Toute la pyramide socialiste se casse la gueule. Jean d’Ormesson a raison de dire que Mitterrand a eu la peau du communisme en France et Hollande celle du socialisme. Peut-être qu’il fallait en passer par là pour faire naître ou renaître une gauche digne de ce nom. En attendant le Grand soir de la gauche et des jours meilleurs pour les pauvres, enfin ceux qui ne sont pas passés au FN, il faudra se cogner le premier débat de la primaire écolo-socialiste rebaptisée par les rois de l’euphémisme foireux « la Belle Alliance Populaire ».
On a tous cru à un gag, mais ça n’en était pas un.
Ce qui donne un aperçu de la déconnexion de ces « élites ».
Le débat de la primaire de glauche, pardon, de gauche
Ce soir donc, sur LCP/Public Sénat et TF1, plus RTL et L’Obs, les 7 candidats se feront face, armés de leurs programmes respectifs, qui n’intéressent pas plus que ça les Français. Les thèmes en seront l’économique et le social, la sécurité et le terrorisme, puis l’immigration et l’identité. Un sondage a fait vaciller les partisans de Samuel Valls, lorsque la nouvelle atroce est tombée sur les téléscripteurs que Montebourg allait le battre au second tour, le 27 janvier. Pendant que ces 7 mercenaires de l’oligarchie font semblant de se battre, les orgues de Staline de Patrick Drahi – Libération, L’Express, Stratégies, RMC, BFM TV et Business, i24news – crachent du Macron à pleins tubes.
Et pour ne rien arranger, Anne Hidalgo, la femme qui veut baisser la pollution atmosphérique à Paris sans toucher à la pollution idéologique, tombe à bras raccourcis sur la paire Valls/Hollande, en les accusant d’avoir tout foutu en l’air. Pour une fois, une seule, on est d’accord avec la brune pro-israélienne. Quant à Najat Belkacem, elle propose un cadeau électoral aux enseignants qu’elle a blessés avec la prime aux recteurs, montrant en cela qu’elle rêve un peu à propos de la durée de vie de la gauche socialiste...
D’où cet autre intérêt de la pulvérisation de la fausse gauche : remettre de la bonne humeur dans le pays, sachant qu’elle va dégager dans moins de trois mois maintenant :
François de Rugy ou la tyrannie des minorités
Regardez bien cet individu, il sera présent au débat de ce soir, et risque de dire de grosses sornettes. Cet écolo socialo-compatible – il a lâché en mai 2016 le groupe écologiste pour rejoindre le groupe socialiste à l’Assemblée – se présente à la primaire de gauche (socialiste) pour devenir président de la République – pourquoi pas – tout en allant contre les besoins et les opinions de la majorité des Français.
Le quatuor socialiste présent, lui (Valls, Peillon, Montebourg, Hamon), n’est pas aussi minoritairement correct, ou alors plus hypocrite. Rugy, cette espèce d’Emmanuelle Cosse version masculine, se fait le chantre de minorités qui détiennent un pouvoir anormal dans un pays théoriquement soumis à la loi républicaine du plus grand nombre. On sait tous cela. Cependant, ces truqueurs de démocratie se présentent comme les défenseurs et les garants de la Démocratie, accusant ceux qui reflètent la parole d’une majorité de Français d’être de dangereux populistes ! Ce que Rugy appelle par exemple « lobbies cléricaux » n’est que la voix de la plupart des familles, qui assistent inquiètes à la promotion de la dégradation des mœurs et de la morale.
C’est bien le monde à l’envers, celui de François de Rugy. Celui de la pauvre France d’aujourd’hui, qui ne retrouvera son lustre et sa fierté qu’en remettant ces valeurs à l’endroit, à la manière de Poutine. En attendant, il faudra supporter ça :
Le programme de Fillon contre l’immigration (et le FN)
En face de ce foutoir organisé ou pas, on ne sait plus trop, François Fillon joue sur du velours en présentant un programme anti-immigration qui rappelle le Sarkozy des années 2004-2005… tout dans les mots, rien dans les faits. Car de méchants twittonautes rappellent que Fillon fut un Premier ministre champion en matière d’ouverture des frontières. Entre les discours et l’action, il y a toujours une sacrée distance, chez nous, qui est aussi celle de la défiance à l’encontre du politique. Faut-il croire une deuxième fois François-le-Fillon, « collaborateur » bien sage de Nicolas bling-bling Sarkozy ?
« La France doit non seulement lutter contre l’immigration illégale mais elle doit aussi réduire son immigration légale au strict minimum »
« Il ne faut pas céder aux injonctions de la bien-pensance, qui nous adresse toujours le même message, qui se veut angélique et qui est en réalité inconscient : liberté pour les migrants et honte aux frontières »
Fillon propose de choisir en gros entre les bons et les mauvais immigrés, tandis que des quotas seront appliqués par zones géographiques. On écrit « seront » mais c’est pas du futur 100% sûr, plutôt de la déclaration d’intention. Il se peut que le garçon, une fois élu, oublie de réduire le débit du migroduc qui pèse sur le moral des Français, ce qui satisferait ses amis du MEDEF et du CAC40, plus l’oligarchie qui règne un étage au-dessus.
Chat entubé craint l’eau froide, dit le proverbe.