Le philosophe français Alain Finkielkraut a accordé une interview exclusive à i24news dimanche soir, dans les studios parisiens de la chaîne. Il s’est exprimé sur l’image d’Israël dans le monde, l’antisémitisme en France ainsi que sur la situation en Ukraine.
Israël doit faire des « concessions douloureuses » a confié l’écrivain à Jean-Charles Banoun, faisant référence aux négociations en cours entre l’État hébreu et les Palestiniens.
Analysant l’image d’Israël alors que le monde ne réagit pas lorsque le sud du pays est la cible de tirs de roquettes et que les dirigeants israéliens se considèrent comme étant victimes du « 2 poids 2 mesures », Finkielkraut a estimé que si la voix de l’État d’Israël n’est pas entendue davantage au sein de la communauté internationale, c’est peut-être parce que l’État hébreu manque de courage politique.
« La position de l’État d’Israël serait plus forte si Israël était prêt, comme l’a fait Ariel Sharon, à des concessions douloureuses pour un compromis avec les Palestiniens », affirme le philosophe qui pense au « démantèlement unilatéral d’un certain nombre d’implantations ».
« Si ce mouvement existait, Israël serait mieux écouté », selon lui. « Israël doit se faire entendre, mais Israël ne prend pas tous les moyens pour ce faire », déplore Alain Finkielkraut.
Les Juifs sont les racistes des antiracistes
L’intellectuel aborde ensuite avec inquiétude la situation des Juifs et de l’antisémitisme en France. Son constat est clair : « La nouvelle langue de l’antisémitisme, c’est l’antiracisme », affirme-t-il. Il explique que ce sont les Juifs qui sont aujourd’hui pointés du doigt par les antiracistes, car ces derniers, manipulés par les mouvements radicaux, associent le sionisme au racisme.