Était-il donc écrit qu’un jour je regretterais les défunts IUFM ? Le "pédagogiquement correct" a désormais mieux à proposer : les ESPE, Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, dernier legs, avec les rythmes scolaires, de l’ère Peillon.
Rappel des épisodes précédents
Les IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres, institués par la loi Jospin après 1989) fonctionnaient au sein des universités auxquelles ils ont été rattachés en 2004. Ce fut parfois l’objet de frictions considérables, dans la mesure où ces instituts bénéficiaient de crédits (considérables) destinés à la formation des enseignants, et de créations de postes nombreuses, dans des disciplines - Sciences de l’éducation et didactique - qui permettaient de recruter nombre de bras cassés, pendant que d’autres universités, à l’écart de ces temples du pédagogisme triomphant et du Nouveau Vocabulaire orwellien ("apprenants", et non plus "élèves", "séquences" ou "séances" et non plus "cours", la "pensée Meirieu" ayant remplacé la pensée tout court) devaient déjà se débrouiller avec des budgets en peau de chagrin.
Mais enfin, les IUFM n’arrivaient qu’en bout de course, pour faire perdre un peu de temps aux néo-profs en instance de titularisation, après des concours qui se passaient en dehors de leur sphère, même si les lubies des nouveaux pédagogues avaient puissamment contribué à modifier les épreuves. Les stagiaires allaient y perdre leur temps, ce qui n’est pas rien, mais on ne les soumettait pas au chantage immonde auquel se livrent aujourd’hui les ESPE.