La France n’a pas à commémorer le 11 Septembre, c’est une date américaine. Chez nous, il y a le 13 Novembre, soirée de cauchemar à Paris (et Saint-Denis). Pourtant, la presse revient inlassablement sur ce gigantesque spectacle commandité par on ne sait qui et qui a coûté la vie à près de 3 000 personnes.
En regard des millions de morts provoqués par les États-Unis au Proche-Orient depuis seulement 1990, c’est peu. Mais on ne peut pas opposer des morts à des morts. Idem avec les soldats allemands et français de la Première Guerre mondiale, mêlés dans ces nécropoles géantes, atroces, ces dizaines de milliers de pauvres gars naïfs sous la terre, pour toujours, qui ne connaîtront pas les joies de l’amour, de la maturité, de la vieillesse, et peut-être aussi de l’ennui.
Bref, en ce lundi 11 septembre 2017, trois évènements marqueront l’histoire (de la semaine, tout au plus).
Causeur ou Causette ?
Causeur, c’est le journal qui a osé la thèse complotiste sur le 11 Septembre. Tenez-vous bien, alors que tous les gens sensés ou informés savent que les pirates de l’air étaient une bande de patsies (pluriel de patsy, pigeon) sacrifiés par une organisation supérieure, Aurélien – c’est le prénom du courageux journaliste – vient de se rendre célèbre en reprenant la thèse du fils Bush, l’alcoolique qui a lu UN livre dans sa vie (la Bible). Déjà, la source considérable. Pour Aurélien, les théories du « complot » c’est du bidon, et les choses se sont bien passées comme l’a dit la commission Warren, euh pardon, le rapport officiel sur le 11/09. La démonstration est éblouissante :
Méfions-nous aussi du fameux « cui prodest ? », à qui profite le crime ? Souvent mis en avant par les théoriciens du complot, ce raisonnement trop rapide oublie deux choses pourtant évidentes. Premièrement, il arrive souvent que des personnes ou des groupes fassent preuve d’esprit d’à-propos et, saisissant des opportunités, tirent profit de situations qu’ils n’ont pas provoquées. Deuxièmement, il arrive souvent, aussi, que des personnes ou des groupes soient surpris de certaines conséquences de leurs propres actions. Un plan se déroule rarement sans accroc, et parfois les choses ne se passent vraiment pas du tout comme prévu.
- Élisabeth Lévy pose à côté du grand intellectuel Steevie
On est chez Élisabeth Lévy, tendance droite nationale dure sioniste, donc on ne va pas s’étonner de ce qui suit :
Second déni, que je ne développerai pas ici, celui de la part de responsabilité de l’islam dans le djihadisme, très bien analysé par André Versailles sur son blog « Les musulmans ne sont pas des bébés phoques ». Rappelons tout de même ce qu’écrivait Michel Renard dès le 2 octobre 2001 : « Deux dangers guettent la conscience musulmane française après le 11 septembre : la dénégation de toute implication musulmane dans les attentats-suicides et un jugement se restreignant au rejet attendu de l’« amalgame » entre terrorisme et Islam. »
« Après le 11 septembre, la question cruciale n’est pas de s’acharner à démontrer que l’islam est, par nature, étranger au massacre des innocents, mais bien de savoir quelle interprétation de l’islam n’a pas su empêcher certains musulmans de le provoquer ! »
Que n’a-t-il été davantage écouté, par ses coreligionnaires comme par nos dirigeants et nos intellectuels !
Bon, c’est compris les enfants ? Le 11 Septembre, c’est une vingtaine d’Arabes fous de Dieu à lier, qui ont décidé de braver les réseaux complexes des défenses militaires aériennes au-dessus de New York pour infliger une cuisante défaite aux USA en détruisant deux tours solides comme le roc avec deux avions de ligne, un exploit pour des mecs qui pilotaient comme des manches, en faisant un trou gros comme ça dans le Pentagone avec un vol en rase-mottes physiquement impossible, et en détruisant par la magie du Saint-Esprit une pauvre Tour 7 qui n’avait rien fait à personne mais qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.
- Aurélien parle à Ben, son ami imaginaire
Aurélien, tu es un sale petit complotiste qui ne crois pas au Réel. Si jamais Rudy IIIe Reichstadt t’entendait, ce serait pan-pan cucul direct et une remontrance par les vilains Décodeurs du Monde ! Et au lit sans histoire !
Cheminots, fainéants !
Aurélien étant couché avec son doudou, des avions arabes fous (un pléonasme), passons aux trains. Le rail français est sur la sellette libérale.
L’intrusion du libéralisme à la SNCF commence à faire mal. Ça pendait au nez de la vieille dame, madame Chemins de fer, qui se la coulait douce depuis exactement 80 ans, le 31 août 1937, date à laquelle la société a été nationalisée. Depuis, elle est chroniquement déficitaire, ce qui est logique en tant que service public. Elle coûte à la Nation, mais les Français aiment le train, leur train. Le réseau est important, un des plus beaux d’Europe, on peut aller partout en train, jusqu’au moindre petit village de montagne où un tchou-tchou rouge et jaune vient vous cueillir et vous amener dans les hauteurs avec un panorama à couper le sifflet.
Aujourd’hui, les choses ont changé : l’État conserve la majorité des parts dans la société tripartite, qui doit dégager du bénéfice, et l’État en tant qu’actionnaire touche sa part. On ne parle plus de « service public » : les tarifs bondissent, la qualité (du) service stagne, voire décroît, et le nouveau gouvernement libéral élu par 66% des Français – naïfs comme des goyim – commence à raboter sur les « avantages » acquis des cheminots.
- Ces salauds de fainéants voyagent gratuit !
L’un d’entre eux, et qui fait débat, le voyage gratuit pour la famille (des cheminots, qui ne sont pas tous sur les rails et dans les rames, loin s’en faut). Sont concernés 150 000 employés en service, leurs familles (enfants et parents, qui ont droit à 4 voyages gratuits par an, sauf réservation payante), et les retraités maison. Le tout faisant un bon million de voyageurs à l’œil, au moment où les tarifs explosent pour les non cheminots. L’ensemble coûte 100 millions à la SNCF par an. Macron, ce petit malin, enfonce les syndicats sur ce coin (terme militaire), sachant très bien qu’il sépare les Français entre bons et mauvais payeurs. Une stratégie autrefois utilisée par Sarkozy, qui opposait les travailleurs du privé à ceux du public. Entre ceux qui feraient des efforts et ceux qui se la couleraient douce : les fainéants !
- Ok, tu vas prendre 2 places de Ouigo, baby
Une petite ingénierie qui ne lui a pas réussi. Sinon, il reste le Ouigo pour aller d’une grande ville à l’autre, mais il faut se lever à 5h du matin, faire la queue comme des enfants de maternelle et se laisser guider dans la bétaillère sur des sièges qui font mal au cul, et le cul, vous avez intérêt à l’avoir petit. Kim Kardashian, avec son gros derche de pondeuse, n’aurait aucune chance dans un Ouigo.
Le message est clair : comme à la Poste, pour un service de qualité, il faudra payer plus.
La logique du Griveaux
.@BGriveaux revient sur la polémique : "Vous savez très bien que "fainéants" ne s'adressaient pas aux Français" pic.twitter.com/Am65xNehm1
— France Inter (@franceinter) 11 septembre 2017
Benjamin Griveaux, le lieutenant du ministre Bruno Le Maire, en défendant courageusement son président qui a traité de « fainéants » on ne sait qui, vient de sortir une énormité : selon lui, les extrêmes seraient aux commandes du pays depuis 30 ans. Les Mélenchon et autres Marine Le Pen ne sont pas au pouvoir, mais leurs capacités de blocage cumulées, à eux et à leurs partis, auraient empêché le pays de se réformer.
Si l’on suit la logique de Benji, ce sont ces salopards des extrêmes qui ont mis la France dans la mouise où elle se débat (mollement). Alors il faut tout retourner : les extrêmes sont au pouvoir, et les forces du Bien, la Banque, les Réseaux, les Médias, sont minoritaires et essayent de faire du bien aux Français mais les forces du Mal les en empêchent.
Macron répond à Quotidien : il ne regrette "absolument pas" l'utilisation du mot "fainéants". ⤵️#Quotidien @PaulLarrouturou pic.twitter.com/ymmqDkQaqm
— Quotidien (@Qofficiel) 11 septembre 2017
Demain, mardi 12 septembre 2017, des Français fainéants descendront dans la rue contre les ordonnances du gouvernement Philippe, mais on n’est pas sûrs que cela change grand chose : toute la gauche dite « sociale » a appelé à voter contre Marine Le Pen ou pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle.
Ceux qui ont fait la danse de la pluie ne devraient pas se plaindre quand elle tombe.