Les populations européennes n’ont évidemment jamais été consultées quant à la position de leur gouvernement vis-à-vis du conflit et de la Russie.
L’aide militaire des pays occidentaux à l’Ukraine depuis le début du conflit devrait être un sujet très controversé à cause des sommes énormes concernées et à l’heure où ces pays ont déjà des difficultés à gérer leurs propres finances publiques.
Des milliards en armes
L’aide occidentale à l’Ukraine a évidemment commencé bien avant 2022, y compris l’aide militaire. Mais depuis l’intervention militaire russe en février 2022, l’Ukraine a reçu ou recevra des aides financières, humanitaires et militaires d’une valeur de 100 milliards d’euros de 40 pays essentiellement occidentaux. De cette somme, comme le montre la Kiel Institute, la moitié soit environ 50 milliards provient des États-Unis, 30 milliards d’euros de l’Union européenne et le reste d’autres pays, essentiellement le Royaume-Uni.
Ces sommes sont colossales, surtout pour un pays comme l’Ukraine puisque équivalentes à plus de la moitié de son PIB d’avant la guerre.
L’aide militaire représente plus de la moitié de ces aides, donc autour de 50 milliards d’euros, en majorité des USA, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la Pologne. Il est nécessaire de s’interroger sur une aide militaire de cette ampleur étant donné que l’Ukraine n’est pas un allié officiel de ces pays. Il faut rappeler que les pays occidentaux n’ont aucun accord de sécurité ou de défense avec l’Ukraine.
Par exemple, la France n’est pas en guerre avec la Russie, ce que le président Macron ne cesse de répéter. Néanmoins l’aide de la France à l’Ukraine a dépassé les deux milliards d’euros, dont 750 millions en aide militaire, et le système d’artillerie français CAESAr a été utilisé par l’armée ukrainienne contre des cibles russes, aussi bien militaires que civils.
De plus, l’aide militaire occidentale a progressivement changé au rythme de la destruction par les Russes du matériel soviétique qui avait été livré initialement. Les gouvernements occidentaux ont peu à peu adopté des positions qu’ils s’étaient initialement interdits en ce qui concerne l’envoi d’armes à l’Ukraine.
Dans le cas du gouvernement français, la position de principe était d’abord de livrer uniquement « des équipements défensifs et à un soutien en carburant, puis fin avril 2022, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé avoir livré des missiles et des canons Caesar à l’Ukraine. » Et maintenant, la France prend l’initiative au sein de l’OTAN d’envoyer des chars légers. La même évolution a été évidente aux USA, en Allemagne et chez d’autres membres de l’OTAN, qui constamment sont revenus sur des déclarations antérieures en matière d’aide militaire.
Cette dérive s’explique évidemment par l’évolution des besoins militaires de l’Ukraine. Mais comment justifier ces décisions auprès des Parlements et des populations occidentales ? Et jusqu’où les dirigeants occidentaux sont-ils prêts à aller si la situation continue à s’aggraver pour l’Ukraine ? Aucune réponse n’est fournie à ces questions, malgré leur importance.
Avec un fond de corruption
Fournir de l’aide militaire pratiquement sans contrepartie au pays le plus corrompu d’Europe, n’est sûrement pas une bonne idée. Comme l’admet France24, « les risques de corruption apparaissent particulièrement élevés dans un pays en guerre aux institutions publiques faibles et sur lequel se déversent des dizaines de milliards d’aide internationale. »
En effet, en 2022 dans un reportage depuis censuré la chaîne américaine CBS News a conclu qu’uniquement 30 % des armes de l’OTAN envoyées en Ukraine atteignent le front ; le reste disparaît en cours de route, le plus souvent vendu sur le marché noir. Le risque que des missiles anti-char, par exemple, apparaissent dans les rues des capitales occidentales n’est sûrement pas négligeable.
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Il ne faut aussi rappeler qu’une partie de l’élite politique états-uniennes, y compris vraisemblablement le président Biden lui-même et son fils Hunter, est soupçonnée d’être impliquée dans des affaires de corruption en Ukraine depuis 2014, comme l’a révélé l’ordinateur de ce dernier.
Une aide immorale
À part le problème de corruption, la Loi de la Guerre (La Haye, 1907) énonce qu’un État qui ne participe pas à un conflit ne doit pas apporter son concours à un des belligérants. En fournissant des armes à l’Ukraine, les pays occidentaux doivent alors être considérés comme des cobelligérants au conflit. Ils donnent raison aux dirigeants aussi bien russes qu’ukrainiens, quand ceux-ci considèrent que la Russie est maintenant en guerre contre l’OTAN et non uniquement contre l’Ukraine.
La conséquence de cette aide est de prolonger la guerre ; à alimenter le conflit armé contre la Russie, contre laquelle les dirigeants occidentaux disent ne pas être en guerre. Cette aide militaire aggrave le conflit, augmente le nombre de victimes ukrainiennes étant donné le désavantage en termes d’artillerie. L’aide prévue est loin d’être suffisante pour que l’Ukraine puisse gagner militairement contre la Russie, ce qu’a confirmé le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Zaluzhny dans un entretien au magazine The Economist le 15 décembre 2022.
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