On se croirait sur un banc de collège, au début de l’audience ce jeudi [30 juin 2016] au tribunal correctionnel de Créteil. Des ricanements, des joues rondes, des SMS s’échangent, le président houspille tout le monde.
À la fin de la journée, les adolescents rigolent moins. Deux de leurs connaissances viennent de se faire passer les menottes. Trois jeunes hommes ont été condamnés, dont deux à de la prison ferme, pour avoir participé à un « swatting », un canular téléphonique qui consiste à faire intervenir les forces de l’ordre chez un tiers. Une pratique venue des États-Unis et particulièrement répandue chez les « streamers », qui se filment en même temps qu’ils jouent en ligne.
- Charenton-le-Pont, le 13 février 2015. Pensant avoir affaire à un meurtre, les policiers s’étaient rués dans cet appartement mais n’avaient trouvé qu’un couple vaquant à ses occupations, mais victime d’un mauvais canular téléphonique
Le canular du 10 février 2015 avait été réalisé via le groupe Violvocal, un site Internet spécialisé dans ce genre de dénonciation. Ce soir-là, Bibix jouait tranquillement sur son ordinateur, à Charenton, lorsque les forces de l’ordre avaient déboulé dans son appartement pour une interpellation musclée, retransmise en direct parce que Bibix était en train de filmer ses prouesses aux jeux pour ses fans.
Quelqu’un se faisant passer pour lui venait d’appeler les policiers : « J’ai poignardé ma compagne », leur avait-il dit, en substance. Sauf qu’à l’arrivée des fonctionnaires, la compagne en question est bien vivante et qu’elle se fait prescrire, comme son compagnon, plusieurs jours d’arrêt de travail après ce « choc émotif ». « J’ai dû déménager car mon adresse a été mise en ligne, celle de mes parents aussi, leur numéro aussi. C’est un calvaire, je ne souhaite ça à personne », soupire Bibix.
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Vidéo d’exemples de « swatting » (un dérivé de l’acronyme des unités d’intervention SWAT, le RAID local) aux États-Unis (en version originale) :