Désormais, à chaque attentat, on a droit à la déclaration du procureur de Paris François Molins, qui est obligé de débiter une version officielle pas toujours très cohérente. Et parfois carrément bancale, comme sa sortie le 18 novembre 2015 après l’élimination à Saint-Denis (93) des meurtriers présumés du Bataclan.
#ChampsElysées "Un morceau de papier retrouvé supportait un message manuscrit défendant la cause de Daech", dit le procureur François Molins pic.twitter.com/coRJwA6i34
— franceinfo (@franceinfo) 21 avril 2017
Cette fois-ci, après les cartes d’identité des frères Kouachi, enfin d’un frère Kouachi, c’est un papier qui tombe de la poche de Karim Cheurfi, le tueur des Champs-Élysées, avec une revendication de Daech. Un individu « non radicalisé » mais qui avait été appréhendé en décembre dernier suite à des menaces de meurtre envers des policiers exprimées devant des proches. Cheurfi ne verra pas son juge d’application des peines, fera un aller-retour en Algérie, soi-disant pour se marier, tout cela pendant un sursis avec mise à l’épreuve...
Il faudra se contenter de cette version officielle, mais heureusement que le petit papier a été retrouvé. Un jour, on aura le magazine de Daech dans la voiture du ou des tueurs, plus le « 06 » de David Thomson écrit sur le dos de la main. Pour ceux qui ne connaissent pas Thomson, c’est ce fameux journaliste spécialisé dans la nébuleuse Daech, qui était le premier averti lorsque le couple de policiers a été assassiné le 13 juin 2016 à Magnanville, devant leur enfant. Un cas de flair journalistique rare, que l’on salue confraternellement.
Le meurtre du policier des Champs-Élysées, jeudi 20 avril au soir, s’est aussitôt répercuté dans la campagne électorale. C’était inévitable. Et c’est peut-être pour cela que ce moment fatidique a été choisi : Paris, et la présidentielle, c’était doubler l’écho de l’opération dans le monde entier. Et « faire le jeu de la droite », selon Charles Enderlin qui se base sur la « routine » israélienne.
Il y aura au moins une personne qui changera son vote suite à cette attaque, c’est Laetitia, interrogée par BFM TV.
Laetitia est la femme d’un policier, mère d’une policière, et elle tremble chaque jour pour eux, surtout en ce moment. C’est la réaction de Poutou qui l’a mise en colère. Il est vrai que le candidat du NPA – antiflic comme tous les gauchistes primaires – n’y a pas été avec le dos de la cuiller...
Quand Philippe Poutou dérape complètement après l'attentat sur les #ChampsElysees https://t.co/NlHPGNPeSj #15MinutesPourConvaincre pic.twitter.com/cR1ieL6NFh
— Le Point (@LePoint) 21 avril 2017
Écoutons Laetitia :
« Ça va changer mon vote. Je voulais faire un vote sanction et je vais faire un vote utile. Je suis très en colère parce que j’ai vu la réaction de Monsieur Poutou. Je suis maman de policier, épouse de policier et de militaire, mon gendre est policier aussi et ces gens-là risquent leur vie pour une misère. Mon mari est à la retraite mais réserviste actif donc il travaille alors qu’il est censé se reposer après 35 ans dans la rue. Il gagne 2 000 euros net par mois. Quand Poutou dit qu’il faut désarmer les policiers, qu’il compare les suicides à France Télécom par rapport à un policier qui risque sa vie c’est scandaleux. »
Poutou et le NPA, ce parti des racailles et de l’antiracisme, ne doit pas ratisser très large dans les rangs de la police. Heureusement pour la dominance, Laetitia avoue à BFM TV ne pas voter pour Marine Le Pen, ce qu’on aurait pu croire. Bravo à Drahi TV qui a trouvé un flic qui ne vote pas FN aujourd’hui ! Petite exagération de notre part : les syndicats de policiers sont généralement à droite pour les officiers, à gauche pour la base.
Voilà où en est la France ce vendredi 21 avril 2017, avec des attentats ou des tentatives d’attentats en pleine campagne électorale qui ressemblent à s’y méprendre à un démiurge qui jouerait à nous faire peur en manipulant les boutons de commande de la société...
Entretenir la peur, ne pas laisser retomber le soufflé, faire de la France un pays inquiet, sur le qui-vive, mal dans sa peau et ses frontières, où les citoyens se méfient les uns des autres, où de dangereux criminels en puissance sont relâchés pour des raisons obscures par la puissance publique, des criminels qui tuent des gens, comme ça, sans raison apparente ni revendication précise, à part celles que nous proposent Molins et Thomson, la paire médiatico-politique qu’il faut croire sur parole.
Ce pays n’est pas la France, ce pays, c’est Israël. Nous ne voulons pas vivre comme en Israël, et la terre de France rejettera ceux qui la menacent. D’où qu’ils viennent, d’en haut ou d’en bas.