La souffrance se lit sur le visage d’Aude, l’ex-directrice adjointe de la rédaction du Nouvel Obs, devenu L’Obs, un nom plus court pour un journal plus moderne, plus maigre aussi, en termes d’effectifs. Aude a été virée de l’hebdomadaire qui fut le porte-drapeau intellectuel de la gauche. Mais qui est passé de la gauche sociale anti-impérialiste, dans les années 60, à la gauche libérale prosioniste dans les années 2000. Une évolution pas forcément naturelle et qui touche tous les titres emblématiques de la presse française.
Aude naquit à la télévision dans les années 2000, lorsque le sémillant Giesbert, l’homme qui passe de la presse de droite à la presse de gauche sans problème moral, en fit sa... chroniqueuse. Aude portait alors des jeans – moulants –, des petits pulls, mais jamais de chemisiers, va savoir pourquoi. Sa voix sensuelle et ses poses lascives hypnotisaient les invités du Landerneau, politique, médiatique et littéraire, ce qui permettait à l’animateur de marquer des points. Le couple Giesbert/Lancelin fonctionnait à merveille. Puis Aude, nantie de sa notoriété en télé, retourna s’investir dans l’écrit, c’est-à-dire l’obscur. Elle gravit les échelons, et malheureusement, misa sur le mauvais cheval idéologique : Alain Badiou.
Badiou, c’est ce vieux « mao » qui n’a rien renié et qui dérange les gauchos qui ont retourné leur veste. Lui se fait encenser par le peuple de gauche, tandis que les autres se font cracher dessus. Cependant, professionnellement, prendre fait et cause pour Badiou, c’est pas comme faire une quenelle en direct, mais presque. En regardant la détresse de Lancelin chez Bourdin, cet autre grand amateur de jolies femmes, on pourrait presque croire qu’elle fait partie de la dissidence.
C’est drôle de voir celle qui dénonçait les méchants hier se retrouver à leur place aujourd’hui. Mais n’exagérons rien, elle ne risque pas l’excommunication absolue. Le Système éjecte tout ce qui ne lui convient pas, c’est la fabrique du dissident, à la manière de Brighelli qui renomme l’école la fabrique du crétin. Le Système étant par ailleurs une fabrique de crétins. C’est donc objectivement une excellente chose que d’en être exclu.
Ce n’est pas le cas de Caroline, nettement moins sexy qu’Aude, une Caro qui a frôlé plusieurs fois la correctionnelle : embauchée par les plus grands médias, elle finit toujours, vu son caractère effroyable et ses nombreuses contradictions, à fâcher même les mieux pensants d’entre eux. Elle perd sa chronique au Monde, elle disparaît de France 5, faut dire qu’elle a bien écorné leur image. On rappelle qu’elle avait signé pour une série de docs sur les islamistes, les complotistes, les conspitistes et toutes ces conneries.
On la voyait dès le générique rouler en scooter, se prenant pour une star de l’info, qui avance, sûre d’elle, vers la Vérité. Inutile de dire que l’ensemble faisait foireux, et que depuis, contrée en justice par Aymeric Caron, elle a moins montré sa trogne dans des médias qui voulaient aussi moins la montrer, vu que les Français ne sont pas fous amoureux de cette demi-Femen. Voilà-t-y pas que Marianne, le journal du lobby qui joue à la République, la repêche ! Et ça n’a pas loupé, Patrick Liste Noire l’invite sur sa Matinale à lui, rien qu’à lui !
Et là, à peine arrivée, comme quoi on change pas une nature qui foire, Caro lâche une fourestade aussi énorme que sa prétention.
Que dire. Elle fait le sale boulot du lobby, elle plante un budget du service public, les identitaires sionistes la récupèrent, on lui tend le micro et bim, rebelote, faute professionnelle lourde. En effet, Caro part en guerre pour la laïcité contre les intégrismes, catholique et musulman, mais elle oublie l’intégrisme principal, le plus puissant de tous ! Ah la rage, toute la démonstration s’effondre ! Un seul concept vous manque, et tout est dépeuplé. Décidément, Caro est incorrigible.
Un autre incorrigible, c’est ce chenapan de Jean, Sarkozy junior. Ah, celui-là, il nous en aura fait voir ! Il grille un feu devant les flics, et vous savez ce qu’il sort comme excuse ? Non ? J’avais hâte d’aller à la messe. Les flics ont bien dû se marrer. Mais c’est un professionnel du genre. Le dauphin s’était vu offrir il y a 7 ans 8 longues minutes dans le 20 Heures de France 2 pour expliquer son abandon de la candidature à la présidence de l’EPAD – franchement, on croit encore rêver quand on écrit ça – en osant déclarer que non, c’est pas un job fictif de fils à papa que de gérer à 23 ans le parc immobilier à La Défense, avec un budget de 115 millions d’euros…
Caro, elle a beau raconter des craques pour ses employeurs intégristes qui lui filent les deniers de Judas pour dénoncer les autres intégrismes à leur place, à côté du dauphin défoncé à la chutzpah, elle fait figure de goyette amateur !