Le fait du jour est sexuellement inimaginable, éloignez les enfants : Marion Rousse, ex-hôtesse du Tour du France devenue consultante pour France 2, a réagi dans les colonnes du Parisien – dont le Groupe organise le Tour – aux propos incroyablement indécents du coureur belge Jan Bakelants. Ce salopard avait déclaré dans un journal flamand qu’il emmenait toujours sa boîte de présevatifs sur le Tour « parce qu’on ne sait jamais exactement où ont traîné les hôtesses du podium ». Autant dire toute de suite que les hôtesses sont des salopes !
- Marion est compétente et le reste ne compte pas
Comment peut-on sortir un truc pareil alors que le monde entier combat le sexisme ? C’est comme si un Allemand avait crié « vive Hitler » en 1946. Rassemblant tout son courage, Marion a contre-attaqué (attention, c’est la consultante compétente qui contre-attaque, pas l’hôtesse supersexy, ne pas confondre) :
« Honnêtement, quand je les ai lus, ça ne m’a pas du tout fait rire. Ce sont des propos assez forts et même malsains. Pour connaître les Miss podium, et pour avoir aussi remis quelques bouquets en étant l’ambassadrice du Prix de la combativité, ça ne fait pas plaisir. Les filles sont là parce que soit elles aiment le vélo, soit font des études. Je n’en n’ai jamais vues qui allaient draguer un coureur. »
Aussitôt, le directeur du Tour Christian Prudhomme a demandé à Jan de faire des excuses, et tout est rentré dans l’ordre. S’il peut arriver que des hôtesses qui sont là pour faire joli et faire des bisous aux gagnants suivent ces derniers dans leur chambre d’hôtel, on est en droit de se demander si les produits que certains champions se font injecter dans le cul n’ont pas de conséquences néfastes pour les dames qu’ils attrapent. En gros, parce que là on va pas tourner autour du pot (belge), est-ce qu’il est plus grave de refiler une MST à un coureur ou un cancer à une hôtesse ? Bon OK on sort.
On a compté les départements traversés par @leTour depuis 1903 et c'est la Corse qui perd https://t.co/616V5Piu4v #tdf2017 pic.twitter.com/ld6AZzGAqe
— Les Décodeurs (@decodeurs) 29 juin 2017
Ce sont les Décodeurs, la bande des jeunots donneurs de leçons du Monde, assez discrets depuis qu’ils ont pris deux-trois baffes sur le Net, qui ont diffusé cette carte des départements les plus visités par le Tour. On remarque que Marseille a quasiment disparu du circuit. Pourquoi ?
Parce qu’accueillir le Tour est cher. La ville doit débourser un paquet d’oseille, et les Marseillais ne roulent pas sur l’or. Mélenchon va s’en rendre compte assez vite : y a rien à piquer (humour de droite) ! D’ailleurs, pas sûr que les habitants des quartiers Nord s’intéressent au vélo. Sauf pour en voler. Non, stop : vanne ! En vérité le foot reste le sport roi dans la cité phocéenne, et c’est normal, c’est un peu le seul. Et puis il fait trop chaud. Tout ça pour introduire la problématique des kebabs du centre-ville.
Où est le problème ? Le kebab est devenu le repas quotidien de milliers d’étudiants, travailleurs, précaires, c’est le sandwich complet du pauvre. Oui mais voilà, ces échoppes commencent à pulluler dans le centre, et dans le nouveau plan de touristisation de la ville, ça la fout un peu mal. Déjà que des restos et dancings historiques ont été rasés sur les plages, c’est pas trois kebabs qui vont arrêter les bulldozers.
Le touriste européen gras en devises est en train de bousculer l’architecture de la ville plus sûrement qu’Hitler en 1943 ! Le maire LR des 6e et 8e arrondissements veut changer l’image de son territoire.
« À Marseille, dans le centre, il y a beaucoup de boutiques de kebabs et de téléphonie. Il y en a suffisamment. Il ne s’agit pas de les faire disparaître, ils ont leur clientèle. Mais il ne faut surtout pas qu’il n’y ait que ça sur la Canebière. S’il y en a autant, je pense que c’est dû à la simplicité de leur commerce qui leur donne une marge importante, qui n’est d’ailleurs peut-être pas déclarée à 100%. »
Le maire Yves Moraine entend donc changer ça en utilisant le droit de préemption de la mairie. Ça veut dire quoi ? Dès qu’un commerce ferme, la mairie décide de qui va reprendre le local. Si c’est un kebab, c’est niet. Une autre façon de lutter contre le blanchiment du fric de la drogue ? On n’accuse pas tous les kebabs, mais la multiplication des petits commerces de bouche qui marchent au cash et sans ticket de caisse dans les quartiers chauds… hum hum ! On n’en dira pas plus, on va encore tomber pour antimarseillisme primaire, une expression que l’on vient de déposer.
Mais les Marseillais ne sont pas les seuls à prendre cher en France, il y a aussi les Bordelais. Bordeaux, c’est l’anti-Marseille en termes économiques. Une superbe ville bourgeoise, enrichie par le commerce maritime (et des esclaves). Là, un autre problème se pose : la LGV – la ligne à grande vitesse – va être inaugurée le 1er juillet entre Paris et Bordeaux, que du bonheur. Jusqu’ici, tout va bien. Ce qui suit n’est pas de bon augure : c’est Vinci et Eiffage qui ont construit les deux nouvelles lignes Paris-Rennes et Paris-Bordeaux, et qui vont prendre un péage de 3% par an. Ce qui veut dire que le billet va devenir de plus en plus cher. Et pour éviter que le client ne fuie le train, la SNCF va être obligée d’abaisser ses propres coûts, ce qui paraît difficile, car ses propres coûts augmentent sans cesse !
De plus, ces travaux ont été décidés dans un optimisme commercial béat et depuis, les choses ont pas mal changé dans le domaine du transport de particuliers : l’euro est passé par là, avec sa hausse vertigineuse des prix, le ticket moyen du TGV a explosé, les Français ont commencé à moins prendre le train, un peu plus l’avion (easyJet), beaucoup plus les cars (Macron) et encore plus le covoiturage (BlaBlaCar).
À l’arrivée, les calculs les plus optimistes donnent des rames à moitiés vides comme ces autoroutes trop chères que les Français boudent, et à raison. D’où le TGV à deux vitesses, désormais validé par le président Pépy : le Ouigo, devenu InOui, avec ses rames pourraves et ses tarifs bas, et le TGV devenu presque un luxe pour cadres (ce sont les entreprises qui payent) et retraités, qui ont du temps et de l’argent (enfin pas tous).
À nous de vous faire préférer le train ? Oui ben bonne chance, Guillaume…