Le Zapping, l’émission historique la plus vieille de Canal+, s’arrête. Raison officielle : « Cela n’a pas de sens de faire la promotion des chaînes gratuites sur une chaîne cryptée », déclare le DG des antennes du groupe. En vérité, on dégraisse.
Si Michel Denisot revendique sans honte la paternité de cette idée quotidienne, en réalité, c’est un producteur extérieur qui l’a emmenée à la chaîne, et qui a oublié de la déposer. Du coup, on voit du Zapping partout, et dernièrement sur E&R. Le terme zapping, lui, a été importé par Philippe Vandel dans un article du mensuel Actuel. Au départ, il s’agissait de condenser en cinq minutes les images les plus marquantes des programmes de la veille. Mais en télé, rien n’est fait au hasard : la pastille de Patrick Menais et sa bande de « screeners » (scruteurs) a fini par verser une énorme louche de moraline bien-pensante sur la gueule des téléspectateurs.
De l’art de faire de la politique sans en avoir l’air… À la fin, l’autopromotion dérangeante et les règlements de comptes personnels ou politiques auront raison de la crédibilité du truc. Les ficelles devenaient si grosses qu’on pouvait deviner qu’après un extrait de discours de Marine Le Pen, on allait se taper, par exemple, des images de Shoah ou d’un animal à moitié fou… Le montage de plus en plus orienté perdait en efficacité ce qu’il gagnait en visibilité. L’art de la subversion subtile se perdra avec le recentrage politique de la chaîne. Qui aura toujours été de gauche caviar, finalement. Aujourd’hui, elle devient une chaîne aussi chiante que les autres, à ceci près qu’elle est quatre fois plus chère : 10€ de redevance mensuelle pour les chaînes de service public, et 40 pour la chaîne cryptée (65€ avec la totale films et sports).
« Non mais on va pas refaire la campagne, ce matin la question c’est est-ce que vous reconnaissez le résultat du référendum ? »
Sautons sans transition de la télé privée très chère à la radio publique qui coûte bonbon. Ce lundi matin, Patrick Liste Noire Cohen invite Cécile Duflot. Chez « Inter » aussi, on joue pour le pouvoir. C’est normal, c’est l’actionnaire. L’avantage, avec PLNC, à l’instar du Zapping, c’est qu’on voit ses grosses ficelles idéologiques.
Ses questions doublées de mimiques désobligeantes, mises bout à bout, montrent sans fard la morgue dominatrice socialo-sioniste. Au lieu de donner la parole à son invité, on le rappelle, sur une tranche de service public audiovisuel qui ne lui appartient PAS, PLNC combat les adversaires du socialo-sionisme pied à pied. Ce n’est pas un travail de journaliste, mais d’idéologue. Rien d’étonnant à ce qu’il exprime son mépris vis-à-vis de l’écologiste Cécile Duflot, pourtant pas bien subversive. Mais ça suffit visiblement à passer sur la Liste Grise, l’antichambre de la Liste Noire. Écoutez son petit rire méprisant à 1’31 :
Patrick Cohen à Cécile Duflot : « C’est ce que Chevènement appelle l’idéologie boniste : vous êtes les bons et les autres sont les mauvais. »
Sacré Patrick ! Quand il sera remercié de France Inter, c’est-à-dire quand le socialo-sionisme aura été éjecté du trône – on peut rêver, non ? – il ne lui restera plus que i24news (PDTV, Patrick Drahi TV) pour envoyer sa purée propagandiste. Il sera alors catégorisé, comme Paul Amar, et ne pourra plus tromper « la prof de province ». Pourquoi la « prof de province » ? Parce que c’est l’auditeur type de France Inter. Et c’est pas nous qui le disons, mais eux, en interne. C’est leur cible.
Ne jamais être une cible !
La cible des juges d’instruction – c’est incroyable ce que Nanard a mobilisé comme fonctionnaires du Pôle financier – s’appelle Tapie. Qui est Bernard Tapie ? Un vieux commercial de choc qui montera en grade sous Mitterrand, lorsque la gauche sociale se transformera, sous la pression des « marchés » (le lobby capitaliste français plus le lobby financier international) en droite libérale. Tapie sera le faiseur de fric de Tonton, qui était fasciné par sa capacité à emballer le morceau, à américaniser les Français. Une histoire d’amour qui finira très mal, avec un mille-feuilles d’escroqueries à peine camouflées sous un bagou qui plaît au peuple. Le populisme, pourquoi pas, mais avec l’honnêteté c’est mieux. Au fait, pourquoi Nanard est-il poursuivi en 2016 ? « Escroquerie en bande organisée dans l’affaire de l’arbitrage du Crédit lyonnais ».
- Nanard et ses gardes du corps permanents
Retour sur un cadeau incroyable du tandem Sarkozy-Lagarde. En 2008, Tapie touche 400 millions d’euros qui règlent son litige avec la banque (lors de la revente d’Adidas à Robert Louis-Dreyfus en 1994) qui deviendra LCL. Mieux vaut changer de nom quand il a été trop sali.
En 2015, la justice (de François Hollande) dénonce une « fraude » dans cet arbitrage, plongeant Sarkozy dans l’embarras. Il ne viendra pas s’expliquer devant les juges, utilisant son immunité présidentielle. Christine Lagarde, elle, sera accusée de « négligence ». On voit avec quels mots choisis les juges traitent les affaires des grands. On prend moins de pincettes avec les petits ! Le pire, c’est que plusieurs grandes figures du droit sont parties prenantes dans cette douteuse décision. On ne rentrera pas dans les détails, mais le nombre d’affaires éclaboussant la Sarkozie pendant le quinquennat de François Hollande n’augure rien de bon pour la suite.
Le seul avantage de l’alternance, cette entube démocratique, c’est qu’on découvre cinq ans plus tard les arnaques de l’équipe précédente. Vive la démocratie… en différé.