Bon. Autant vous prévenir tout de suite : ça va pas être la chronique à se taper sur les cuisses comme Hitler. On va parler impôts, taxes, CSG, manifs et retraite. Heureusement, en fin de parcours, on abordera la question de la sexualité de Jacques Chirac, qui fut pleine et heureuse (on supppose qu’aujourd’hui c’est un peu terminé). Jacques a peut-être tout oublié, mais les nombreuses femmes qu’il a connues en gardent un souvenir chatoyant.
Macron avait promis pas mal de choses pour se faire élire, et ceux qui y ont cru vont perdre un peu d’argent, c’est-à-dire de pouvoir d’achat. Ils achèteront moins de choses. Ce qui n’est pas plus mal, car le bonheur est un état d’esprit, non un solde bancaire positif. Oui, on sait, manquer chroniquement d’argent entame le bonheur, mais la pauvreté a de bons côtés : on va à l’essentiel, quand les riches le perdent. Et puis ça stimule la créativité, cette forme magique de l’instinct de survie. Trouvez-nous un milliardaire qui a eu une seule bonne idée – à part voler les autres –, nous on n’en connaît pas.
Concrètement, un couple de retraités qui gagnait 2 000 euros par mois en perdra 400 sur un an. La hausse de la CSG (contribution sociale généralisée, c’est-à-dire « file ton pognon ») de 1,7% est passée par là, ou plutôt passera par là en 2018. Vu de loin, ça n’a l’air de rien, mais beaucoup de retraités se serrent déjà la ceinture, et on ne parle même pas des agriculteurs, de leurs veuves, etc. parce que là, on touche au gore financièrement. Conséquence de ce petit cadeau fiscal macronien, des retraités descendent dans la rue ce jeudi pour tousser leur mécontentement. Pas sûr qu’ils jettent des pavés dans les vitrines et que les CRS leur tapent dessus.
#Retraites "Nos gouvernements successifs (...) veulent nous rayer de la carte de la société" dit Nelly Di Giovanni @UNRPA pic.twitter.com/qNQwcIoiUS
— franceinfo (@franceinfo) 28 septembre 2017
Quand un gouvernement a besoin de cash, il tape dans le portefeuille des retraités. Le retraité, c’est le bon plan : ça gueule pas (trop), c’est discret, c’est solvable et ça croit en la Démocratie et donc dans les arracheurs de dents qui mentent comme des hommes politiques. Que des avantages !
Non seulement les retraités sont gentils, mais ils passent pour de gros nantis en temps de crise, ce qui est injuste. On se demande si ce ne sont pas les services de l’Élysée et de Matignon qui balancent ce genre de tweets :
Jamais vu ces "petits" #retraités à 1500-2000 euros manifester depuis 50 ans pour les smicards à 1150 euros ou pour les familles au RSA pic.twitter.com/WcpZHb6S2t
— Jean-Rémi Mourad (@MouradJRM) 28 septembre 2017
Le mécontentement n’est pas une mauvaise chose, pour la santé, surtout mentale. Rien de tel qu’une bonne arnaque pour prendre conscience des choses, de ce qui se trame. Car ce qui se trame, par définition, n’est jamais dit. Alors il faut apprendre à lire les signaux négatifs, et si possible avant qu’ils n’arrivent, c’est-à-dire que la trame ne se voie. Le libéralisme doctrinal de Macron se voit désormais, mais pour certains, il y a encore trois jours, Macron était un gentil gars souriant très dynamique pour la France. C’est vrai aussi qu’en 15 ans, la France a pris 4 millions de retraités en plus, et le chômage de masse n’arrange rien, quant au renflouage des caisses (contrepèterie).
Soyons justes : dans la réforme qui vient, tout le monde ne perd pas. Les entreprises bénéficieront d’avantages fiscaux (diminution de l’impôt société de 33 à 28 puis 25% sous certaines conditions) et de baisses de charges (le crédit d’impôt compétitivité emploi, petit cadeau aux employeurs qui payent des salaires inférieurs à 2,5 Smic). Et comme Macron n’oublie pas d’où il vient, les secteurs de la banque, de l’assurance et de la finance jouiront d’une baisse de la taxe sur les salaires, un cadeau de 140 millions. On n’est pas là pour passer notre temps à pleurnicher à longueur de rubrique non plus.
Cependant, à plus long terme, ce sont les Français qui se pensaient à l’abri qui vont passer à la caisse : Le Figaro cite Philippe Crevel, qui prévoit sur France Info ce jeudi matin entre 5 à 15% de perte de pouvoir d’achat sur les 20 prochaines années. Nous allons vivre plus longtemps, et plus pauvres.
Un qui a bien vécu, plutôt longtemps (il est encore vivant) et pas pauvre du tout (merci la famille Hariri et la famille Pinault), c’est Jacques Chirac. Pour nos lecteurs nés au XXIe siècle, Chirac est une bestiole politique qui n’aura pas fait grand chose, ou qui aura tenté des choses mais sans grande avancée pour la France, soyons honnêtes. Dans la colonne « actif » de son bilan, il y a au moins sa politique extérieure, qu’il a essayé de rendre moins dépendante des USA. Et quelques coups dans le derrière de l’axe américano-sioniste, mais sans grand effet non plus sur l’impérialisme en marche. Un De Gaulle sans la grandeur, un gaullisme sans la vision. Mais Chirac, ça reste moins pire que Sarkozy, le toutou des Amerloques, et qu’Hollande, le toutou des Saoudiens. Là, on est dans les tréfonds de la soumission qui fait honte.
- Sur cette photo, le grand Jacques ne fait pas trop le con
Pourquoi parler de Chirac maintenant, il est pas mort, entend-on au fond de la classe. Non, il est vivant, mais une bio pas très autorisée sort sur lui, sa politique, et ses femmes. On sent bien que c’est ça qui va intéresser le public. Le livre s’appelle Président, la nuit vient de tomber (très poétique ça), et c’est écrit par un certain Arnaud Ardoin. Paris Match en a obtenu les bonnes feuilles, dont voici un extrait coquin :
« Des femmes qu’il chevauche sans plus de préliminaires, parce que le temps presse, parce que la quantité a pris l’ascendant sur la quantité. [...] Il y a eu les régulières, les coups de cœur, les “amuse-bouches” qui réussissent à franchir les cordons de sécurité pour approcher le président, d’autres qui partagent le même avion que le président et qui attendent, nues, dans son espace privé, brûlantes de désir. Elles sont députées, ministres, conseillères, bourgeoises provinciales, des inconnues qu’on lui apporte sur un plateau. »
Mazette, avec tout ce qu’il a chopé, on pourrait carrément tourner un remake d’Emmanuelle qui s’appelerait Jacques. À la mort de Reiser, une femme s’était étonnée de voir toutes ces maîtresses. Quand Chirac ira au Ciel, le cimetière familial risque de manquer de place...