Il s’appelle Falcone, comme le juge anti-mafia qui a été assassiné en Italie. Sauf qu’il est français, à la tête de la police nationale… et tête de turc d’une bonne partie des policiers de base, qui manifestent depuis cinq jours, de nuit (debout !), dans les grandes villes de France. Ça sent la sellette, pour le Jean-Marc en question.
Que lui reproche-t-on ? D’avaler les couleuvres politiques du désarmement moral et matériel de la police, et d’entériner les décisions socialistes désastreuses pour la sécurité des Français, et pour la réputation de leur police. En bon technocrate obtus, au lieu d’ouvrir le dialogue avec la base en colère, qui a débordé les syndicats, jugés trop mous, il n’a rien trouvé d’autre que de saisir l’IGPN (la police des polices) pour enquêter sur les manifestants ! Voici ce qu’il a déclaré dimanche au JDD :
« Quand je parle avec les gars de terrain, ils me demandent simplement de pouvoir travailler ! Ils me disent : “Monsieur, vous êtes le patron de la police, on veut pouvoir exercer notre métier qui est de mettre des délinquants hors d’état de nuire”. Qu’est-ce que vous voulez que je dise d’autre que je les approuve ! »
S’il comprend la colère des flics, il « ne partage pas leur façon de l’exprimer ». Encore un bon exemple de hiérarchie aveugle, coupée du réel, ou alors elle-même paralysée dans ses possibilités d’action. Allons à l’essentiel : les flics ont l’impression – dérangeante – qu’on ne les laisse plus arrêter les délinquants, qui ressortent trop rapidement libres du tribunal. Leur directeur général est-il complice de cette neutralisation manifeste ? Pris entre le chien et l’os, il semble qu’il n’ait pas le pouvoir de changer les projets de l’oligarchie, sur la fabrication du chaos…
Celui qui a la solution à tout, c’est Jacques Attali. Chaque année, cet Amélie Nothomb de la prospective géopolitique nous pond un livre, en général inspiré par d’autres livres, ou compilant des bouts de ses livres précédents. Pour les nouveaux arrivants sur E&R – car il y en a tous les jours – voici un portrait maison du descendant quasi-direct de Yahvé.
Jacques Attali est écrivain, économiste, chef d’orchestre et d’entreprise, conseiller des présidents successifs, porte-parole du Gouvernement mondial basé à Jérusalem, un génie auteur de plus de six millions de livres traduits dans toutes les langues, même les plus difficiles, comme le martien, le vénussien et le batracien.
Chaque sortie éditoriale de ce VRP du mondialisme est un événement, que la presse s’empresse de relayer à grands bruits et à grands frais. Rien n’est trop beau pour vanter les pages sublimes de cet homme augmenté (de sionisme). Pour éviter de dérouler le tapis rouge à chaque fois sous les pieds du Géo Trouvetout supranational, l’homme-monde qui solutionne tous les problèmes avec le sourire – sauf ceux qu’il a lui-même créés –, les semelles de ses chaussures nomades ont été doublées avec du tapis rouge.
- Le mage Attali apparaît régulièrement sur la télé et la radio publiques
Le service public, que ses détracteurs ont renommé le servile public, a dépêché Pierre Weill pour interroger, sans le brusquer, le Géant. L’échange est de haute volée. « Alors vous publiez cette semaine un livre intitulé Vivement après-demain », commence Pierre, de « France » Inter.
Parce qu’il y en a un par semaine ? Rassurez-vous, les « archivistes » au service de SuperSioniste ne peuvent pas repomper un ouvrage par semaine, n’exagérons rien. Jacques, qui peut se dématérialiser à souhait, se projette en 2030, d’où il nous promet le meilleur des mondes, et puis aussi la guerre mondiale. Il fait penser à une voyante qui refilerait à son client à la fois la possibilité d’une apocalypse, et l’assurance d’un bon gros espoir. La vanne attalienne du jour, c’est quand il fustige les élites. Ça alors, où se situe-t-il ? Du coup, pas la peine d’écouter les 8 minutes où Pierre sert le café, puis cire les chaussures du Maître tout en lisant les questions envoyées par le Maître en personne.
Après Falcone pour la sécurité et Attali pour le futur, ce lundi 24 octobre est un jour sombre pour la télé dite française. La Cour des comptes vient d’envoyer son Scud annuel au cœur du dispositif de France Télévisions. Et le missile a explosé au pire endroit : les effectifs. On rappelle que près de 10 000 personnes travaillent pour le groupe public, et que les promesses d’améliorer la gestion, la synergie (entre JT, entre chaînes, entre radio et télé) et autres coupes budgétaires, ont été balancées aux toilettes.
On avait rapporté ici même les propos dangereux de Delphine Ernotte, la femme de paille de Michel Field, le véritable dirigeant mandaté par l’oligarchie (décidément, ce mot est à la mode en période de crise ouverte) pour tenir la bride à la bête publique encore trop à gauche, qui rue et cabre de temps en temps… Aujourd’hui Delphine a pris une grosse claque. En effet, la masse salariale a encore augmenté – la redevance aussi – et les programmes ont perdu de l’audience.
Invité ce samedi chez Ruquier, qui dispose d’une permanence sur France 2 depuis des années, Christophe Hondelatte explique le bonheur de travailler sur le service public, tout en évoquant le cas Morandini, « un gros dégueulasse » qui ne risque rien « pénalement » :
Ça c’est con : encore plus de fric et d’employés, pour moins de programmes et de public. On va finir par l’appeler le « service peu public » audiovisuel. Le bilan de la Cour des comptes n’est pas surprenant : quand on confie l’émission politco-médiatique vitrine de la chaîne amirale à Laurent Je Suis Partout Ruquier, quand on refile la matinale de la station amirale à Patrick Liste Noire Cohen, on ne peut pas s’attendre à des miracles.
Si on peut se permettre un petit conseil à Delphine (et à son alter ego de Radio France), qui joue sa tête : parler de diversité, c’est bien, mais la couleur de la peau, l’âge et le sexe, on s’en fout. Ce qui compte, c’est la diversité des opinions, et celle-là, la plus importante, n’est évidemment pas représentée sur l’audiovisuel public. il n’y en a que pour la pensée unique (Cohen-Ruquier), qui n’est même pas une pensée, tout juste un amas de mensonges qui ne tient même plus debout, ni ensemble.