L’Anne de Paris, créatrice de bouchons
L’Anne de Paris persiste à vouloir faire de la capitale le spectacle de la marchandise, avec les touristes en invités. Mais ça, c’était avant les attentats. Elle oublie que 1 200 000 Parisiens travaillent à Paris chaque jour, sans visa touristique, sans compter les lycéens et étudiants. Ces personnes se déplacent en métro (bondé), RER (bondés), bus (bondés), et voitures (bouchonnées). Et que 600 000 banlieusards plus ou moins proches entrent dans la même ville pour y travailler chaque jour. Ce qui fait 1 800 000 actifs, qui se déplacent au moins deux fois par jour.
Interdire les voies sur berges à la circulation, c’est prendre un pari audacieux. La raison officielle de cette évolution hidalgienne est le niveau de pollution atmosphérique. Avec l’augmentation du nombre d’allergies pulmonaires, d’enfants asthmatiques et autres statistiques mortifères, l’argument du maire semble recevable. Cependant, l’opposition argue qu’il s’agit d’une décision éminemment politique, puisque le PS tout seul ne peut pas gagner sans les écolos. De plus, la pollution automobile ne compterait que pour 8% de la pollution totale de l’air parisien, en ce qui concerne les fameuses particules fines. Une décision politique qui va punir encore plus les travailleurs au profit des oisifs. Bénéfice privé, perte publique, on connaît la chanson.
L’opposition frontiste avance son argument sur la pollution, la mairie contre-attaque avec l’appel des cinq pneumologues… C’est le 26 septembre que la décision définitive à propos de la piétonnisation sera prise. Une initiative destinée à la « reconquête de leur fleuve par les Parisiens », ose la mairie, sans rire. Pour en faire un Paris Plages LGBT généralisé ?
Une pollution à laquelle échappera vraiment la capitale, c’est celle des migrants de Calais. Poussé par l’opinion, l’opiniâtre ministre des Attentats, le tragique Cazeneuve, en a sorti une énorme. Alors que les pouvoirs publics sont en train de vider le bidonville sorossien de la « jungle », la question se pose du lieu d’atterrissage des indésirables.
Parce que personne en France n’en veut, à part quelques couillons de gauche, saturés de propagande oligarchique. La trouvaille géniale du gouvernement, qui prouve encore une fois, s’il le fallait, que nos dirigeants n’ont pas un gramme d’imagination – c’est bien pour cela que ces connards ne solutionnent jamais rien – c’est de saupoudrer ces milliers de clandestins dans des communes suffisamment petites pour qu’elles ferment leur gueule. Parce que, tenez-vous bien, en Île-de-France et en Corse, ça créerait trop de problèmes !
- Rassemblement anti-migrants à Bastia en septembre 2015
On a bien compris que l’oligarchie française, le cul au chaud à Paris, n’a pas envie de voir débarquer quelques milliers de zombies répugnants, même si l’Anne de Paris en a commandé une poignée, histoire de faire socialiste. Et comme les Corses ont montré un sens de la souveraineté insulaire qui force l’admiration, dans ces moments de laxisme frontalier, ils ont gagné le droit de vivre et travailler en paix. Ce ne sera pas le cas des petites communes qui vont hériter du gros lot. Là, pour le coup, il n’y a que des lots perdants. Les migrants en France, c’est la Française des Jeux, où l’on ne gagne jamais, et où l’on peut perdre gros. Soyons justes, il y a quand même des gagnants : ceux qui ne tirent pas de lot de migrants. Les autres, ben, courage.
À 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu’à 84 ans, contre 77,6 ans pour un ouvrier, selon l’Insee (donnée moyenne entre 2009 et 2013), soit plus de six ans d’écart. L’espérance de vie à 35 ans d’une femme cadre est de 53 ans (elle peut espérer vivre jusqu’à 88 ans) contre 49,8 ans pour une ouvrière (qui peut espérer vivre jusqu’à 84,8 années), soit trois années de différence.
Courage aussi pour les ouvriers, qui vivent moins longtemps que les cadres. Qui eux-mêmes, avec la dose de stress qu’ils se mangent, vivent moins vieux que des glandeurs qui se sont habitués à une vie plus simple : pas de gros salaire, mais pas de gros stress. C’est peut-être la solution d’avenir. Plusieurs raisons qui expliquent cette « injustice ». Et pas seulement la pénibilité du boulot.
Les inégalités d’espérance de vie entre milieux sociaux résultent d’un ensemble de facteurs. La qualité et l’accessibilité du système de soins jouent un rôle secondaire par rapport aux conditions et à la durée du travail, l’attention portée au corps, l’alimentation ou les modes de vie en général (consommation d’alcool ou de tabac, pratiques à risque).
Zemmour dans son précédent bouquin, pas celui où il explique qu’il faut refaire la Bataille d’Alger, non, celui sur le Suicide Français, rappelait une anecdote frappante : Bismarck, l’homme qui accorda des droits sociaux aux ouvriers allemands bien avant les Anglais et les Français, demanda un jour à son conseiller à quel âge accorder la retraire aux salariés… pour ne pas la leur payer. C’est-à-dire à l’âge de leur mort. « 65 ans », lui répondit son conseiller.
C’est sur terrainsdeluttes.ouvaton.org que nous avons chipé le paragraphe édifiant qui suit, qui ne concerne pas les cadres, mais les jeunes mamans. Le principe d’inégalité sociale est identique. Il montre que l’accès aux soins, malgré leur disponibilité publique, n’est pas le même pour tous, après coup. Le niveau d’information fait la différence. La culture, in fine. Que les gauchistes du site nous pardonnent, le sujet est intéressant, et correctement traité. Nous sommes peut-être de gros méchants, mais la question sociale nous importe, et on a pas mal creusé la problématique de la santé, surtout vue sous l’angle de l’information.
De fait, à nombre de consultations égal, on est plus ou moins bien soigné selon le niveau de l’échelle sociale où l’on se situe et selon son origine nationale. L’anthropologue Sylvie Fainzang montre que les malades d’un cancer sont moins bien informés sur leur maladie par leur médecin quand ils appartiennent aux classes populaires. L’étude des registres dédiés aux maladies cardiaques, dont rendent compte trois chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), aboutit à un constat similaire : si la prise en charge des patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde ne diffère pas selon les catégories sociales, les trajectoires de soin qui précèdent et suivent l’infarctus varient, quant à elles, fortement. Au moment de l’apparition d’une douleur thoracique, premier signe d’un infarctus, les catégories sociales les plus favorisées font l’objet d’une prise en charge médicale « plus approfondie, plus spécialisée que dans les autres groupes ». Et de conclure : « Sur cet aspect, ce n’est pas l’accessibilité qui serait le problème majeur, mais plutôt la nature des interactions entre les patients et l’appareil de soins. »
Conclusion : il est possible de combler cette injustice, car la différence de qualité de soins ou de longévité ne dépend pas du niveau social, mais intellectuel. Certes, ces deux niveaux semblent corrélés, si l’on en croit les stats officielles, et le jugement de valeur, mais rien n’empêche un « pauvre » de lire un livre sur la santé, et plus généralement, sur la politique. La culture, seul moyen de combler les différences sociales.
La justice, elle est là, pas dans les ministères ou les tribunaux. Vite, un livre !