« Nous allons rendre 400 millions d’euros aux 1 000 premiers contributeurs à l’ISF. Nous allons leur rendre 10 % du montant total [des recettes] de l’ISF [qui a rapporté 4,1 milliards d’euros]. » Mais « ce n’est pas un solde net, il faut en déduire l’IFI [impôt sur la fortune immobilière] qui sera maintenu. »
Ainsi s’exprime, propos rapportés par Libération, notre ministre des Finances. Ce mercredi 18 octobre 2017 est un grand jour pour les propriétaires de biens de luxe, dont les yachts.
Le yacht est un joli bateau – on dit un « navire de plaisance » – qui marche avec un gros moteur, un équipage attentif et un tas de bimbos décérébrées. Tout va ensemble. Jusqu’à présent, les heureux yachteurs devaient s’acquitter d’une grosse taxe, mais Le Maire estime que la surtaxation n’est pas une bonne idée. La France produit du yacht, et flinguer ce marché et faire fuir les riches peut faire perdre des emplois et des devises.
- Radassa a le mal de mer
Le budget actuel, en discussion à l’Assemblée, a été taxé de « budget pour riches » par les fainéants jaloux derniers de cordée. Mais du côté de Bruno, c’est un parti pris, et un pari : l’idée qu’en libérant un peu les riches – de la contrainte fiscale il est vrai assez lourde en France – tout ce qui n’est pas raflé par l’État retournera dans l’économie, avec les conséquences vertueuses que l’on sait. Voici le credo du ministre LR passé chez LREM :
« Sans capital, pas d’investissement. Sans investissement, pas d’innovation. Sans innovation, pas d’emploi. »
On espère que les riches qui vont profiter de cette libéralité ne vont pas en profiter pour mettre encore plus d’argent de côté ou en défiscalisation ! Car la thésaurisation et le plancage du fric sont un vice parfois plus fort que l’investissement pour le bien commun...
Voilà, les effets de l’ISF, cet impôt pour riches (ils sont 350 000 à le payer en France et particulièrement sur leurs « produits ostentatoires ») seraient « pervers » pour l’activité. Mais pour les millions de Français qui s’acquittent de leur impôt, visiblement, de ce côté-ci de la matraque (fiscale), y a pas d’effet pervers !
Facile de cracher dans la soupe de caviar, quand on n’a pas le sou. Le mépris des pauvres pour les riches, quoiqu’en dise Jean-Luc Mélenchon (qui dans sa vie n’a jamais vu un pauvre jalouser un riche), il existe. Cependant, il y a riche et riche : celui qui a acquis fortune par son travail, et celui qui a hérité. On devrait peut-être faciliter les choses pour celui qui produit du travail, et taxer un peu plus le parasite social... Attention, rien à voir avec les chômeurs qui grattent 100 euros ici 100 euros là et que Gattaz veut fliquer, pourquoi pas avec un bracelet électronique ou une puce dans le cul (ces deux idées pro-MEDEF sont de nous).
« Ce mercredi, le CE Fret souhaite mettre les dirigeants de la SNCF devant leurs contradictions lors d’une assemblée plénière qui se tient à Paris : aujourd’hui, affirme le CE, "6 000 cheminots sont en activité, contre 16 000 en 2009", alors que la France transporte deux fois plus de marchandises "entre 1985 et 2015". » (France Inter)
Décidément, le social, en France, c’est un débat éternel. Pendant qu’on y est, la SNCF est en train de lâcher son fret, et 3 000 emplois sont concernés. Encore un pan de l’économie nationalisée qui s’en va. Entre les morceaux qui partent en Allemagne et ceux bouffés par les fonds US, il ne restera bientôt plus grand chose chez nous. Deux hommes politiques actuellement tentent d’alerter sur la fonte de notre économie réelle : Mélenchon et Philippot.
Mélenchon, on en a beaucoup parlé. Son programme social semble authentique, mais son opposition à Macron, pour qui il a appelé à voter le 7 mai 2017, un peu moins. Philippot, lui, semble mieux taillé pour une opposition non factice, basée elle sur le social ET le national. Mais hors du FN, il va devoir ramer. Et les supports de la droite dite dure ne le loupent pas : Valeurs Actuelles l’a accusé de harceler les journalistes pour avoir plus de passages télé, surtout depuis que l’élu de Forbach fait cavalier seul.
"Après vérification"... Donc Valeurs actuelles vérifie ses infos après les avoir écrites. Du grand art. https://t.co/Jb0JgI2Hgq pic.twitter.com/lroJ01JwWk
— Louis Hausalter (@LouisHausalter) 18 octobre 2017
Pas de bol, après vérifications, c’était pas le cas. Philippot a été sauvé par les témoignages de Crespo-Mara (la nouvelle madame Ardisson) de LCI et Apolline de Malherbe de BFM TV. L’hebdo de droite leur a alors présenté ses plus « sincères excuses ». Tout est bien qui finit bien !
Les réseaux sociaux ont ironisé sur la téléphilie de Philippot :
"J'annonce donc mon retrait du Front National pour me consacrer à temps plein à mon poste de consultant sur BFMTV" #Philippot pic.twitter.com/5BDwraQxN4
— Mattéo Fonzatti (@MFonzatti) 21 septembre 2017