Thierry Dusautoir, le capitaine et troisième ligne de l’équipe de France battue dimanche par la Nouvelle-Zélande (8-7) en finale du Mondial de rugby, se consolera avec le titre de "joueur de l’année 2011" décerné par l’IRB lundi lors d’une 8cérémonie à Auckland.
La Nouvelle-Zélande, championne du monde, a été sacrée "équipe de l’année", et son entraîneur Graham Henry couronné "entraîneur de l’année".
Le capitaine des Bleus aura été exemplaire tout au long de ce Mondial malgré le parcours chaotique de son équipe jusqu’à la finale âpre et serrée de dimanche. Habituellement peu bavard, il avait même pris la parole devant ses coéquipiers suite à la retentissante défaite face aux Tonga dans le dernier match de poule (19-14) le 1er octobre.
Le "coup de gueule" du capitaine avait porté ses fruits et ses partenaires avaient suivi son exemple, omniprésents contre l’Angleterre (19-12) en quarts de finale.
Son match énorme à l’Eden Park d’Auckland a rappelé celui qui l’avait révélé en quarts de finale du Mondial-2007 face aux mêmes All Blacks, à Cardiff. Des Néo-Zélandais qui depuis cette rencontre l’ont surnommé "The Black Destroyer (le "destructeur noir").
Dimanche, le N.6 tricolore a inscrit l’essai de sa formation, son sixième en équipe nationale.
Il a participé à six des sept matches des Bleus lors du Mondial, à chaque fois comme capitaine, ne manquant que la rencontre contre le Canada, laissé au repos par son entraîneur Marc Lièvremont.
Le capitaine des Bleus a été élu par un panel d’anciens joueurs internationaux dirigé par le champion du monde 1991 et 1999 australien John Eales et composé du Sud-Africain François Pienaar, du Français Raphaël Ibanez, de l’Ecossais Gavin Hastings, de l’Anglais Will Greenwood, du Gallois Scott Quinnell, de l’Irlandais Paul Wallace, de l’Argentin Agustin Pichot et du Néo-Zélandais Tana Umaga.
"On est fiers pour lui", a réagi son coéquipier Vincent Clerc, joint par l’AFP au téléphone à Auckland. "Il le mérite depuis pas mal d’années, ce n’est que justice que l’ensemble du rugby international le récompense (...) Il a fait beaucoup pour le groupe. Quand on est en finale de Coupe du monde et vu sa prestation, c’est logique que Thierry soit récompensé".
Clerc pense toute fois qu’il ne s’agit nullement d’une "consolation" : "Ca ne remplacera jamais un titre de champion du monde. Je suis sûr que ce titre de meilleur joueur il aurait préféré l’échanger contre celui de champion du monde. C’est sa distinction à lui".
A bientôt 30 ans (il les aura le 18 novembre), Dusautoir succède au palmarès au Néo-zélandais Richie McCaw. Un seul Français avait eu les honneurs de cette distinction créée en 2001, Fabien Galthié, actuel entraîneur de Montpellier, en 2002.
Dusautoir, né à Abidjan, 49 sélections, a réalisé le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations en 2010 (2e en 2011 derrière l’Angleterre) et compte quatre titres de champion de France (2005 et 2006 avec Biarritz, 2008 et 2011 avec Toulouse), ainsi qu’un titre de champion d’Europe (2010).
Il faisait partie de six prétendants aux côtés des Néo-Zélandais Piri Weepu, Jerome Kaino et Ma ?a Nonu, et des Australiens David Pocock et Will Genia.