Tiens, revoilà Nardine Morano. La grande gueule des Républicains, qui a servi de ramasse-vote populaire à Sarkozy pendant sa campagne 2007, en a sorti une sévère. Pensant très fort à Fillon, elle a déclaré :
« Un cheval qui s’est brisé la jambe, il faut souvent l’abattre »
Le problème, c’est que Fillon ne s’est pas pété la jambe tout seul... Il y en a qui ont apporté des munitions au Canard et à Mediapart, que Le Monde, ce modèle de sobriété et de déontolologie, s’est empressé de relayer.
La jument boiteuse qui se moque du canasson plombé
Avec une telle sortie, on peut dire que la campagne est passée sous le niveau de la vase. Difficile de tomber plus bas. Au fait, quand Morano s’est pété le bras dans des conditions rocambolesques dans les toilettes de l’Assemblée, personne ne l’a piquée, il nous semble. Toujours avoir la culotte propre quand on grimpe au cocotier, dit le proverbe des îles.
On sent que le clan sarkozyste, devant la résistance filloniste, fait donner ses obusiers les plus lourds. On ne voit pas trop ce qu’ils ont à gagner en tuant Fillon, puisque leur camp perdra les élections. À moins que le clan atlanto-sioniste ne considère pas Fillon comme l’un des siens... Objectivement, les Morano, Fenech et autres Sarkozy travaillent pour Marine Le Pen. Car tout ce qui rappelle Sarkozy sort par les yeux des Français. C’est drôle, on ne voit pas qui peut gagner cette élection, car tout le monde peut la perdre. Chacun a sa limite, sa casserole, son boulet.
Fillon a un gros canard qui lui mord les fesses, plus les sarkozystes qui lui lancent des pavés, Macron a la presse mainstream avec lui, rien de pire en ces temps de contestation du Système, Mélenchon n’arrive pas à fédérer les ouvriers, qui sont devenus souverainistes, antimondialisme oblige, Le Pen n’a pas de report de voix dans un éventuel second tour, et Hamon, lui, plane avec la gauche cannabique. Impossible de faire un pronostic, tant les quatre premiers se tiennent dans un mouchoir.
Ça n’empêche pas les journalistes de jouer aux devins, en espérant influencer le sort. C’est le cas de Dugarry avec le PSG.
Comment passer pour un âne avant PSG/Barcelone
Christophe Dugarry est ce footballeur bordelais devenu Champion du Monde en 1998 avec la bande à Zidane. Après une belle carrière, il s’est reconverti dans le commentaire sportif via le Pôle Emploi du Footeux, la chaîne de télé faite par des riches pour des pauvres, Canal+. Démesurément pessimiste, comme tous les Français à qui les médias ont inculqué l’esprit de la défaite depuis 30 ans, Duga, la veille du quart de finale de Ligue des Champions, a consciencieusement démoli l’équipe du PSG, ses joueurs, son recrutement, et son entraîneur, Unai Emery, l’Espagnol qui a remplacé Laurent Blanc à la tête du club. Lolo étant l’un des potes de Duga, cette descente en règle explique peut-être cela :
« Sincèrement, cette défense n’inspire pas beaucoup de sérénité. Là où j’imaginais un match nul, je m’inquiète un petit peu plus pour le PSG »
Bon, la défense a été remarquable, elle n’a pas encaissé le moindre but, ce qui est exceptionnel face au Barça et à ses stars stratosphériques, Luis Suarez le tueur aux dents longues (qui mord les défenseurs à l’occasion), Neymar la panthère brésilienne (insaisissable sauf quand on le coupe en deux), et Leo Messi, le plus grand joueur du monde. Et sans ses titulaires habituels, avec Thiago Silva au centre. C’est-à-dire que les jeunes, Kurzawa, Kipembe, Meunier, Draxler et compagnie ont assuré comme des bêtes. L’insouciance de la jeunesse, alors que le PSG avait toujours fait un complexe face au Barça. Mardi soir, on avait l’impression que des jeunes jouaient contre des vieux. Résultat : 4 à 0.
Mais que les Barcelonais ne désespèrent pas, les grandes équipes ne meurent jamais.
C’est dommage, on aurait préféré que la grande équipe aux commandes de la France disparaisse un bon coup. Pas dans une fosse commune, attention, juste dans les poubelles de l’histoire. Ceux qui occupent les postes de décision de notre pays choisissent une politique qui va contre les intérêts des Français : chaos terroriste, chaos social, chaos migratoire, chaos idéologique, chaos éducatif. Les quatre chaos de l’Apocalypse oligarchique !
« C’est tout à fait juste que la globalisation fasse des gagnants et des perdants »
Un exemple parfait de vrai puissant, c’est Pascal Lamy, ancien commissaire (le mot est bien trouvé) européen et ex-DG de l’OMC. À côté, un ministre de la République est un larbin interchangeable. Lamy était ce mercredi 15 février 2017 au matin l’invité de la matinale de Patrick Liste Noire Cohen. Une présence opportune le jour de la mise au vote du CETA au Parlement européen...
Pour Lamy, pas de souci, la globalisation, le libre-échange, c’est l’avenir radieux du capitalisme. Et des gens. Il a réussi une petite inversion accusatoire de belle facture en déclarant que le protectionnisme « tape sur les pauvres ». Certes, la globalisation fait « des gagnants et des perdants », mais bon, on va pas arrêter le progrès pour si peu. Sur le CETA, ce coquin oublie de nous dire que l’économie canadienne étant reliée organiquement à l’économique étasunienne, ce traité est donc une porte grande ouverte à l’industrie et l’agriculture américaines...
Un politique qui dénature le débat, un journaliste qui règle ses comptes au détriment des faits, et un oligarque qui ment effrontément, voilà symboliquement de quoi souffre la France.