L’actualité est chargée et pas un jour ne passe sans que l’Union européenne, ayant fait la preuve de son inefficacité face à la crise, ne souhaite accroître ses pouvoirs.
Il y a eu récemment Trichet réclamant une fédération budgétaire.
On a maintenant la Commission qui réclame, avec l’appui du Parlement européen, de pouvoir disposer de ressources propres. La Commission sera enfin libre de dépenser sans devoir dépendre des Etats (petite note de populisme, les salaires au sein de la Commission ont été augmentés de 3,5% cette année et les retraites y sont confortables).
Pendant ce temps, un lobbyiste expert à Bruxelles explique que, là-bas, "le pouvoir se déplace du politique vers la bureaucratie" (le blogueur populiste et facétieux se demandera comment on peut faire encore plus bureaucratique, apparemment c’est en train de se faire). Ce lobbyiste affirme également qu’avec les réformes du processus de décision en cours, suite au Traité de Lisbonne, 98% des décisions de l’Union européenne seront controlées par la Commission, au détriment du Conseil et du Parlement - via la comitologie, dont un député espagnol avait fort bien décrit le fonctionnement ubuesque.
Donc les partisans de Lisbonne qui voyaient un grand progrès dans ce Traité, censé bénéficier au Parlement, vont découvrir que la pratique des décisions ne jouera pas en ce sens. Ils pourront toujours signer une pétition, autre "avancée démocratique" majeure du Traité. Hum... Un commissaire européen vient de déclarer que ces pétitions seront censurées a priori et que notamment "la Commission européenne filtrera les pétitions des citoyens pour s’assurer que les initiatives "stupides", comme par exemple l’abolition de l’UE, soient bloquées". Auraient-ils peur ?
Pour les esprits honnêtes, il n’y a que deux choix par rapport à l’Union européenne : la changer radicalement, ou la supprimer. L’Union milite tous les jours pour que la suppression paraisse la seule issue. Dans le même temps, il n’est pas certain que cette issue reste légalement envisageable longtemps. Un principe de précaution démocratique exige qu’on en sorte ; pendant qu’il est encore temps. Sinon, bien pire que la dette, nous laisserons à nos enfants un régime politique irresponsable, sourd, imbécile, aveugle... et verrouillé.