j’ai vécues (...) Elles vont se découvrir elles-mêmes. Ça renvoie aussi à des questions assez universelles de comment s’émanciper de sa famille, comment choisir ce qu’on veut faire dans la vie professionnellement, comment s’émanciper de son pays de sa culture, de ses parents, et comment vivre sa vie amoureuse sereinement. »
Purée, on dirait le discours de la fille Bedos ! Du drame existentiel à la portée des cloportes, aurait dit Céline… Tiens, en passant, imaginez que Céline soit vivant aujourd’hui, imaginez de quelles sorties médiatiques il nous gratifierait… La « connasse » de L’Obs en reportage de balançoire à Meudon, à la recherche de sa Grand Croix non gammée de chasseuse de nazis, au milieu du jardin, avec Bébert qui crache et la griffe, Louis-Ferdinand qui l’agonit d’insultes éternelles, une prouesse poétique qui laisserait la Taubira scotchée à des années-lumière... Jouissif !
Allez, on laisse Lola tranquille, elle ne fait pas de mal, au fond. Elle fait partie de la Haute, et elle n’a pas choisi. Et nous on n’a pas choisi la Basse non plus. Il y en a qui se font emmerder, dans la Basse, chaque jour que Dieu fait, ce sont les « contrôlés au faciès ». Ça fait longtemps que SOS Sionisme nous bassine avec ça, comme quoi les flics français seraient racistes parce qu’ils ne contrôleraient que des Noirs et des Arabes. Pas d’euphémismes socialistes chez nous. Réponse de Zemmour : oui mais c’est les Noirs et les Arabes les délinquants donc... Du côté des flics, il est effectivement plus « porteur » de contrôler un Africain qui sent le sans-papiers dans le métro qu’une maman blonde avec deux bambins. C’est comme ça. En Afrique on regardera le Blanc de travers, ainsi va la vie, sur notre terre d’injustices.
La Nouvelle Édition, émission nazebroque de Canal le midi, que plus personne de sensé ne regarde (un yaourt indigeste avec des gros morceaux de Wizman et Domenach dedans), propose un reportage sur l’injustice du contrôle au faciès. La grande cochonne Daphné Bürki lance le sujet, et sa chroniqueuse bobo explique que Régis, un technicien, a vécu son second contrôle, à La Défense (92), comme une « humiliation » à cause d’une « fouille » et d’une « palpation ». Régis s’est payé la honte devant tout le monde, raconte-t-il à la bobo féministe blanche. On sent un lien victimaire entre les deux, mais ça, c’est notre analyse. On se met à la place de Régis qui n’a rien fait de mal et qui subit ça, c’est effectivement désagréable. Et parfois, les flics ne sont pas polis, ils tutoient facilement ce qui est noir ou arabe. La victime parle même de « persécution ».
Pour dédramatiser un peu le sujet, qui n’a pas vraiment de solution, regardez bien la tête de Bürki lorsqu’elle demande (à 1’47) si c’est « légal de contrôler quelqu’un comme ça », marquant bien avec sa grimace de douleur sa communauté de souffrance avec Régis.
Si on veut faire chier les flics, qui ont perdu ce procès de quatre ans en appel (l’État s’est pourvu en cassation), il faudrait utiliser d’autres arguments : que dire de ceux qui ne branlent rien le dimanche, qui font attendre des victimes d’agression plusieurs heures dans le commissariat, par exemple. Une impolitesse anormale, un refus d’informer le « client » sur le temps d’attente, là aussi une humiliation complètement inutile, petite vengeance mesquine que le manque d’effectifs ou de budget ne justifie en rien. Profession dévalorisée, qui ne retrouvera pas une meilleure image avec ce genre de comportements. En même temps, qui contrôler dans la rue ? Tout le monde ou personne ?