L’enquête sur les marchés publics d’ordures continue. Nouvelles perquisitions, nouvelles gardes-à-vue le 8 juin. Et toujours dans la ligne de mire de la justice, les frères Guérini… tout prêts au combat.

La température monte sur Marseille. Comme un été qui s’éveille lentement sur la plus belle ville du monde. Mais avec les premières chaleurs, quelques relents commencent à se faire sentir. Et les ordures refont surface.

Le 19 mai dernier, l’ambiance s’était déjà un brin tendue. Comme l’avait narré Bakchich Hebdo, la commission des marchés a procédé à l’ouverture des enveloppes des offres pour les contrats de ramassage au nord du Vieux Port. Sauf que le dépiautage des enveloppes a en fait été réalisé dans une salle attenante à la commission, par des fonctionnaires, à 7h30… qui se sont chargés eux-mêmes de remettre les propositions aux élus à 10h30 ! Un étrange procédé en pleine enquête sur les marchés publics d’ordures, sur lesquels planent soupçons de favoritisme, clientélisme, blanchiment, voire corruption. Mâtiné d’un fort accent politique.

Depuis ses débuts en avril 2009 et sa révélation par Bakchich, l’enquête des gendarmes, regroupés dans la cellule déchets 13 du lieutenant Gilles Rey fouine du côté des frères Guérini.

Jean-Noël, dit "Nono", patron des socialistes locaux, candidat malheureux à la mairie de Marseille, a vu son antre, le conseil général des Bouches-du-Rhone qu’il préside, perquisitionnée en novembre.

Tout comme les locaux et le domicile de son cadet, Alexandre. Dit M. Alex, croque-mitaine de la politique et des ordures locales, boss de SMA environnement… où l’avait interviewé Bakchich.

Un troisième larron avait assisté à ce doux échange d’une matinée de novembre. Eric Pascal, gérant d’une autre boîte de déchets, Queyras Environnement. « C’est un jeune qui démarre et que j’aide », avait alors confié Alex. Perquisitionné également ! Et depuis mardi 8 juin dans l’après midi en garde-à-vue dans les locaux de la section de gendarmerie de Marseille.

"ILS VERRONT BIEN QUI SONT LES POURRIS"

Croisé en mai dernier sur les terrasses du très sélect Cercle des Nageurs de Marseille, qu’il fréquente assidûment, Alexandre avait l’humeur guillerette. De nouvelles perquisitions du côté de sa décharge de La Ciotat, venaient pourtant d’avoir lieu. « De toute façon je n’attends que ça d’être convoqué. Et s’ils m’entendent, ils verront bien qui sont les pourris dans cette histoire ».

Tout sourire, chemise ouverte, blazer à bouton doré et lunettes de soleil de circonstance, il s’épanchait sur sa silhouette amincie par sa participation au triathlon de Calvi et son entraînement pour le challenge Monte-Cristo. [1]

Depuis mardi, les rumeurs bruissent comme les glaçons au contact de la mauresque, sur sa prochaine audition.

Et pendant les enquêtes, les affaires continuent. Le marché des ordures des quartiers nords doit être attribué le 15 juillet prochain par la communauté urbaine de la Marseille. Un marché auquel a soumissionné l’Espagnol Urbaser, gérant de l’incinérateur de Fos-sur-Mer…qui a signé récemment des accords avec Veolia, Sita, Queyras d’Eric Pascal et SMA d’Alex. La prochaine étape de la balade gendarmesque ?