Le débat ne sera pas arbitré par la paire de service (public) Pujadas-Salamé, madame Glucksmann à la ville, ni par la paire de service (privé) Coudray-Bouleau, qui a maintes fois prouvé son antifascisme en poussant Marine Le Pen dans les cordes, mais par la très sérieuse paire Nathalie Saint-Cricq & Christophe Jakubyszyn, qui mêle le public et le privé.
Coudray & Bouleau sont ces deux journalistes qui ont nié avec ferveur que les prix avaient augmenté anormalement depuis l’instauration de l’euro. Ce que n’importe quel Français qui fait son marché ou son supermarché peut vérifier tranquillement. Il y a 50 millions de témoins… Nathalie, pour ceux qui ont de la mémoire, est cette immense journaliste qui a demandé de traquer ceux qui n’étaient « pas Charlie »…
Quant à Jaku, c’est lui-même qui en parle le mieux (cité par l’OJIM) :
« Pour le ministre de l’Intérieur, c’est une victoire politique totale, c’était l’objectif de Manuel Valls en menant cette offensive contre Dieudonné, démontrer que la politique ne doit pas baisser les bras, la justice dit “Je peux condamner mais a posteriori”, le ministre de l’Intérieur voulait interdire à priori avant le spectacle, on disait l’interdiction de ce type de spectacle rarissime, très difficile juridiquement, eh bien Manuel Valls a finalement gagné ce soir devant le conseil d’État (…) Cette décision représente une véritable rupture de jurisprudence (…) C’est ce que voulait prouver Valls, c’est qu’il est devenu incontestable et incontournable. Un rapport de force politique qui n’est pas sans rappeler celui qu’avait instauré un autre ministre de l’Intérieur avec Jacques Chirac : un certain Nicolas Sarkozy. »
(9 janvier 2014, TF1, à propos de l’interdiction par le Conseil d’État du spectacle de Dieudonné à Nantes.)
Incontestable et incontournable… On a vu le résultat. Jaku 2 s’est un peu avancé, là. Il y en a un autre qui s’avance pas mal, mais à moindre risque, c’est Patrick Bruel. Ce coup-ci, après avoir soutenu DSK, puis Royal, puis Sarkozy, bon en gros tout ce qui a de grosses chances de gagner, voilà qu’il s’engage pour… Macron ! Eh non, ceux qui ont répondu « Marine » ont perdu ! Vous pensiez que ce grand séducteur allait prendre fait et cause pour la candidate au détriment du candidat, eh bien non. Comme quoi on peut être un grand séducteur de jeunes filles hétérosexuelles et voter pour Macron.
« Aujourd’hui on va avoir un jeune président de 39 ans qui a une très grande promesse, au moins, c’est plein d’espoir. Espérons que tout soit mis en œuvre pour qu’elle puisse être tenue parce que le pays en a besoin, l’Europe en a besoin, le monde en a besoin. »
En analysant un peu la sortie de l’acteur fétiche d’Alexandre Arcady (c’est à peu près le dernier réal qui ose faire tourner un acteur même s’il est mauvais juste parce qu’il est de la bonne extraction), on comprend exactement ce que représente Macron et qui Macron représente : l’oligarchie mondialiste et européiste. La France vient en troisième. C’est déjà ça remarquez, elle aurait pu passer en 12ème position… Franchement, avec Bruel, Macron ne peut pas perdre. Sauf si la vidéo interdite du gars qui parle de Manu en soirée recommence à tourner… Mais ne créons pas de polémique inutile et concentrons-nous sur la politique. Après tout, on est le premier site politique de France. Premier, premier !
- Source : BBC
En France, la politique est partout. Nous sommes la politique. On a fait de la politique avant tout le monde et on en fait toujours, indépendamment du fait qu’une caste a pris possession de la politique. Ce qui ne nous empêche pas de faire de la politique, mais le problème, c’est l’accession au pouvoir. Tout a été verrouillé de telle sorte que la prise de pouvoir soit très compliquée. Ce qui pourtant est la définition de la démocratie, n’est-ce pas, le changement (possible) de pouvoir. Or on voit l’inverse, c’est-à-dire la même caste qui a mis la main sur le pouvoir depuis deux siècles exactement, depuis la chute de Napoléon Bonaparte, et qui se maintient au pouvoir par la reproduction de ses cadres et de ses postes. On appelle ce système l’oligarchie.
L’oligarchie est à la fois omniprésente et invisible, car elle n’apparaît pas dans le cadre institutionnel mais elle possède le pouvoir réel. Et c’est quoi le pouvoir réel ? Placer et déplacer les hommes aux places qui comptent. Dans le système médiatico-politique, par exemple, il s’agit de mettre les bonnes personnes aux bons endroits. Sur France Inter, la radio d’État qui est en fait la voix de l’oligarchie (avec son pendant privé Europe 1), il y a des animateurs, des journalistes et des chroniqueurs. Tous tirent dans le même sens, sur Marine, pour en revenir à la politique. Parce qu’elle ne doit pas arriver au pouvoir, en tout cas sans l’aval de l’oligarchie, qui a déjà son candidat, Mac40. Donc sur France Inter, Pierre-Emmanuel Barré, dit le « sale con », a fait l’objet d’une censure parce qu’il a juste appelé à l’abstention au second tour.
Rien de bien méchant pourtant, PEB n’ayant même pas appelé à voter Marine. Mais le simple doute instillé dans l’esprit des auditeurs suffit à lancer la machine à réprimer. Censuré dans sa partie d’émission chez Nagui, PEB a donc démissionné avec fracas, ce qui est toujours positif pour un humoriste. Avant lui, Didier Porte et Stéphane Guillon avaient été virés pour deux chroniques respectives sur Sarkozy et DSK, avec un mélange de sexualité et de politique qui avait paru inacceptable aux oreilles du directeur de la station de l’époque, Philippe Val. Qui avait pourtant construit sa carrière de chansonnier sur ce même mélange sexe/politique. Un Philippe Val proche de Carla Bruni, elle-même épouse du président de la République (2007-2012). C’est ça, l’oligarchie : ceux qui décident des postes et des hommes, et en conséquence de leur expression.
Pour ce qui concerne Barré, ne soyez pas tristes : l’humoriste a du talent, et il est parti au bon moment de Radio Paris ! C’est même très bien calculé, en plein dans l’hyper-tension de l’entre-deux tours, ce qui donne un écho incroyable à sa sortie. Maintenant qu’il a fait le plein de fidèles sur France Inter, et que ses salles sont pleines (grâce à une récurrence en radio), il pourra donner libre cours à son anti-oligarchisme forcené dans l’intimité privée des spectacles. Bon, en même temps, on pensait que Dieudonné pouvait lui aussi dire ce qu’il voulait sur scène, qui est un lieu privé, et on a vu le résultat… ce qui nous ramène à la sortie de Jakubyszyn, qui louait la puissance de Valls. Comme quoi, en politique, tout peut aller très vite. Et Mac40, ce pur produit de l’oligarchie, aura fort à faire avec les Français qui n’aiment pas se faire enfiler…