Les États-Unis ont prévenu que leurs relations avec la Turquie pourraient être gravement affectées par le test du système de défense aérienne S-400 effectué récemment par Ankara et confirmé par le président Recep Tayyip Erdogan.
« Le ministère américain de la Défense condamne dans les termes les plus forts le test effectué le 16 octobre par la Turquie du système de défense aérienne S-400, un test confirmé aujourd’hui par le président Erdogan », a fait savoir le 23 octobre 2020 Jonathan Hoffman, un porte-parole du Pentagone.
« Notre position a toujours été claire et elle n’a pas changé : un système S-400 opérationnel n’est pas compatible avec les engagements pris par la Turquie en tant qu’alliée des États-Unis et de l’OTAN », a-t-il ajouté.
« Nous nous opposons à ce que la Turquie teste ce système. Cela risque d’avoir des conséquences graves pour nos relations de défense », a poursuivi le porte-parole.
Des médias turcs avaient affirmé que la Turquie avait effectué le 16 octobre un premier essai des S-400, dont l’achat par Ankara avait provoqué la colère des États-Unis et d’autres alliés de la Turquie au sein de l’OTAN. Ce test a été officiellement confirmé le 23 octobre par le président Recep Erdogan.
La Turquie déjà suspendue de la participation au programme de fabrication du F-35 américain
« Ces tests, il est vrai, ont été effectués et vont continuer », a affirmé le chef de l’État turc à des journalistes à Istanbul. « On ne va pas demander l’avis des États-Unis pour cela », a-t-il prévenu.
L’acquisition des S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs pays occidentaux qui mettent en avant l’incompatibilité de ce système russe avec les dispositifs de l’OTAN.
En réaction à la livraison de la première batterie l’an dernier, les États-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l’avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques. « La Turquie a déjà été suspendue du programme du F-35, et le S-400 reste une barrière significative à tout progrès dans d’autres domaines de nos relations bilatérales », a conclu Jonathan Hoffman.
Washington a également menacé Ankara de sanctions si les S-400 étaient activés. Les informations sur cet essai ont immédiatement poussé les partisans de ces sanctions à demander au gouvernement américain de passer à l’acte.