Il fallait s’y attendre : toute la presse est tombée sur le râble de la pauvre Brigitte, qui n’y était pour rien. Une vague médiatique de 14 mètres de haut dans la poire et surtout sa coiffure impeccable. Une « Mireille Darc » – la coupe en forme de casque – tout droit sortie des années 60, qui recolle heureusement avec le IIIe millénaire par la grâce du nouveau petit prince français, qui sera peut-être roi un jour. En scotchant sur la première dame, les médias ont évité de parler politique avec sérieux. Il faut se battre pour savoir ce qui se passe dans les états-majors et ce qui se profile pour les prochaines années. Cinq ans au cas où le Macron irait jusqu’au bout. Hollande aura tenu deux ans avant de se prendre un impeachment à la française. Depuis 2014, il était noyé, le pauvre. Bu la tasse et dépassé par son Premier ministre, imposé par le CRIF. Mais tout ceci est histoire ancienne, tournons-nous vers le présent. Et le présent, c’est ce vendredi 12 mai 2017.
Meilleurs sosies de #BrigitteMacron
Fox news USA : Iggy Pop (excédé) déclare " je ne suis pas Brigitte #Macron motherfucker" pic.twitter.com/SYobw4CV6h— Anaïs (@prototype2222) 8 mai 2017
La vie familiale quelque peu dissolue ou du moins pas très tradi du prince Macron éclate partout en photos, confessions, et autres bruits de couloirs. Un président de 39 ans avec une dame d’âge mûr, ça agite les réseaux sociaux au détriment de la politique pure. Les complotistes verront dans cette campagne brigitto-centrée le moyen pour le « team Macron » de préparer tranquille la libéralisation totale de l’économie française, inspirée par les centaines de propositions de Jacques Attali, la chouette diurne qui dirige la France en sous-main depuis maintenant 36 ans.
Pourtant, quand on étudie les rois et les reines de France, le couple jeune ambitieux/courtisane d’âge mûr est un classique à la cour. Ces dames d’expérience sont formatrices à tous égards : politique, relationnel, et bien sûr sexuel. En cela, la prof de français a permis au jeune Emmanuel de s’exprimer avec une certaine grâce, même s’il a pu patauger pendant quelques chiantissimes discours de campagne. Mais les gens s’en foutaient, ils voulaient du nouveau, du jeune, du cool, pas cette vieille baderne de Hollande avec ses hoquets de pingouin paumé sur la glace, ou les insultes du roquet du CRIF en permanence à la limite de l’apoplexie. Valls a voulu jouer au Sarko au moment où les Français recherchaient de l’apaisement... Tragique erreur de timing ! Hollande-Valls, le casting pourri de la France 2012-2017, le duo exaspérant qui a fait pousser des canines de babouin aux Français les plus aimables. Un quinquennat résumé en un mot par Mélenchon, le soir du second tour : « Lamentable ».
Ce qui m'inquiète c'est la perspective de me taper vos blagues sexistes sur Brigitte Macron pendant au moins 5 ans.
— Ovidie (@Ovidieofficiel) 8 mai 2017
Pour ou contre une cougar à l’Élysée ?
Ovidie a raison, on ne va pas se taper 5 ans de vannes « sexistes ». Cependant, le couple cougar/jouvenceau fait fantasmer tout le monde, encore plus à l’étranger. Il y a même des sondages sur la chose. Pendant ce temps, Laura Tenoudji, ex-bimbo de Télématin, l’émission quotidienne du tyran Leymergie, fait à 41 ans un bébé avec le splendide Christian Estrosi, homme d’une grâce sans nom, avec ses attitudes de marquis au verbe brillant, qui lui met 20 ans dans les chicots et l’introduit chez les élus...
A(f) = A(h)/2 + 7
Un prof de français avait dit un jour que le couple idéal était constitué d’une femme qui avait la moitié de l’âge de son mari plus 7 ans. Tenoudji et Escrosi rentrent à peu près (en poussant un peu les coins) dans les critères, à l’inverse des Macron. Mais comme le petit prince ne fait rien comme tout le monde… La grande question est : peut-il faire pire que Hollande et Valls, qui auront marqué l’Histoire par leur inimaginable nullité ?
Pour la France, on voudrait tous que ça aille mieux. Il en est un, pourtant, qui ne noircit pas le tableau. C’est le voyageur et casse-cou, dans le vrai sens du terme, Sylvain Tesson, le fils de Philippe Tesson. Si la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, disait Staline, ce fils-là semble moins vociférateur que son père. Il bourlingue dans tous les coins du monde où l’homme ne va pas, ou plus. Il a bâti sa propre philosophie, et raconte ça dans des bouquins. Une vie agréable, à vrai dire.
#SylvainTesson , écrivain : "Je continue à faire ces voyages avec cet appétit du monde, parce je sais que je le transformerai en lignes"
— France Inter (@franceinter) 12 mai 2017
Selon lui, les Français n’ont pas conscience de leur chance :
REVOIR - Sylvain Tesson : "La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer." #Le79Inter pic.twitter.com/QNSv5fPKFh
— France Inter (@franceinter) 12 mai 2017
Que voilà une belle leçon d’optimisme ! Ceci étant dit, tout le monde n’est pas capable de ressentir l’enchantement d’un Tesson devant un nuage, une forêt, une montagne. Il y en a qui cherchent leur enchantement, ou leur consolation, dans la bouteille, ce qui limite drastiquement les options de voyage. Quoique, dans Un Singe en hiver, Gabin et Belmondo voyageaient en imagination dans des Asie aussi magnifiques qu’invérifiables…
Retour sur terre avec le maire (LR) d’une commune de l’Oise (60). Arnaud Dumontier en a marre de sévir contre une poignée d’alcoolos qui pourrit le centre-ville de Pont-Sainte-Maxence.
« Lui et ses coreligionnaires de beuverie interpellent, chantent, hurlent, se battent, urinent, s’affalent sur la voie publique »
Un poivrot au casier chargé de « 49 mains courantes » s’est vu supprimer 80% de son RSA, un revenu accordé sur décision des municipalités. Certes, le type boit son aide sociale, mais que peut-on faire de lui ? Passé un certain cap, on ne revient plus de l’alcool, à moins de se transformer en légume. La suppression de son Revenu de Solidarité Alcoolique plongera le type dans une précarité encore plus dangereuse.
Sans vouloir faire trembler les Français, le libéralisme macronique risque de produire deux France : celle qui peut suivre l’accélération due à la mondialisation, et l’autre. Celle qui montera dans le train et celle qui restera à quai. La solidarité permettant de conserver un lien vital pour notre nation entre les deux. Car ces deux France existent. Et Guilluy a raison quand il dit que les intellectuels d’aujourd’hui ne représentent plus celle d’en bas. Du moins les intellectuels officiels. Car les intellectuels d’E&R viennent du peuple. Et y vivent toujours.
Pas de salons dorés pour nous !