Il y avait longtemps – en unités de temps médiatique – qu’on n’avait plus entendu parler de lui. C’est vrai qu’avec tout ce que les socialistes se prennent dans la gueule aujourd’hui, il vaut peut-être mieux rester chez soi. Mais le frétillement des ambitions à « gauche » force le louvon à sortir du bois. Manuel Valls se sent un destin présidentiel, comme nous on sent la pluie acide arriver.
Pour cela, Manu doit durcir son discours, dégauchiser son positionnement, ne pas trop déplaire à gauche (« je suis la gauche réaliste »), et plaire un peu à droite pour récupérer les voix de vraie gauche (sociale) perdues. Macron, lancé dans les pattes du Manu par Hollande, est en train de lui bouffer tout le créneau « nouvelle gauche » copine des patrons et de l’oligarchie, celle qui peut financer une campagne. Ça, pour le coup, le Macron, il va pas avoir de difficultés à payer ses meetings, quand il se lancera. C’est pas le cas de Poutou ou Gluckstein. Mais revenons à Samuel Valls, l’ami du CRIF et d’Israël.
Ces prisonniers se filment en train de faire la fête. Scène normale en Socialie. pic.twitter.com/tnUlwk31Nv
— Kim-Jong-Un (@KimJongUnique) 28 août 2016
Sa nouvelle idée pour sauver la France, c’est plus de prisons, 33 exactement, et 28 « quartiers de préparation à la sortie ». Un marronnier de droite/gauche en France depuis 30 ans. Chacun sait que nos prisons sont sordides, qu’elles sont surpeuplées, qu’il s’y développe un salafisme bien dangereux, mais les gouvernements successifs s’assoient sur la couscoussière. Ça bouillonne, ça fume, ça brûle. 140% de taux de remplissage, la peine de mort qu’on jette par la porte mais qui revient par la fenêtre (suicides, meurtres), la vétusté, la violence (4 000 agressions sur gardiens), entre un quart des détenus qui auraient largement leur place dans des hôpitaux psychiatriques, oui mais voilà, les HP dégraissent aussi depuis quelques décennies. Donc pas de solution à terme de ce côté-là. Hypocritement, la France, visée par l’Union européenne, qui voudrait voir son droit de l’homme appliqué partout, conserve une prison dégueulasse et violente pour une seule double raison : c’est à la fois économique, et dissuasif.
3 racailles censées être en #prison s'amusent dans une #piscine gonflable...
Mieux que le #ClubMed !
Quel scandale... pic.twitter.com/3PCrjHFrHL— Napoléon (@tprincedelamour) 22 août 2016
L’accompagnement, la gestion des sorties, tout ça, on s’en fout. C’est le « social » qui paiera. Seuls les gardiens de prison savent que la situation est explosive, que les budgets « politiques » promis n’arrivent jamais, car le peuple ne voudrait pas que les taulards soient traités humainement. Parce que sinon, à quoi ça servirait d’être libre, si les salopards en taule nagent dans le confort, comme en Suède ? Hein ? Aucun homme politique n’ose « humaniser » la prison française ; du coup, le merdier persiste. Quant aux ministres qui veulent construire des prisons, ils se heurtent à « leurs » députés qui ne veulent pas infliger ça à leurs administrés locaux. C’est toujours la même chanson : ça réclame de la poigne à l’Assemblée, et ça change de chanson dans la circonscription. On n’est pas sortis de l’auberge à barreaux.
- Les SDF privatisent les trottoirs parisiens
On reste dans le mieux-disant social avec l’idée géniale de l’Anne de Paris. Écoutez bien, parce que des idées comme ça, on en a une par siècle, en moyenne : le maire veut tout simplement – il fallait y penser – trouver des abris aux sans-abri ! Le « budget participatif » de Paris c’est un peu la foire aux idées, 219 au total, dont la première se voit offrir un budget de 5 millions d’euros. Cette année 2016, ce sont les SDF qui ont gagné, sous la forme d’ « abris temporaires et mobiles ». Des caravanes ? Des corbillards ? Des vieux bus de la RATP ? Des sanisettes à pédales ?
En tous les cas, Anne est très fière de la participation citoyenne des Parisiens, qui ont été 160 000 à voter (électroniquement). Cinq bâtons pour les cloches, ça mange pas de pain, et ça remonte le moral des bobos, qui passent tous les jours en rollers ou en Vélib devant les morts-vivants du libéralisme, dont les bobos sont les représentants achevés. On s’achète une conscience… Cinq millions, pour vous faire une idée, sur le million de foyers fiscaux parisiens, ça fait 5 euros par foyer et par an. Autant les donner directement aux zonards, non ? Ah non, on risque d’attraper des puces, voire des rats, ou de se faire engueuler à cause du vin mauvais. Mieux vaut faire son action de grâce socialiste via l’Internet et la mairie. La misère, OK pour la « traiter », mais loin de moi.
Pour vous donner une idée de la hiérarchie des solidarités au Boboland, le projet arrivé en second c’est des chiottes plus propres. Alors évidemment, c’est dit de manière plus ampoulée, mais ça revient à ça. Le cul des bobos ne doit pas se poser là où le cul douteux des clochards peut rester collé. Quelle fameuse idée que d’associer les Parisiens à ces avancées sociales majeures !
- Retraits en liquide
Tout est dans le pognon, et le partage. On veut bien donner 5 euros par an aux putois humains, – le prix d’un sandwich bio – mais point trop n’en faut. Il est vrai que les Français gagnent moins qu’avant. Précision : ils ne gagnent pas moins, car les salaires augmentent doucettement, mais ce Pacman de Coût de la Vie grignote encore plus vite les avancées économiques et sociales. Depuis l’avènement de cette saloperie d’euro, les Français ont dû perdre dans les 20% de pouvoir d’achat. Bien sûr, tout est masqué, l’INSEE, le gouvernement et les médias se gardant bien de valider ce que tout le monde sait, sent et voit.
En 2016, un tiers des Français a du mal a finir le mois, et termine en rouge sur son compte bancaire. Généreuses, les banques se gavent en frais divers, que la majorité de leurs victimes ne conteste pas. On est pauvre, on va pas en plus réclamer du respect à la banque ! Eh bien si. Ne pas hésiter à traiter son banquier de voleur quand il sait que vous allez recevoir un virement, mais qu’il vous compte malgré tout 8€ de frais par prélèvement refusé (chez AXA Banque, pardon, TAXA Banque). Même pour des prélèvements de 3 euros ! Tout fait ventre ! Quant aux chèques, cette espèce de petit crédit fragile, mieux vaut pas en parler. LCL peut facturer 100€ un chèque refusé pour une petite provision manquante ! La banque française se gave sur le dos des pauvres, et il n’y en a pas une pour sauver l’autre. Toutes font leurs sales calculs en douce : elles gagnent sur les comptes grassouillets, elles gagnent sur les maigrelets. La pauvreté, finalement, est une source de profit comme une autre, pour eux. Tout est bon pour faire chuter le client.
Il y a un rapport entre la situation économique de la France, globalement fragile – même si on n’est pas (encore) la Grèce – et le comportement des banques, vis-à-vis des particuliers et des entreprises. Il n’y a pas d’aide, pas de confiance, pas de prise de risque. Nos banquiers sont des voleurs, et des sans-couilles. Aux États-Unis, au moins, malgré l’acharnement libéral, un nobody qui a une bonne idée et du courage peut entreprendre. Ici ? Lâche tout de suite l’affaire, la banque ne te lâchera pas un kopeck, et après, on se plaint d’avoir 6,6 million de chômeurs. Tiens, comme en 33 en Allemagne.