Jean-Marie Gustave Le Clézio a lu à l’antenne un texte inédit dans lequel l’écrivain prend position pour les migrants. Un texte extraordinaire à découvrir ici.
Rassurez-vous, cette intro n’est pas de nous. On est peut-être méchants, mais on n’est pas cons. Elle est de l’irrésistible équipe rédactionnelle de France Inter, anciennement Radio Cohen. Car la station publique recevait ce jeudi 2 novembre 2017 le grand, l’immense, l’inégalable écrivain bienpensant Jean-Marie Gustave Le Clézio. Et JMGLC a lu un texte « extraordinaire », qui prend avec un courage inouï, contre toutes les puissances (médias, banques, groupes) la défense des migrants.
Et voilà, on a shoatisé les migrants. Ceux qui débarquent chez nous au mépris de nos lois seraient sans cela tous massacrés chez eux. C’est sur ce postulat trompeur comme une démonstration de géopolitique béhachélienne que repose l’intervention de l’écrivain rendu célèbre par son prix Nobel de Littérature pour son livre Ritournelle de la faim, dont voici le pitch wikipédien :
« L’auteur dresse le portrait d’Ethel (personnage inspiré de la mère de l’auteur) et de sa famille venues de l’île Maurice à Paris. Elle est adolescente dans les années 1930 lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Issue de l’aristocratie mauricienne, elle connaît alors le régime totalitaire nazi, l’antisémitisme, la faim, la pauvreté et la misère qui la marqueront à vie. »
La jonction est donc faite, l’amalgame ultime, inattaquable. Il ne nous reste qu’à accueillir tous les migrants économiques du monde, plus tous les rebuts des prisons qui s’y glissent, sous peine de tomber pour antisémitisme rétroactif. Le très shoatocentré JMGLC croule logiquement sous les prix littéraires et les décorations, dont celle d’officier de la Légion d’honneur en 2009.
Trop de décos tue la déco
C’est justement pour éviter que n’importe quel escroc soit décoré, comme on l’a vu ces dernières années – par exemple ce gros porc de Weinstein, fait chevalier de la Légion d’honneur le 7 mars 2012 par le président Nicolas Sarkozy, la veille de la journée de la Femme ! – que Macron a décidé de revoir les critères d’attribution.
Trop d’imposteurs ont reçu la boulette rouge à la place des pompiers, des policiers ou des infirmières en première ligne des violences sociales ou terroristes ces deux dernières années. C’est toujours des privilégiés qui touchent les récompenses, et il y a même des violeurs et des pédophiles parmi eux. Donc ça suffit comme ça.
Du coup, démago comme pas deux, Manu 1er a décidé que chaque citoyen pourra proposer un nom en fournissant « à la préfecture un dossier biographique et 50 signatures de citoyens majeurs ». Chiche ! On a une petite idée et quelques noms déjà à proposer, on va rigoler un peu avec cette démocratisation prônée par notre président bien-aimé…
Un citoyen-people qui n’aura ni la légion d’honneur ni les 50 signatures de citoyens majeurs, c’est l’ex-animateur de Canal+ Karl Zéro, qui a montré toute sa cupidité et sa détestation de la France profonde lors d’une manifestation culturelle en Normandie, le festival du Film culte. Que s’est-il passé pour que ce pourfendeur des tueurs en série et autres hommes politiques malhonnêtes se fasse poisser par la presse locale ?
C’est le Canard enchaîné qui a lancé l’affaire, que l’Observatoire des journalistes (OJIM) a reprise :
« Pour l’organisation du festival, Karl Zéro n’est pas allé chercher bien loin : sa femme est la présidente de l’association, sa fille, Anaïs, s’occupe des programmations, son fils, Gabin, fait la promo web. Dans le jury, il a recasé tous ses copains : Joey Starr, Laurent Baffie, Arielle Dombasle, Jacques Séguéla… »
- Un jury de qualité
Que du brillant, que du people de haut vol (de vol d’oiseau, pas de vol de Rom) ! Ça sent le copinage épais, le braquage de has-been, le partage de butin. À l’arrivée, trois jours de festival quasiment sans public, 120 000 euros de subventions de la mairie et de la région Normandie. Tout le monde ou presque semble contre cet événement familial mais ça n’a pas démonté Karl Zéro qui a lui-même annoncé une troisième édition de son festival.
Pour être honnêtes, le Président du festival familial argue que l’ensemble coûte en réalité 250 000 euros et trois mois de travail, où lui ne touche rien. Voici sa réponse aux attaques de la presse locale :
« Les dialogues se révèlent affligeants de médiocrité. Faut dire qu’ils sont bâclés, écrits avec le coude par deux “plumitives”, rageuses pour d’obscures raisons témoignant de l’état d’esprit rabougri qui règne toujours dans ces médias locaux aux ordres de cénacles d’édiles en mal de reconnaissance. Même repeinte à la hâte par notre jeune président, La “France moisie” (chère à Sollers) affleure toujours : elle déteste tout ce qui est nouveau, généreux ou audacieux. Elle sent la mort, cette France des rond-points et des bacs fleuris, des napperons sur la télé et des haines recuites, celle qui se tait et qui aime dénoncer ».
« Nouveau », « généreux » et « audacieux », ces trois qualificatifs dépeignent parfaitement Karl Zéro, qui a revendu sa boîte de prod à Endemol pour 10 millions d’euros... avec une ribambelle de procès pour avoir volé les droits d’auteurs de plusieurs ex-employés.
Après ce revers médiatico-économique, Karl, jamais à cours d’idées subventionnées, se lance dans un nouveau festival, celui du Film politique qui aura lieu à Porto-Vecchio, là où il possédait une de ses nombreuses demeures. Les 60 000 euros de subventions sont déjà votés. Pomper le trésor des abonnés de Canal+ ou les subventions publiques, c’est tout un art, et ça se respecte.