La seule théorie qui explique les crises du capitalisme est le marxisme. Et le diagnostic du marxisme sur cette situation est clair : il est hors de question que la chute de la SVB ne soit qu’un accident. Certes, les États-Unis sont toujours une nation industrialisée et ont encore beaucoup de carburant dans le réservoir avant qu’ils ne s’effondrent finalement, mais ils se délabrent et se délabrent plus rapidement que même le marxiste le plus optimiste d’avant 2008 ne pouvait même l’imaginer. Mieux encore, la montée en puissance de la Chine a été plus spectaculaire.

Si cette tendance se poursuit au moins jusqu’en 2050 (l’année où la Chine prétend qu’elle sera une société modérément prospère, c’est-à-dire un pays avec la qualité de vie de la Belgique à son apogée), alors il y aura un changement de paradigme dans l’humanité pour le XXIe siècle : les idéaux de la civilisation occidentale seront diabolisés et relativisés et l’héritage de l’URSS sera glorifié et canonisé. En Occident, l’extrême droite montera proportionnellement à la chute de son économie. La consolidation de la BRI reliera l’Eurasie par le rail, déplaçant à nouveau le centre du pouvoir de la mer vers la terre. L’océan Pacifique deviendra le principal champ de bataille entre le socialisme (Chine) et le capitalisme (États-Unis), avec le déclin correspondant de l’importance de l’Atlantique Nord et donc de l’Europe, ce qui réalisera la prédiction de Marx selon laquelle elle deviendrait un « petit coin ».