Après avoir été lancé dans les pattes de Manuel Iznogood Valls, le jeune Macron, qui sera un jour président d’une France apaisée (non, ne discutez pas, c’est programmé), montre qu’il ne craint pas la France d’en bas, celle des barbares et des ouvriers, des chômeurs et des révoltés.
En même temps, c’est un (tout petit) peu de sa faute que ces personnes sont comme ça, parce que le libéralisme, voyez-vous… Quand on raccroche les wagons, ça revient à ça. Mais Emmanuel ne peut pas non plus être responsable de toute la misère de France. Pour s’y confronter, le voilà donc à La Paillade, le quartier chaud (pléonasme) de Montpellier. Sans garde du corps, au milieu des fauves… Blandine dans l’arène !
#Macron "la mère des batailles, c'est sortir ces quartiers du ghetto social économique et culturel..." #Montpellier #lafrancequiunit pic.twitter.com/j7u9yTVBPH
— Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) 18 octobre 2016
L’expression qui a tout déclenché :
« Ce que vous décrivez, c’est une assignation à résidence des quartiers, ça construit la frustration… mais je préfère vos associations aux associations salafistes »
Et là, plaf, un habitant le reprend de volée en dénonçant un « amalgame » et une « surenchère ».
.@EmmanuelMacron ne fait pas que savourer l'instant, il débat aussi "c'est très sain qu'on s'engueule" dit-il pic.twitter.com/5LDsWJbwzL
— Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) 18 octobre 2016
Supermanu, prince de la République, a tenu bon :
« Il y a des associations qui ne respectent pas la loi de la République au nom de la religion, celles-là, je veux les démanteler »
Voilà, c’était SuperManu dans les quartiers. Un passage obligatoire pour un présidentiable 2022, si la guerre nucléaire USA/Russie, annoncée par Jovanovic, ne perturbe pas trop le calendrier électoral d’ici-là. Après les « quartiers », l’autre passage obligatoire pour les candidats, c’est Florange, lieu de LA promesse ouvrière du candidat puis du président Hollande en 2012, où Montebourg a essayé vainement de ramasser quelques voix... Les Français qui souffrent deviennent des occases de promesses, du gibier électoraliste !
Des ouvriers, en ces temps de désindustrialisation, il n’en reste encore un peu dans les cités. Pour eux, le combat est toujours le même : le salaire, les conditions de travail, les acquis sociaux, et la justice. Justement, les Goodyear, ces ouvriers de l’usine pneumatique, ont rendez-vous avec la justice – enfin, on l’espère – à Amiens ce mercredi, pour défendre leur steak et leur honneur. En appel, ils réclament au juge de revenir sur leur condamnation à de la prison ferme (neuf mois, carrément une grossesse !), en début d’année, pour avoir retenu deux directeurs pendant quelques heures.
Parce que la direction menaçait l’emploi, et donc les ouvriers, leurs vies, leurs familles. On ne reviendra pas sur les dégâts collatéraux du chômage. Le hic, c’est que les armes ne sont pas égales des deux côtés de la barrière sociale : dès que les employés, syndiqués ou pas, répondent à la violence oligarchique par une violence manuelle (à mains nues), ils tombent dans le piège de la criminalisation de la « violence » syndicale. Il est étroit le chemin de la résistance ouvrière...
Résumé du dilemme par Graziella Raso, permanente de l’union syndicale centrale de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), interrogée par Libération, le journal qui se souvient parfois qu’il est de gauche :
Maintenant, il suffit de parler fort pour être accusé ! [...] Depuis deux ans, la répression devient systématique. On est face à un management qui veut neutraliser le fait syndical. Surtout, elle s’est accentuée avec la lutte contre la loi Travail »
Seul Mélenchon est venu apporter son soutien aux salariés de Goodyear en lutte. Présence électoraliste ou véritable solidarité ? Avec les politiques, on ne sait jamais, on est sur nos gardes, on a peur de se faire mettre une promesse. Bien que les communistes ne soient pas croyants, certains vont prier avant le jugement pour ne pas aller en prison.
Un qui aurait dû aller en taule, c’est le « grand » photographe de l’adolescence, dont les clichés aussi nauséeux que niais polluaient les pages de la presse masculine dans les années 70. Le pédophotographe est aujourd’hui vieux, et il n’a pas été emmerdé une seconde. Pourtant, Flavie Flament, ex-madame Benjamin Castaldi, révèle qu’il l’a violée alors qu’elle avait 13 ans.
29 ans plus tard, le crime est prescrit, et il ne reste plus qu’une action au civil pour obtenir un éventuel dédommagement, ce qui n’intéresse pas l’animatrice de radio-télé. La loi Perben 2 de 2004 prévoit d’allonger le délai de prescription de 20 ans après la majorité de la victime. Or la victime n’est pas forcément consciente de « son » viol avant ses 38 ans. Des associations poussent en faveur d’un allongement à 48 ans. Pour ceux que la pédocriminalité chez les people intéresse, Le Parisien balance un nom sans balancer :
Si elle refuse de citer son nom, elle livre dans son récit des indices qui sembleraient le désigner : celui-ci travaillerait au Cap d’Agde, offrirait aux gamines ou aux parents un Polaroid en récompense de leurs poses. Dès dimanche soir, le nom de David Hamilton, âgé aujourd’hui de 83 ans, circulait sur les réseaux sociaux comme Twitter, puisqu’il a souvent confié lui-même avoir offert des Polaroid à ses modèles et les avoir recrutés sur la plage de cette station balnéaire de l’Hérault, à l’époque où ses albums se vendaient par dizaines, voire centaines de milliers.
Une fois n’est pas coutume, on souhaite bon courage aux Goodyear et à Flavie, victimes sous des formes différentes de la violence de la dominance.