C’est l’alyah à la française. Dans son immense discours historique qui fera date (dans les livres d’histoire des 6e des classes surpeuplées des collèges du 93), notre bien-aimé président Emmanuel Macron s’est adressé aux expatriés français ventilés aux quatre coins de la terre. D’habitude, ce sont les télés françaises qui nous bourrent le mou avec le retour des juifs français ou leur montée en Israël. À chaque épisode terroriste, les juifs fuiraient la France par milliers, nous explique Serge Moati, pour aller peupler le pays de leurs rêves, et accessoirement les territoires volés aux Palestiniens. Mais c’est un autre débat, un peu complexe, et nous n’allons pas gâcher ce merveilleux mercredi 20 septembre 2017.
C’était donc mardi 19 septembre 2017 au siège de l’ONU à New York, devant toutes les nations du monde et surtout plusieurs centaines d’« expat », un grand moment d’émotion. Gisele Bündchen (sur la photo du haut, eh oui c’est de l’info) n’a paraît-il pas été indifférente au charme de Manu 1er. Gisele est cet ex-mannequin brésilien qui met tout son charme au service des malades africains du sida et du climat qui part en sucette. De nobles causes pour un grand cœur.
Pas sûr que le lyrisme du jeune banquier suffise à ramener les centaines de milliers de Français qui ont quitté la France de François Hollande, une catastrophe à tous les étages, dont on paye encore le prix. Rien qu’à voir ce qui a été défait à l’école, on a envie de pleurer. Mais mieux vaut l’aktion que la pleurniche. Il faudra de sacrés arguments à Manu pour faire revenir la diaspora frenchy des cinq continents dont les diplômés qui ont fui les conneries de Najat Belkacem ou la jungle administrative du droit des (petites) entreprises, qu’on peut résumer en trois mots : le droit de payer.
Les stats à ce sujet sont comme toujours en France, nébuleuses. On n’a pas le droit de compter les clandestins ou les immigrés par nations d’origine respectives, soit. Mais on sait même pas précisément combien de Français se sont fait la tchave à l’étranger. Les chiffres oscillent entre 1,7 et 2,5 millions, sachant qu’une bonne partie fait ses études, revient, repart, etc., et que l’UE absorbe 50% des partants. Par exemple, on a 175 000 compatriotes en Suisse et 92 000 au Canada.
Les raisons qui poussent les jeunes à partir ? Le chômage et la morosité, nous apprend Le Figaro. La France fait la gueule, et l’herbe est plus verte ailleurs. C’est vrai que les cinq dernières années de hollandisme ont été terribles. Ainsi donc il y a de plus en plus de Français migrants. Mais ils savent globalement mieux se tenir que les migrants que nous accueillons un peu malgré nous. On ne dispose pas des stats de viols commis par les Français à l’étranger, mais ça ne fait pas la une des journaux. Oh quoi merde, on peut déconner cinq minutes.
On va rester dans les écoles et les étudiants, parce que le grand débat du moment, c’est la sélection à l’université. On sent qu’il y a là une ligne de faille – encore une – qui menace de couper notre pays en deux. À notre gauche les partisans de la non-sélection – parce que la sélection ça rappelle trop celle des juifs qui arrivent à Auschwitz, en gros c’est ça hein – et à notre droite les tenants du mérite, de la compète, de la guerre de tous contre tous. On exagère, c’est pour la démonstration.
Toujours est-il que le premier à mettre les pieds dans le plat de couscous, c’est Guillaume Leyte, président de Paris-II, la fac d’Assas, qui forme des milliers d’étudiants en droit (75% des 18 000 inscrits).
Assas ? Voici une petite archive de 1973 avec la friction gauchistes /GUD (d’Assas) :
Leyte répond aux questions du Figaro :
« J’aimerais que l’on aborde enfin la question de la sélection. Mais je constate que l’on refuse de la poser clairement. C’est un choix politique. Pourtant le taux d’échec en licence montre que le système est à bout. Aujourd’hui, certains bacheliers généraux ayant obtenu la mention très bien terminent péniblement leur première année de licence de droit ! Nous observons un hiatus entre le secondaire et le supérieur. »
Guillaume milite pour un examen d’entrée en licence. Selon lui, trop d’étudiants entrent automatiquement en bac +2 sans « bonne maîtrise de la langue française », sans une « authentique culture générale », et un « certain sens critique »... Une façon polie de dire qu’il a affaire à un tas de branlos passés entre les mailles du filet éducatif. Assas a mis en place un QCM de logique, 30 questions en 30 minutes, et si l’étudiant ne franchit pas ce test, il est réorienté, pardon, « invité à suivre un parcours réussite ».
Et alors là, on ne résister pas à l’envie de vous parler de Jean-Michel Aphatie. Pourquoi Jeanmi ? Parce que l’homme qui a aujourd’hui pleinement réussi dans la propagande médiatique – avec un CV mainstream à faire pâlir d’envie un prétendant à la goebbelsitude – était un cancre, un dernier de la classe, un bouffon, un tocard, un crétin des Alpes. Une tanche.
On ressent bien le traumatisme de celui qui transmet la parole dominante aux foules du service public audiovisuel. C’est quand même dommage – on va être sérieux 30 secondes – que le petit cancre Aphatie ne soit pas devenu un vrai dissident, plutôt qu’un porte-parole de l’oligarchie. Quand le Système vous écarte, c’est une opportunité magnifique d’en apprendre un bout sur le Système, et d’enseigner cela aux autres. Malheureusement, la plupart des réprouvés se recentrent, et deviennent les meilleurs défenseurs du système politico-éducatif qui les a humiliés.
Jeanmi officie désormais sur le service public audiovisuel, cette tarte à la crème qui raconte des conneries du matin au soir sur des paquets de canaux à un public qui croit toujours au Père Noël de la Démocratie et à la Mère Noël de la Liberté d’expression...
On va pas refaire le monde, on va juste vous parler du plan de déconstruction programmé du service public de la propagande : moins 80 millions d’un coup, dont 50 pour la seule France Télévisions, Macron a décidé. On n’applaudit pas la mesure, qui va se traduire par des dizaines de non-remplacements de partants à la retraite, des gens qui avaient plutôt pour habitude de nous cracher dessus. Point de jubilation vengeresse de notre part, car dans l’affaire, on regrette une chose : que le service public audiovisuel (SPA) ne soit pas authentiquement pluraliste. Il ne représente pas tous les courants de pensées, loin de là, il sert uniquement à imposer le courant principal – la parole des Maîtres – et à étouffer les autres. Les critiquer, les dénoncer, ou les abattre.
Alors oui, quelque part, cette punition céleste qui tombe pour de mauvaises raisons – un plan de rigueur libéral que la société entière va connaître bientôt – ne nous arrache pas des larmes.