Paris ville rose a réagi comme un seul homo au drame qui a dévasté le Pulse, Orlando, la Floride, les États-Unis, puis tout le camp occidental. C’est à qui, dans l’aréopage « progressiste », ferait le plus beau tweet (ça ne coûte rien, un tweet) d’indignation et de solennité. En même temps ça va pas tellement ensemble mais c’est pas grave.
La tuerie américaine aura ravivé chez nous la guerre entre pro et anti-mariage gay. Les « représentants » autoproclamés de la communauté homosexuelle française lançant leurs flèches contre les défenseurs du mariage hétérosexuel (un mot pas bien beau). Cela donnera une volée de bois vert par-dessus le ventre des morts, comme quoi la guerre religieuse de 2013 n’est pas terminée.
Le concept de « massacre abject » montre une élévation dans l’horreur par rapport à « massacre » tout court ou « massacre non abject ». Tout cynisme mis à part, on se demande quel sera le tweet d’Hidalgo quand un sauna gay sera visé à Paris, ce qu’on ne souhaite pas. Ce n’est pas de l’humour, juste une critique de la récupération politique de l’émotion, ce en quoi les politiques sont devenus spécialistes, à défaut d’améliorer la vie des Français. Après le mondialisme et l’européisme, il ne leur reste que l’indignation. C’est la démocratie qui veut ça.
Seule une dictature éclairée (qui ne fait pas de fautes d’orthographe) peut remettre ce pays en marche, on le sait tous : un pouvoir fort, non pas contre les gens, mais contre les pouvoirs supranationaux, qui bousillent des pans entiers de notre vie. Qui aura le courage de résister aux TAFTA, CRIF et autres LGBT ?
Pas vraiment Juppé, qui a fait son entrée en campagne dans la nouvelle émission politique de TF1, baptisée Vie politique, un nom déjà à moitié dans la tombe. On sent la grosse motivation des dirigeants de TF1, un peu obligés de participer à la campagne, qui s’annonce pas très pro-libérale. Pensez donc : la vraie droite est contre, la vraie gauche est contre, il ne reste que les représentants honnis du Parti unique de l’Alternance qui essayent encore de nous faire croire qu’ils vont nous sortir de la merde dans laquelle ils nous ont mis. Risible. On est curieux de voir quels mots, quels éléments de langage et quels mensonges éhontés ces professionnels de la tchatche vont utiliser. Juppé a déjà du mal à s’en sortir, lui qui a l’impression de revivre le cauchemar des grèves de 1995, quand il était Premier ministre de Chirac. Un calvaire… Les Parisiens en patins à roulettes dans la neige pour aller au boulot, la France sociale dans la rue…
- L’émission qui donne envie de changer de galaxie
L’émission de TF1 fera – logiquement – un flop, et le deuxième coup de massue ou de bambou viendra de l’ex-plume du président Sarkozy, monsieur Guaino, Henri de son prénom. Il se présente lui aussi aux primaires de la droite, et si son discours est moins consensuel que celui de Juppé – il joue sur le gaullisme perdu des Républicains, et sur un retour timide à la souveraineté – on ne lui donne pas plus de chance que l’Irlande à l’Euro de passer le second tour. La Nation a besoin de quelque chose de plus flamboyant qu’un Droopy, aussi allègre soit-il de la plume.
- Guaino à sa sortie de l’Élysée (le 15 mai 2012)
On l’aura compris, participer au 1er tour des primaires à droite permet de « vendre » ses petits points au second tour, et d’obtenir un poste (comme Valls au PS en 2011) si on se désiste pour le bon candidat… Un calcul mesquin, personnel et politicien, dont les Français n’ont rien, mais alors rien à battre. Que les militants LR nous pardonnent, mais c’est la vérité. On veut de la fierté, de l’indépendance, de l’esprit ! Pas quelqu’un qui se couche comme Hollande ou Valls devant le moindre VRP de l’Empire, bordel ! Pas un Cazeneuve qui va passer le balai après les somptueux dîners du CRIF ou de la LICRA, on a une fierté, merde ! C’est pas ça, la France !
Dans le secteur culturel, ça bouge aussi du côté de la souveraineté nationale, voire du protectionnisme. Et le plus drôle, c’est que c’est à l’instigation de nos plus purs artistes de gauche, anti-barrières, anti-frontières, anti-fascistes… sauf quand il s’agit de protéger leurs rentes, leurs ventes, leur marché captif. Là, l’étranger devient soudainement le concurrent, l’ennemi, le danger mortel.
- Les deux principaux sociétaires de la SACEM comptent bien défendre la chanson franco-israélienne
Depuis 20 ans (1996) et la structuration des radios libres (nées en 1982), une loi dite « des quotas » oblige les radios (les télés ont balourdé la musique depuis belle lurette) à diffuser au moins 40% de chanson francophone, ce qui a sauvé la chanson nationale, enfin, la chanson mainstream. Un bon point.
Sauf que les principales radios privées, qui vendent surtout de la production anglo-saxonne aux jeunes – américanisés à mort – ont tourné la loi en multidiffusant quelques chanteurs français seulement, au détriment d’une création variée et de découvertes locales. Et puis, la variété française elle-même s’est tout simplement américanisée, pour coller au goût dominant de l’époque, martelé par les anglo-saxons, qui ont 20 ans d’avance dans le domaine commercial populaire. Si bien qu’aujourd’hui, tout se ressemble, et pas que dans ma musique : le cinéma de Luc Besson, par exemple, est américanisé jusqu’à l’os. Est-ce le prix de la survie « culturelle » ? Non, disent ceux qui écoutent encore Brel. Un Brel qui, vu la configuration de l’industrie musicale de 2016, aurait énormément de mal à sortir des barrages, comme Guaino aux primaires, ou l’Irlande à l’Euro.