Les journalistes de L’Obs sont contents : ils ont épinglé Philippot dans la manif des forains menée par Marcel Campion contre la réforme du Code du Travail, du coup ça leur permet d’extrêmedroitiser la contestation et de l’annuler politiquement. Car tout ce qui vient de « l’extrême droite » ou qui y touche – même en l’effleurant – est nul et non avenu. Que les manifestants se le disent : un Philippot dans une manif peut ruiner tout le mouvement, même s’il y a 24 000 autres personnes dans la rue (statistique officielle du jour). En mathématique, on appelle Philippot l’élément absorbant.
Ainsi les Français, probablement les mêmes qu’au printemps 2016 contre la Loi Travail, sont-ils descendus dans la rue crier leur opposition au glissement progressif de leur pays dans le plaisir ultralibéral. L’écrasante majorité de la population restant chez elle, ou au boulot, s’en foutant ou regardant ça du coin de l’œil. En vérité, malgré la démonstration de force des partisans de Mélenchon à Marseille, la ville qui refuse de se (sou)mettre au Travail, la mobilisation reste faible. Le mouvement ouvrier n’a plus la puissance des années 70. Le haut des Champs-Élysées a été bloqué, mais la bande à Campion gueulait plus contre une ordonnance qui entrave l’installation « libre » de forains au cœur des villes que contre les ordonnances du Premier ministre Édouard Philippe. Ou comment profiter du bordel général pour planter son but.
Avec nos amis forains mobilisés contre la #LoiTravailXXL pic.twitter.com/1LuZszxLky
— Florian Philippot (@f_philippot) 12 septembre 2017
Et ce contre la tendance identitaire du FN qu’on pourrait aussi appeler antisociale :
Les Forains bloquent le périphérique. C'est devenu un sport national de faire ch... les parisiens qui bossent pic.twitter.com/RHRoHBoFb8
— Martial Bild (@MartialBild) 12 septembre 2017
On sent que Philippot est à fond dans le social, et ça, l’hebdomadaire bourgeois ne peut pas lui pardonner. C’est presque aussi grave que d’être au FN. Alors les deux... En tous les cas, en pleine recomposition du parti de Marine Le Pen, le jeune Florian envoie un message à la fois « ouvrier » et patriote, capté 5/5 par les intéressés de la France d’en haut et d’en bas. L’Obs en profite pour balancer – on est dans la presse de délation, ne l’oublions pas – l’accointance entre le Front et les forains. Et de citer le sempiternel « spécialiste de l’extrême droite », parasite de nos années de propagande, ce coup-ci la grande Valérie Igounet :
« Il s’inscrit dans la stratégie du parti, qui consiste à se présenter comme le véritable défenseur des “travailleurs” et des classes populaires. »
Vraiment, ces spécialistes sont surpuissants en matière de précision analytique. Pourtant, les forains sont bien en première ligne : en tant qu’attraction populaire, il attirent aussi, il faut le dire, des hordes de racailles. Voici ce que déclarait Marine Le Pen dans Le Monde en 2011 :
« Face à (la) flambée de l’insécurité qui trouve en grande partie son origine dans la hausse continue de l’immigration (…) les forains sont laissés seuls. Mais pire que ça : (…) lorsqu’ils cherchent à protéger leur activité dans le cadre d’une légitime défense bien logique (…), eh bien ce sont eux qui sont poursuivis par la justice, dans le cadre d’une inversion des valeurs qui s’est généralisée dans notre société. (…) En France, aujourd’hui, il n’y a bien que les honnêtes gens qui ont à craindre de l’État. »
On a vu le résultat à Saint-Martin où les « riches » se font piller dans une espèce de remake de la décolonisation... L’insécurité, voilà ce qui taraude les Français, avec cet État toujours plus lointain, toujours plus pauvre, toujours plus effacé... Le libéralisme, que voulez-vous madame. Ce qui explique que parfois, les Français doivent faire leur police tout seuls. Cela a été le cas à Saint-Martin, après la tempête, debout dans le jardin, le fusil à pompe à la main, pour éviter de se faire piller. Ou dans le Paris socialiste, avec la recrudescence des agressions [1]. Il arrive – les temps sont peut-être en train de changer – que les voleurs se fassent choper... par des civils.
- Dans Dheepan, de Jacques Audiard, le héros est un réfugié sri-lankais qui devient concierge dans un HLM et malheureusement pour les racailles de la cité, c’est un ancien Tigre tamoul...
Hier soir, lundi 11 septembre 2017 donc, dans le Xe arrondissement parisien, une touriste se fait voler son sac par « un jeune homme d’une vingtaine d’années », nous dit Le Parisien, toujours friand de faits divers. Manque de bol, et c’est là où les voleurs devraient travailleur leur culture ethno-géographique, on est dans le quartier pakistanais, avec entre autres des Sri-Lankais, nom des habitats de l’île anciennement appelée Ceylan.
Et là, re-pas de bol, la touriste est sri-lankaise. N’obéissant qu’à leur noble sentiment national – ils n’auraient peut-être pas coursé l’agresseur d’une touriste américaine – une dizaine de ressortissants sri-lankais se lance à la poursuite du gredin, et le tabassent. Mais tabassent comme il faut, hein, à la tamoule. Les flics récupèreront un mec assis par terre (près du sac), gisant dans son sang, avec deux grosses plaies à l’abdomen. En plus des coups dans la tête, le gonze s’est fait poignarder. Les agresseurs sont introuvables et le pronostic vital du « jeune homme » engagé.
L’argent, c’est l’avenir ?
Par pure lâcheté éditoriale, on ne fera pas de commentaires sur ce sujet. On imagine juste que Le Monde va fustiger cette justice à l’ancienne, où le voleur n’a pas sa chance, tandis que certains individus malpensants vont avancer que voler est un métier à risques qu’il faut assumer, et qu’un petit lynchage de temps en temps fait partie des risques du métier, comme de tomber du toit pour un couvreur.
En parlant du Monde, notre journal préféré – pour dire des méchancetés – nous avons une grande nouvelle à vous annoncer, une nouvelle qui va illuminer les visages maussades des jeunes qui manquent à la fois d’argent et d’avenir : le quotidien du trio Bergé-Niel-Pigasse moins Bergé, qui vient de casser sa pipe, donc le trio Niel-Pigasse (ils ont racheté les parts de la vieille), offre 6 mois d’abonnement aux 18-25 ans pour la somme incroyable de 1 euro ! Un euro !
- Le journal anti-peuple essaye de draguer les jeunes avec des piécettes
Nous on paye 16€90 chaque mois, mais c’est pas pour lire Le Monde, uniquement pour savoir où en est la ligne de l’oligarchie. Pourtant, à y regarder de plus près, un bon paquet de jeunes risque de trouver que même un euro, c’est trop cher pour de la propagande. On propose donc aux maîtres du Monde de payer les jeunes et les étudiants POUR qu’ils lisent leur journal. Là, ça devrait marcher.
Merci qui ? Merci E&R !