Mélenchon et ses 16 députés, c’est pas vraiment les divisions de Staline dans la nouvelle Assemblée nationale bourrée de chèvres à Macron.
« On aurait mis une chèvre à la place d’Aurore Bergé, elle aurait été élue »
C’est (à 6’20) la jeune Aurore Bergé – qui n’est pas la fille de Pierre GPA Bergé –, la LREM qui a battu le valeureux Jean-Frédéric Poisson dans la 10e des Yvelines, fait les frais de la colère de Zemmour. On sait tous que le turbulent petit Éric l’a mauvaise depuis que Macron a pris les rênes du pays mais il est bien obligé de s’incliner, démocratie oblige. Cependant, quand il y a une chèvre sans défense qui traîne dans le coin, il en profite pour la défoncer un peu.
Zemmour a raison dans le fond, mais il est un peu dur dans la forme. Aurore est gentille, on voit qu’elle ne fera pas de mal à une mouche, et qu’elle votera à l’aveugle les ordonnances antisociales du couple Édouard-Macron. C’est tout ce qu’on lui demande, pour 7 000 boules par mois.
Mélenchon, lui, est carrément entré à l’Assemblée nationale en vainqueur, avec plein de gestuelle d’extrême gauche qui rappelle le Che, Cuba si et compagnie. Sauf que notre ex-sénateur socialiste n’est pas vraiment un révolutionnaire. C’est pour ça que ses détracteurs l’appellent le « général Tapioca », ce fanfaron à moulinets qui figure dans un des albums de Tintin. Tintin, vous savez, le petit skinhead d’Hergé. Passons.
« C’est la République française ici, c’est pas la Vierge Marie ! »
Mélenchon ne supporte plus le drapeau européen qui lui fait penser à la vierge Marie... Attendez qu'il découvre l'emblème de Marseille pic.twitter.com/7rGbA2OIfc
— Antoine (@Ant1Adam) 22 juin 2017
Mélenchon, qui n’aura aucun pouvoir à la Chambre, fera du boucan. Il a commencé son show en désignant le drapeau européen. On se dit ah, enfin il devient patriote le trotskard, mais non, il assimile le drapeau de l’EU à la Vierge… revenant sur le débat qui a eu lieu en 2004 sur doit-on mettre les racines chrétiennes de l’Europe dans la Constitution. Ensuite il a envoyé une vanne au puceau de l’Assemblée, le « matheux », c’est-à-dire Cédric Villani, l’élu LREM de la 5e de l’Essonne avec un score stalinien (70%).
"J'ai vu le matheux, je vais lui expliquer le contrat de travail", Mélenchon s'en prend à Villani pic.twitter.com/k8XhRuqCD2
— BFMTV (@BFMTV) 20 juin 2017
Comprendre que l’Assemblée de chèvres ne servira plus à rien, que l’opposition y est factice car elle est est minoritaire (par définition) et que le pouvoir se joue ailleurs, du côté de Matignon et de l’Élysée. Et encore, Matignon c’est l’intendance. Le petit théâtre de la démocratie, que le Canard enchaîné relate dans ses pages 2 et 3 depuis des lustres, c’est des miettes pour les journalistes soi-disant politiques. La politique, c’est tout sauf ça :
Le nouveau gouvernement français se réunit pour la première fois #AFP pic.twitter.com/1k3y3YdNk0
— Agence France-Presse (@afpfr) 22 juin 2017
En vérité, le pouvoir n’est même pas à l’Élysée, qui est aussi une sorte de (très jolie) chambre d’enregistrement, puisqu’il appartient aux forces qui fondent le pouvoir profond : capitaines d’industrie, haute banque, grands maîtres des loges, représentants des lobbies, haute police et renseignement, militaire ou pas. Le reste obéit, point. Macron est le représentant brillant de ces castes. La seule question intéressante est : peut-il s’affranchir de ses sponsors ? Que produirait un « écart » en politique intérieure ou extérieure par rapport à ces donneurs d’ordres ? Le président a-t-il un pouvoir personnel ?
On finit par l’espérer...