Egalité et Réconciliation
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Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

Godard par Hazanavicius, Rodin par Doillon, le fils Garrel et la fille Higelin

 

 

Pendant que les derniers pauvres quittent Paris, que les hiérarques locaux refilent les bons plans apparts à leurs amis, que le tourisme s’effondre – et c’est pas juste un effet des attentats, il y a aussi les antifas, la saleté, les migrants, les SDF – la mairie communique sur Paris Plages à bord d’une péniche. Plus hors sol tu meurs dans un module débranché de sa station orbitale comme dans Gravity. Hors sol, orbite, c’est l’occasion de parler de la grande Famille du Cinéma, qui embauche ses enfants pour leur éviter le chômage. Touchante attention.

 

 

Les cinéastes français officiels n’ont plus d’idées, ils font des films sur le cinéma (The Artist), sur les acteurs (Actrices), sur les réalisateurs (Le Redoutable). Ce dernier ressemble à un biopic de Jean-Luc Godard, période chinoise, c’est-à-dire « mao », quand lui et ses potes voulaient buter tous les bourgeois.

Godard, que dire. Il y a sur terre deux races humaines, ceux qui aiment Godard et ceux qui n’aiment pas, ou qui s’en foutent, ou qui n’y comprennent rien, ou alors qui disent qu’il n’y a rien à comprendre. Godard a été neuf, branché, adulé au début des années 60 avec trois films : À Bout de souffle (1960), Le Mépris (1963), et Pierrot le ouf (1965). Bon, après, ça part un peu en cacahuète, pour paraphraser Cyril Hanouna, l’homme qui remplit Le Refuge, cette assoce qui accueille avec gourmandise les jeunes homosexuels qui sont chassés par leurs familles homophobes.

Après ce tir groupé qui a stupéfait l’Amérique, qui l’invitera mais qui le dégagera aussi sec (trop phraseux, trop Cahiers du cinéma), tout bascule. Avec La Chinoise, d’abord, docu-drama sur les premiers « maos » français, qui se ridiculiseront pendant que les Chinois s’entretuaient avec leur Révolution culturelle, puis une série de non-films qui videront les salles aussi sûrement qu’une grenade oubliée sur un strapontin. Il faut se faire une évidence : la créativité a été là un temps, rencontrant son public et un désir de changement, et ensuite, pfuit, disparition de la magie. Ne restait plus que des images plates sur des textes pontifiants. Les Cahiers reprenaient leurs droits. Illustration avec Film Socialisme, par exemple :

 

 

Comme dirait Henri Verneuil, qui a toujours voulu faire des films populaires, il y en a qui devraient écrire un livre ou faire une analyse au lieu de réaliser un film... Dans le genre sauvetage in extremis, il y en a un qui était mal parti dans la godardisation, et qui a réussi à s’en sortir, c’est Carax, avec Holy Motors. Des éléments godardiens mais avec une vraie trame, de la vraie création. Ne jamais oublier que le cinéma est un art populaire, qu’il faut rendre intelligible l’œuvre pour le grand public, sinon c’est de l’art contemporain, et ça finit en « film pour soi » ou pour sa tribu (le 5e arrondissement). Avec l’argent public, souvent. Les Français sont contents de financer la création pure, mais c’est bien aussi d’avoir une petite récompense visuelle à l’arrivée, hein.

Justement, ce mercredi 24 mai sort le Rodin de Doillon. Qui est Rodin ? Un sculpteur. Qui est Doillon ? L’ex de Jane Birkin. Plus sérieusement, un réal français dans la lignée des « nouvelle vague » qui avait un peu disparu des radars. Doillon, un peu à la Godard, c’est un démarrage foudroyant suivi par une petite vitesse de croisière. Oh, il ne fera jamais les 20 millions d’entrées de Dany Boon, mais il fera son petit « long » bon an mal an. En 1996, il réalise Ponette, l’histoire d’une fille de 4 ans confrontée à la mort de sa mère. Ce sera son chant du cygne. La critique le massacrera pour la « performance » de la petite « actrice » de 5 ans.

« Au départ, je voulais filmer un documentaire sur la représentation de la mort chez les petits. Je me suis aperçu, en visionnant les cassettes enregistrées, qu’ils baptisaient le cercueil « la boîte ». Et que, pour eux, lorsque quelqu’un mourait, il allait à l’hôpital, où on lui faisait des piqûres. Les parents ont les jetons d’aborder le sujet et les gosses finissent par se débrouiller seuls. Pourquoi les poser sous des cloches à fromage et attendre ? Et puis, attendre quoi ? L’âge de raison ? »

 

Avant cela, Doillon avait plutôt l’habitude de focaliser sur les ados et leurs histoires d’amour. Un de plus : on pense à Rohmer et à Miller, qui fera « tourner » Charlotte Gainsbourg à 13 ans… Justement, Lou Doillon est la demi-sœur de Charlotte. Nous voilà en plein « grande famille du cinéma », avec ses relations assez étranges et inextricables. Ah oui, le film : Doillon filme Rodin, ou plutôt Vincent Lindon, qui incarne l’homme fragile et féministe dans le cinéma français. Le Alain Souchon du 7e Art…
Vincent Lindon, arrière-petit-fils d’Alfred Lindon, né Abner Lindenbaum, qui épousera la sœur d’André Citroën. Pépé lui a participé à la création de l’État d’israël, nous dit Wikipédia. Pourquoi cette généalogie soudaine ? Que Frédéric Haziza se rassure, c’était juste pour planter la banderille finale : le rôle de Camille Claudel (que les féministes ont transformée à la longue en génie immense détruit par ce salaud de Rodin) échoit à Izia, la fille Higelin. Et dans le Hazanavicius – on passe de Hazan à Doillon sans transition car tout ça reste en famille – c’est le petit-fils Garrel qui joue Godard. Louis, de son prénom. Son papa à Louis est cinéaste, et son papi acteur, qui a joué pour les réals de la Nouvelle vague. Tout se tient, non ? Par la tête et aussi le reste. Une dernière, pour la route : Louis croule sous les récompenses. Quand la famille honore la famille…

Voici ce qu’Izia déclare sur Camille Claudel dans L’Express :

« Elle a souffert de la non-reconnaissance de son statut de femme, alors qu’elle était aussi douée que Rodin, voire davantage à certains moments. »

Comme si les créateurs « hommes » n’en avaient jamais chié, eux aussi !

Izia a déjà reçu un César pour son rôle dans La Belle saison, dans lequel elle joue une jeune lesbienne qui découvre la lutte pour les droits des femmes dans les années 70 :

 

 

La boucle est bouclée, non ?

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  • #1733194
    Le 24 mai 2017 à 22:07 par léon
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    "Il faut rendre intelligible l’œuvre pour le grand public".

    Mais il y a des films compliqués qui sont pourtant populaires...et compris du grand public, même si ce n’est pas de façon, directe, raisonnée, réfléchit.
    Peut être pas compris à 100%, mais pour les meilleures productions, 80%.

    Quand on fait de l’image de qualité, il n’y a pas besoin de trop intellectualiser le truc non plus.

     

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  • #1733233
    Le 24 mai 2017 à 23:02 par gloria lasso
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Lindon, doit aussi beaucoup à Benichou (le masque et la plume)... faut-il le préciser... tout ce tient et bouffe au CNC.

     

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  • #1733242
    Le 24 mai 2017 à 23:12 par Raoul
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Le cinéma "français" est mort il y a longtemps (40 ans ? plus ?), pas d’acteurs, de scénars, de réalisateurs, des collections d’images mortes qui attendent la décomposition. En visionnant ces malheureuses "bandes(molles)-annonces", je me demande si en donnant la caméra et les costumes (ringards à souhait) à n’importe qui ce ne serait pas pareil ou mieux, à moins que ce n’ait pas déjà été tenté. Au moins par Strindberg.
    Ah si dans le dernier écran il y a un passage excellent avec une improbable présentatrice qui annonce je ne sais trop quoi en frangliche, nanarde à donf !

     

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  • #1733249
    Le 24 mai 2017 à 23:27 par Mojo Risin
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Le cinéma français m’a amené à regarder tous les navets américains en streaming. Plutôt devenir un redneck white-trash dégénéré que refoutre les pieds dans une salle d’art et essai ou un multiplexe.

     

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  • #1733277
    Le 25 mai 2017 à 00:47 par ici la monnaie
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    La bande-annonce du dernier film nous illustre pourquoi le cinéma français est mort à vitesse grand v ; quelque chose de lourd, incroyablement mal-joué, dramatisé à outrance et sans relief psychologique ; bref, loin de Pialat ou Clouzot, par exemple.

     

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  • #1733280
    Le 25 mai 2017 à 00:52 par nono
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Godard ? Un cinéaste génial dont la carrière a été interrompue par des producteurs qui ne voulaient pas financer les films d’un pro-palestinien .

     

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  • #1733387
    Le 25 mai 2017 à 10:28 par inconnu
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Ce n’est plus le cinéma de mon enfance dans les années 60, débuts 70 ou j’allais au "Gaumont Palace" place de Clichy ou le Louxor à Barbès ,le "Berlitz" Bd des Capucines, le "Rex" ou on pouvait fumer pendant le film l’Empire" avenue de Wagram ,le "Studio Obligado" pour les séries B en noirs et blancs Ave de la Grande Armée ,le "Maillot" porte maillot etc etc.. !Encore mieux les cinémas de quartiers à 1,35fr la place qui étaient de véritables spectacles avec des magiciens ou chanteurs à l’entr’act !!En 2004 ou 2005, je louai 5 à 8 vidéos par jour pendant 3 mois chez 2 loueurs de Vidéo Futur et je les ramenais une heure et demi ou deux heures après tellement ils étaient nuls je crois que j’ai vu 15 à 20 mn de presque la moitié des 2 boutiques, alors que les critiques des grands magazines cinémas écrites au dos des pochettes disaient "super film, inoubliable, coup de maître, magistral.. alors que c’était de la merde avec en plus de grands acteurs complices de cette arnaque cinématographique ,ça m’a coûté cher !Trop d’effets spéciaux tue le cinéma !

     

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  • #1733633
    Le 25 mai 2017 à 17:57 par jedgreen
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Les films français de la nouvelle vague étaient connus pour "faire réfléchir" maintenant ils te montrent surtout "comment réfléchir".

    Honnêtement "Les 400 coups" de Truffaut, par exemple, ou même "Un Homme et une Femme" de Claude Lelouch (qu’on aime ou pas) décrivaient des faits, des situations, des personnages et leur complexité, et laissaient ensuite au spectateur la décision de s’approprier le film ou pas.

    Aujourd’hui il y a toujours cette esthétique "réaliste" (donc moche) mais il n’y a plus (ou rarement) ce coté "docu" qui présente les choses sans trop donner son avis.
    Aujourd’hui on vous dit que "cela est bien" et "cela est mal". C’est le pire du cinéma Français mélangé au pire du cinéma Américain.
    Pourtant le meilleur des deux pourraient faire des étincelles.

     

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  • #1733637
    Le 25 mai 2017 à 18:14 par Roland Culé
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    L’autre soir, nous étions avec des copains chez un ami, on ne s’était pas vu depuis un moment et c’est vrai que l’on a un peu voir beaucoup trainé à l’apéro en racontant des âneries et c’est fou ce que le temps passe vite dans ces moments là. En rentrant, vous auriez vu ma moitié, elle m’a fait une scène...quelle actrice, du grand cinéma...Godard peut aller se rhabiller ! Et je n’ai pas payer 8€ la place...

     

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  • #1733992
    Le 26 mai 2017 à 11:35 par Ifuckcharlie
    Un jour en France : mercredi 24 mai 2017

    Le cinéma a toujours été le meilleur instrument de propagande et d’ abêtissement qu’ il se puisse être et cela dés le début, puis la TV a pris sa part . Je ne vais jamais au cinéma sauf deux fois en 40 ans, c’ est comme les romans que je ne lirai jamais, je n’ ai pas envie que les poubelles mentales et fantasmatiques de n’ importe quel con matérialiste qui se prend pour un artiste , soient déversée dans mon esprit . Leurs vies et leurs prétentions pseudo-culturelles m’ indifférent au mieux , quand elles ne provoquent pas en moi un dégout profond et irréversible . Je me demande même si la schizophrénie et la paranoïa ne se propagent pas par le biais des films , cinéma ou Tv , de fait quand on voit qui est derrière cette industrie, qui finance etc on a un début de réponse .

     

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