On a l’impression que Hollande a perdu sa boule de billard magique : ça part en sucette de partout. La CGT bloque un maximum de secteurs en rameutant toutes ses troupes (les Rouges !), la justice condamne un CRS qui a secoué quelques migrants à Calais (le Droit change de camp), et des parents de victimes du Bataclan déclarent ne plus vouloir payer leurs impôts qui serviront à financer « les assassins de nos enfants ». Quelque chose se dérègle dans notre pays. Edgar Morin dirait que c’est parce qu’on accouche d’une nouvelle France. Va savoir.
Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer a donc requis 6 mois de prison contre un CRS filmé en train d’agresser des migrants à Calais il y a un an tout rond. Filmé par un No Border finlandais, on précise.
Il éjectait un à un des clandestins planqués dans un camion en partance pour l’Angleterre. Le méchant CRS avait balourdé les clandos par-dessus la rambarde de sécurité, ce qui est mal. Plus un coup de pied (au cul ?). On précise que Boulogne-sur-Mer est la patrie de naissance de Franck Ribéry, comme ça, en passant.
- Le portrait géant de 27 mètres sur 30 de Franck Ribéry anoblit la ville de Boulogne-sur-Mer
Six mois de prison, ou comment paralyser les forces de l’ordre pour trouer nos frontières et laisser entrer les petits soldats de Soros. On n’est pas sortis de l’auberge mondiale. La justice française justifie le viol de nos frontières, de nos lois, et donne raison non pas à des « étrangers », mais à des activistes douteux qui dénoncent le travail normal de la police, qu’ils appellent, forcément, « violence ». On marche sur la tête. Mais ce monde à l’envers, on le voit partout, de plus en plus. La Ecnarf, voilà ce que la France est en train de devenir. Ça rime avec pâté Hénaf, et on en n’est pas loin.
Ça, c’était dans les tribunaux. Dans la rue, c’est pas mieux. Continuons notre tour de France du populisme râleur.
De la grève à la guerre
La grève, la grève. Des accents de 36, de Grand soir, de Front populaire, de liberté, de moules-frites sur les bords de la Marne, de, de 1939, et de la guerre mondiale. Merde. Tout ce qui commence trop bien finit mal. On n’est pas en train de dire que les cégétistes qui bloquent les raffineries, les dépôts de carburant, les routes, les trains et les métros, nous mènent tout droit à la guerre. Non, parce que la guerre, on y est déjà, si on écoute Samuel Valls : nous sommes en guerre mondiale contre le terrorisme, nous serine le porte-parole de Bibi Netanyahou.
La politique extérieure de la France, choisie par Sarkozy, BHL, Hollande et Fabius (Ayrault comptant pour du beurre nantais), nous a fait entrer en guerre malgré nous. C’est pas de la lâcheté, c’est du bon sens. La guerre, pourquoi pas, si c’est une guerre de libération, contre une tyrannie. Mais nous, la tyrannie de l’État islamique, si elle existe à Raqqa et Mossoul, on ne la voit pas encore en France. Sauf un soir de 13 novembre. Si on est bien sûrs du rapport entre les morts du Bataclan et la guerre au Proche-Orient. Ce qui est loin d’être le cas. Le réseau de Molenbeek, on ne voit toujours pas à quoi le rattacher.
Malheureusement, les morts sont bien réels, et les familles continuent à réclamer des explications au « pouvoir » français, sur le mode de l’attentat de Karachi. Salah Abdeslam se tait, et on dirait que ça arrange toute la chaîne de commandement de l’antiterrorisme. En tous les cas, les familles ne payeront pas à travers leurs impôts les avocats du dernier survivant du commando d’assassins. Enquête en panne – comme c’est du terrorisme, on ne saura probablement jamais la vérité entière –, en panne comme le pays.
Confédération Gréviste du Travail
La France n’a plus d’essence. La dernière grande fois qu’on a eu peur de vraiment manquer, c’était en octobre 1973, après la guerre israélo-arabe (de là date l’accélération de notre programme de construction de centrales nucléaires). Rien à voir, mais dans les manuels scolaires, le choc pétrolier était responsable de tout : le chômage, la crise, la hausse des prix, la calvitie de Giscard. Ils avaient bon dos, les Arabes ! Et cinq ans avant, pendant Mai 68, où le pays a été totalement bloqué économiquement (et débloqué sexuellement) jusqu’aux vacances. On sent un désir de recommencer, de foutre un peu la merde, parce qu’on s’emmerde, aussi.
Bien sûr, il y a un vrai mouvement social pour défendre le code du Travail (la grève de la RATP à venir est due aux menaces que la loi Travail fait peser sur la Régie), à ne pas confondre avec les pathétiques Nuit Debout. Mais quand on sait que les élections prud’homales arrivent (en 2017), que la CGT ne peut pas se laisser déborder par sa base, par Sud ou les Autonomes (syndicats minoritaires mais suractifs), on se dit que les Rouges auraient tort de ne pas en profiter. C’est le moment de taper dans le porte-monnaie de l’Élysée : Papa Noël Hollande achète tout ce qui bouge, qui casse et qui vote !
Si le PC ne pèse plus grand-chose dans les urnes, il pèse encore dans la rue. Un calcul qui a ses limites : toute pression se faisant au détriment de la société civile (les électeurs), celle-ci comprend plus ou moins bien les actions. Quand les revendications ne sont que politiques, c’est plus difficile à avaler. En face, le couple Khomri-Hollande (c’est-à-dire Badinter-Medef) tient encore bon : il veut sa loi Travail, coûte que coûte. Macron parle même de la durcir ! La CGT réplique par le blocage des ports. Qui va craquer ? L’autre nouveauté du jour : ça débraye chez Amazon ! Entraîner le privé, ça a toujours été le rêve des syndicats du secteur public. Et de Mélenchon. C’est son heure, son moment de gloire.
Moins d’essence, c’est plus de Mélenchon !