L’endroit est bien choisi, c’est une caisse de résonnance mondiale. Le millionnaire algérien Rachid Nekkaz, profitant d’un ensoleillement parfait (27 degrés sur place), a lancé une opération « Toutes en burkini » pendant un Festival de Cannes finissant, car il se clôture dimanche 28 mai 2017. Ça change de l’opération « Toutes à poil » qui a constitué le fil rouge du Festival depuis le début. Entre le burkini et le « seins nus », il y a sûrement une juste mesure. Moins de nichons, plus de pudeur...
Nekkaz s’est fait connaître en payant les amendes des femmes voilées verbalisées en France et en Belgique (150 euros). Il se dit « laïc et opposé au niqab ». Sa manif a tourné court, et s’est terminée en baignade. Rien de bien méchant, un événement comme la France en connaît des paquets, sur un sujet il est vrai sensible. Ou rendu senslble par les médias, car le port du burkini n’a pas vraiment déclenché de tsunami sur les plages...
Pendant ce temps-là, sur la plage d’en face, enfin à 230 km de là à vol d’oiseau, goéland ou mouette, se prépare un événement inédit en Corse. On sait tous que les Corses sont très attachés à leurs traditions en particulier, et à la tradition en général. Eh bien nos amis LGBT ont décidé d’organiser samedi 27 mai 2017 la première soirée LGBTI de Corse.
« Notre ambition c’est d’organiser plusieurs soirées queer, de pérenniser ce rendez-vous et de créer un lieu de rencontre, un lieu d’échange mais aussi un lieu d’information LGBT »
Bonne chance les gar-e-s et les fill-e-s, ça va être un peu plus difficile à faire avaler qu’à Paris, capitale mondiale LGBT en concurrence avec Tel Aviv et San Francisco.
Serena, la Parisienne dont la famille habite la Corse, selon le magazine Têtu, est consciente du pari :
« La Corse n’est pas plus conservatrice que le continent, mais il y a une injonction à la discrétion culturelle et historique pour les homos en Corse »
Une injonction... on ne saurait mieux dire. Têtu, de son côté, admet qu’il « faudra encore du temps et un long travail de pédagogie avant d’imaginer une Marche des fiertés à Ajaccio, Bastia ou Corte ». Oui, une question au fond ? LGBTI, c’est quoi le « i » de LGBTI ? Bonne question Thomas, tu peux baisser le bras et t’asseoir. On connaît tous le sigle LGBT, et un dernier petit nouveau a été ajouté en douce : Intersexe. Voilà ce que donne le truc en entier : Lesbien, Gay, Bisexuel, Transsexuel et Intersexe. Intersexe n’a rien à voir avec Intervilles, l’émission estivale de Guy Lux qui opposait deux villes de France dans les années 60-70. Intersexe ça veut dire qu’on ne sait pas trop où l’on se situe sur l’échelle homme-femme, une histoire de curseur, voyez-vous.
Après ce détour par le burkini et l’intersexe, revenons à Cannes. Ce vendredi 26 mai 2017, c’était au tour de l’enfant chéri du cinéma français de présenter son film. Une histoire de cul sur fond de polar, ou de mystère, selon la critique. Nous, on l’a pas vu, donc on peut pas le démolir honnêtement. On a un petit préjugé défavorable à l’encontre d’Ozon, qui fait des films un peu bourgeois et cochons dont le peuple se fout. Attention, ce n’est pas une dérive ouvriériste qui serait quelque peu anachonique dans le monde du cinéma.
Disons que d’expérience, on a remarqué que les enfants chéris des médias étaient tous des, des, des fayots qui appliquaient avec talent – parfois – les directives oligarchiques. On est honnêtes dans notre critique à l’aveugle, c’est mieux que de spoiler l’intrigue comme le fait francetvinfo.
Et le respect du peuple spectateur, bordel ?
L’esprit de
l’escalier
On emprunte le titre de l’émission d’Élisabeth Lévy & Alain Finkielkraut sur la radio communautaire juive RCJ pour ce nouveau module basé sur le concept de la vanne oubliée. Ce coup-ci, avec la soirée LGBT en Corse, Ajaccio va se transformer en Ejaccio. OK OK, on remballe. Bon week-end à tous les ERnautes.