On va encore dire qu’on exagère mais c’est l’actu qui commande. L’heure c’est l’heure et l’actu c’est l’actu.
Ce jeudi du 1er jour du calendrier de l’Avent (ouvrons une petite fenêtre jusqu’au jour de Noël), trois informations se télescopent : la mort de Lionel Stoléru, célèbre non par lui-même, mais par Jean-Marie Le Pen ; les chanteurs Stromae et Goldman récompensés par l’Académie française (ça sent la vanne à pleins naseaux) ; et le retour de Rabbi Jacob.
Lionel Stoléru a ceci de particulier qu’il a été secrétaire d’État sous Giscard et sous Mitterrand. Signe que la droite et la gauche, déjà... Dans les deux cas, chantre de l’immigration, dont il ne cesse de chanter les bienfaits, jusqu’à 1977 toutefois, date à laquelle il propose 10 000 francs (1 600 euros) aux immigrés pour rentrer chez eux. Déjà, la prime de retour, vu que le coup de pied au cul était mal vu.
On voit que ça a vachement bien fonctionné. Devant la montée du FN, concomitante à la hausse de l’immigration, Stoléru inaugure, avant l’heure, la cohabitation, qui deviendra une habitude par la suite, foutant un peu en l’air la puissance institutionnelle de la Ve République. On arrête là, ça va gaver les gens.
Le véritable fait politique qui restera, avec Stoléru, est son débat face à Le Pen sur La Cinquième, le 5 décembre 1989 :
Jean-Marie Le Pen : « Nous sommes victimes d’un véritable apartheid politique, un apartheid différent de celui de l’Afrique du Sud. En Afrique du Sud, il y a avait des autobus pour les Noirs, des autobus pour les Blancs. Nous, on nous demande de marcher sur le trottoir, pendant que vous, roulez en Cadillac ! [...] Vous êtes dans le fond, le lobby de l’étranger dans ce pays, vous défendez par préférence les étrangers aux Français. »
Lionel, devant la bête politique qui réunit cinq millions d’électeurs, se défend maladroitement :
Lionel Stoléru : « J’ai moi-même organisé, dans le Sentier, contre le textile, des descentes opération coup de poing. »
Jean-Marie Le Pen : « Ah bon ? Je n’en crois pas un mot. Vous pourriez faire une rafle là, c’est le cas de le dire. »
Aujourd’hui, la moitié de ça, c’est la taule direct. Et la pointe finale, aisément transposable en 2016 :
Jean-Marie Le Pen : « Vous faites rentrer les immigrés parce que vous espérez en faire des électeurs socialistes, voilà la vérité ! »
On remarque, dans la bouche de Stoléru, que le problème des clandestins ne date pas d’hier, et qu’aucun « plan » n’a jamais fonctionné pour en fermer le robinet… ce qui jette un sérieux doute sur le sérieux de ces plans.
Quoi qu’il en soit, la récompense de Stromae et Goldman par l’Académie française donne royalement tort à Jean-Marie Le Pen. Stromae est arrivé du Ruanda dans notre pays (OK il est belge, mais la Belgique est un peu française), pour y devenir une star de la chanson. Enfin, un gros vendeur. Jean-Jacques Goldman a été dépo, pardon, il est né en France, mais le petit juif malingre est devenu le roi de la SACEM, cette noble institution (sur laquelle nous allons revenir bientôt, car il s’y passe des choses). Aujourd’hui, JJ vit à Londres, où il loue un appartement à 50 000 euros par mois. Si ça c’est pas de la réussite... Quant à Stromae, ses deux chansons qui ont cartonné chez Anne-Sophie Lapix – qui avait l’impression d’avoir Brel à côté d’elle – en ont fait le chouchou des médias, le temps qu’ils se lassent. Et nous aussi.
On pardonnera donc à Xavier Darcos, ancien ministre de l’Éducation recasé à l’Académie, de trouver du génie dans Stromae (Maestro en verlan) :
« Le seul chanteur de sa génération qui soit mondialement connu et qui sache mettre à l’honneur notre langue dans ses textes en s’adressant à un public de jeunes, habitués à n’écouter que des chansons en langue anglaise »
Aujourd’hui, il suffit de chanter en français pour faire fondre les 40 papis du quai de Conti et obtenir la Grande médaille de la francophonie. JJ a eu la sienne, celle de la chanson française. Là, il n’y a rien à redire : JJ est le mec le plus diffusé sur les ondes, il n’a pas volé ses dizaines de millions. Une majorité de Français fredonne ses chansons (enfin sa chanson, toujours un peu la même), qui semblent écrites par Lionel Stoléru : le féminisme, l’immigrationnisme, l’humanisme, en sont les thèmes principaux.
Goldman, Stoléru, ça nous amène tout naturellement – kof kof – à une incroyable nouvelle, qui va ravir le Sentier, ce quartier exotique dont parlait Jean-Marie pendant le débat arbitré par Jean-Claude Bourret (le mec des OVNI). Tenez-vous bien, accrochez-vous à la Torah, la fille du réalisateur Gérard Oury se lance dans une suite du film qui avait déguisé Louis de Funès en rabbi.
Extrait du Rabbi Jacob de 1973, prélude à la série des La Vérité si je mens :
On n’a pas vu le film, qui n’existe pas encore, mais des signes assez inquiétants commencent à fuiter : déjà, le titre, Rabbi Jacqueline, qui sent le féminisme démagogique. Ensuite, la co-écriture avec le médiocre Jul, qui est littéralement partout, puisque c’est le dessinateur de BD qui est l’auteur du dernier Lucky Luke, qui, on vous le donne en mille, tourne autour des juifs.
Franchement, tous ceux qui nous accusent de judéo-centrisme, ils peuvent aller se rhabiller : c’est quand même pas nous qui imposons cela aux Français, bordel ! On relève juste les faits, qu’on présente dans une jolie assiette, avec une feuille de salade, et quelques gouttes de sauce (piquante).
La sortie du navet cachère est prévue pour Noël – et non Hanoucca – 2018. D’ici là, on aura le temps de fuir au Rwanda, si Kagamé arrête de nous accuser de tous les maux. Paul c’est le gars qui, quand il perd en légitimité intérieure, remet une couche de sauce sur les Français. C’était un sport national, ça devient un sport international.