En France, on n’est jamais trop soumis
Plus malléable, plus présentable, plus soumise, plus réseautaire, Lapix va remplacer Pujadas au 20 Heures de France 2. David était en place depuis le 3 septembre 2001, et il a même improvisé le 11 au matin. La courroie de transmission Macron-Field-Ernotte en a décidé ainsi. La presse, elle, parle déjà sans rire d’« un choix qui n’est pas lié au nouveau président de la République ».
Alors ? T'es toujours aussi fan de « la réforme du droit du travail » ? pic.twitter.com/Tw6zdS6ElH
— Sébastien Fontenelle (@vivelefeu) 17 mai 2017
En vérité, Puj est sur la sellette depuis février 2004, date à laquelle il avait, avec son chef Olivier Mazerolle, balancé une énorme fake news en intro, lors de la fausse fin de carrière d’Alain Juppé. On imagine, si Juppé était devenu président… En tous les cas, une explication est peut-être à chercher du côté de l’axe Juppé-Philippe (Édouard, le nouveau 1er Ministre)-Field-Ernotte. À l’époque, la rédaction en avait profité pour se soulever contre le duo qui avait fait main basse sur l’info, se gardant les meilleurs morceaux (International et Politique) au détriment des autres services (Culture et compagnie).
Cependant, devant les audiences montantes du JT face à celui de TF1, la direction avait préféré jouerla continuité tout en surveillant de près le présentateur. Mazerolle avait été écarté, et Puj avait poursuivi son œuvre « d’empilement d’assiettes », comme la décrivait Bruno Masure. Pour ce dernier, ancien présentateur du même JT, l’information avait été découpée de telle sorte que le public n’y comprenne plus rien, avalant plat après plat sans aucun lien entre eux. Mais cette taylorisation de l’info rapportait sur le plan publicitaire tout en posant moins de problèmes avec les vrais pouvoirs, qui pouvaient continuer à dormir tranquille.
Aujourd’hui, en ce mercredi 17 mai 2017, c’est Lapix qui est « pressentie » pour remplacer celui qui n’était pas encore assez soumis, et qui pourtant l’était pas mal, y a qu’à voir son face à face avec Marine Le Pen entre les deux tours… On ne présente plus Sadounette, à ne pas confondre avec Savonnette, l’ex-présentatrice de C à vous sur France 5 et avant cela de Dimanche Plus sur Canal Plus, où elle recevait en grande pompe les hommes politiques qui comptent, et qui peuvent servir un jour, on sait jamais. En revanche, les Jean-Marie Le Pen, les Dupont-Aignan, les Chevènement, tout ça, beurk ! Pas de facho dans mon émission et pas d’émission pour nos fachos, non mais ! Ceci étant dit, inutile de rappeler comment finissent les collabos de tout poil, en période de guerre ou à la télé : débarqués par les nouveaux vainqueurs. Ce n’est qu’une question de temps.
Un qui a le temps, ou qui le prend, c’est l’ex-candidat à la présidentielle qui a réuni 1,21% des suffrages, soit 435 000 voix, devant Poutou, Asselineau, Arthaud et Cheminade. Le plus grand des petits candidats. Sur cette vidéo de 2013, Lassalle raconte sa vie de jeune maire de Lourdios-Ichère, un nom bien de chez les Pyrénées-Atlantiques, dans lesquelles il se présente désormais pour les législatives de juin prochain.
Un soleil qui sent la fin de banquet d’un dimanche après-midi dans le Sud-Ouest, un jardin chez des gens, qui s’amusent de la faconde du gars du pays. On est bien dans le terroir du terroir, dans cette politique française de province, loin des états-majors de Paris, loin du jeune Macron, qui n’est pas passé par le prisme d’un mandat, qui n’avait avant le braquage du 7 mai jamais été élu, ni comme maire ni comme député, sauf par les Élus.
Lassalle, c’est l’inverse absolu de Macron. Tout sépare les deux hommes. Et Lassalle n’est pas pour nous le politique à l’ancienne, mais le politique national, quand Macron est le politique mondialiste et antinational. La jeunesse du second n’est qu’un écran pour cacher le projet dur, cynique, impitoyable, qui vient. Lassalle aura face à lui 9 candidats, dont un LERM, la République en marche. Vous savez pour qui voter, car si Mondial Macron concentre tous les pouvoirs, exécutif et législatif, les 5 prochaines années risquent d’être délicates pour les pauvres, les sans-grade, les sans-diplôme, les sans-réseau surtout.
Mais ne pleurons pas sur la France, si elle est blessée, elle n’est pas encore morte. Il ne tient qu’à nous – tous les amoureux de la France et pas de l’américano-sionisme – de la rétablir, de la réparer, de la reconstruire. La France est bourrée de talents, pour reprendre le nom d’une émission naze de M6. Par exemple, l’école de l’image des Gobelins. Qu’est-ce que ça vient foutre dans UJEF ? Du calme. C’est dans cette école ultra créative que se préparent les séquences numériques des plus gros blockusters mondiaux. Ses 30 diplômés par promo (sur 600 inscrits) s’arrachent chaque année. L’école est née grâce à Astérix, il y a 40 ans. Au lieu de paraphraser, voici un court extrait du Monde du 17 mai :
Le beau réseau professionnel constitué par les anciens (en animation, mais aussi en photographie, design interactif ou encore jeu vidéo), à même d’accélérer l’insertion des étudiants, est le résultat d’un cercle vertueux lancé au début des années 1970. Lorsque Uderzo et Goscinny décident d’adapter leur bande dessinée « Astérix et Obélix » en dessin animé, ils ne trouvent pas les compétences qu’ils recherchent dans les écoles françaises. La chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), dont dépend encore l’école aujourd’hui, accepte de créer un département animation aux Gobelins en 1974.
L’animation française se place au 3e rang mondial et emploie 5 000 personnes, avec 2 500 recrutements à venir dans les 3 ans. Ça nous change des déclarations bidon de nos « hommes » politiques qui ne se préoccupent que de l’emploi… de leurs amis, de leur famille, de leur réseau. On a vu le réseau Édouard Philippe à l’œuvre. Quant au réseau Macron, il prend naissance hors de nos frontières, entre Bruxelles, NY et Tel-Aviv, pour venir faire pousser un arbre aux fruits pervers chez nous…