À l’aube de leurs trente ans, deux camarades se revoient autour d’un sujet qui a vampirisé leur vie d’adolescent : la pornographie. Au collège, Cyril était celui qui, ayant accès à la collection de cassettes porno de son père, organisait des séances de cinéma un peu particulières… Entre confessions et interrogations, les deux protagonistes explorent leur relation à la pornographie : rejet, dégoût, attirance, addiction même… et analysent un phénomène qui avec Internet est de plus en plus répandu, et accessible à des consommateurs de plus en plus jeunes.
Représentations biaisées de la femme, « performances » jetées à la face de jeunes qui ont de moins en moins accès à l’amour, pauvre substitut d’une sexualité de plus en plus agressive, mais également substitut du pauvre, dont le pouvoir d’achat et de séduction le réduit à ne pouvoir plus être que le spectateur de la consommation, la pornographie, pourvoyeuse aussi bien du fantasme que de son assouvissement insatisfait, engendre frustration et mal-être dans un cycle sans fin.
Il est temps alors pour nos deux amis en cours de guérison de faire le bilan. Humain, social, psychologique, mais aussi dans sa brutalité marchande : qui produit ? où va l’argent ? dans quel but laisse-t-on ainsi la laideur envahir l’imaginaire ? Quel rapport avec le métissage voulu de l’homme occidental ? avec la « société ouverte », le « progrès », le libéralisme ? Cet avilissement de l’homme, en même temps que celui de la femme, est-il un moyen de son asservissement ? Une étape dans sa disparition programmée ?
Lounès Darbois est né en 1982 en région parisienne. Entre études inachevées, petits boulots, débrouille et voyages, il a connu la pauvreté et la solitude. Mais ayant pu côtoyer, dans sa famille, les « derniers feux de la bourgeoisie classique », il était suffisamment armé intellectuellement pour ne pas assister passivement à son propre déclin et entreprendre, non seulement sa rédemption, mais également la mise en perspective de cette arme de destruction massive, ayant pris conscience, avec Soljenitsyne, qu’ « on asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu’avec des miradors ».
La bande-annonce de Sociologie du hardeur :