En 2007 la société russe E-generator.ru a développé un système de scores des médias étrangers en Russie, permettant l’instauration d’un indice de la russophobie dans la presse étrangère. Le premier média français, Le Monde, arrivait en 4ème position derrière la presse Anglo-saxonne. On peut penser que depuis 2007, les choses n’ont pas beaucoup changé.
Le 17 févier 2011, le Monde publiait un article de Marie Jégo intitulé "il est temps de se tirer" et qui sous entendait que le tout Moscou se demandait à quand une révolution de Jasmin en Russie. L’initiateur de ces propos serait d’après madame Jégo l’intellectuel Igor Iourgens, l’une des éminences libérales du cercle Medvedev, dans une interview donnée à Bloomberg. Celui ci affirmait que si Poutine "osait" se représenter, il risquerait de déclencher une révolution et de terminer comme Moubarak, car les gens "en auraient marre de voir la même tête". Ces propos font corps avec ceux de l’opposant malheureux Boris Nemtsov, qui récemment dans une interview donné à Vincent Jauvert qui affirmait lui que "Poutine finirait comme Ben-Ali".
Marie Jégo cite pour donner raison à Igor Iourgens un fait divers qui serait arrivé à Moscou le 31 janvier, lors de la soirée de commémoration à Boris Eltsine au théâtre Bolchoi, et ou une moitié des officiels présents n’auraient pas applaudis Vladimir Poutine. Marie Jégo en fait ne fait que citer Loudmilla Telen, la rédactrice du site Radio liberté et qui retranscrit l’évènement de cette façon :"Впрочем, едва различимые помехи начинают портить эту картину, продолжает газета, напоминая о мероприятии по случаю юбилея Бориса Ельцина в Большом театре. "Акт первый : Наина Ельцина, вдова Бориса Ельцина, входит в зал. Весь зал встает и долго аплодирует. Акт второй : громкоговоритель объявляет : "Владимир Владимирович Путин !" Национальный лидер появляется в сопровождении двух дам - своей супруги Людмилы и первой леди Светланы Медведевой. В зале тишина. Потом половина зала встает и аплодирует, вторая половина не шелохнется". L’idée, bien claire serait de faire croire au lecteur que Poutine n’aurait plus le succès d’avant, et que la colère gronderait, qui plus est au milieu d’officiels et d’invités triés sur le volet.
L’obsession Anti-Poutine de ces journalistes occidentaux et de ces libéraux à un miroir spectral inversé qui est l’adulation de Khodorkovski. Bien sur certaines personnes, en Russie n’apprécie pas Poutine (et c’est leur droit) mais de qui s’agit t-il ? Des amis, alliés et collègues de Michael Khodorkovski ? Des gens de l’entourage de Egor Gaidar ? La réhabilitation de Khodorkovski n’est souhaitée que par une hyper-classe d’affairistes et de libéraux obsessionnels, qui sont tout sauf des démocrates au sens ou les médias voudraient nous les présenter. Non, ce sont des gens qui, comme Nemtsov, Kasparov, les représentants des grands médias libéraux et d’opposition, ou certaines grandes familles Moscovites ne doivent leur richesse et leur puissance qu’à l’immense anarchie des années 90. Sans cette période ou tout chacal pouvait devenir un lion, beaucoup d’entre eux aujourd’hui ne seraient rien, ni personne. Bien sur certains ont su rebondir en se faisant sponsoriser par l’ouest pour faire croire (mais à qui hormis aux étrangers qui connaissent mal, ou peu la situation) qu’ils étaient eux de vrais démocrates. Ils répètent que leur mise à l’écart du système et des affaires par le pouvoir actuel prouverait le côté non démocratique de ce dernier. Ce sont ces gens la qui n’ont pas applaudi Poutine car ils ne lui ont pas pardonné rétabli "l’ordre" et de les avoir marginalisés, comprenez les avoir empêché de s’enrichir à outrance. Leur contestation de Poutine est officiellement fondé sur le non respect des droits de l’homme et autre sornettes pour étudiantes en lettre lectrices du Monde, mais en réalité, leur incapacité à satisfaire leur soif de pouvoir et leur avidité financière est la cause de leurs non applaudissements. Ces gens qui ont détruit la démocratie Russe en 1993-1996 sont ceux que la presse (par exemple le Monde) nous présente comme des résistants démocrates.
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Mais l’article comprenait une seconde thématique sans lien avec la précédente, nous expliquant que de toute façon, les Russes ne souhaiteraient qu’émigrer, puisque tout révolution est impossible, à cause de "la démographie". Belle sornette encore une fois, puisque la population Ukrainienne, Serbe ou Géorgienne n’est pas plus jeune et qu’elle a "elle" bien fait une révolution, même si celle ci a été organisée de l’extérieur.
Mieux encore, Valia, étudiante à l’institut polygraphique de Moscou, citée par Marie Jégo, affirme que désormais, face à la la corruption, la farce des élections, la captation des richesses par un tout petit cercle. Une seule issue possible : la fuite !". Valia ira poursuivre ses études à Londres et elle envisage d’y rester, car en Russie elle ne se voit "aucun avenir". Beaucoup de jeunes écrit Marie Jégo veulent faire la même chose. "Dernièrement, j’étais attablé avec mes anciens camarades du conservatoire, des gens fins et cultivés, en un mot, la crème de la société. Eh bien, tous vont quitter la Russie", écrit un blogueur présenté du nom de Andrei Lochtchak. Les candidats à l’émigration, temporaire ou définitive, auraient d’ailleurs créé une plateforme Internet destiné à l’émigration peuvent y trouver moult informations pratiques. Depuis l’année 2000, 1,2 million de Russes auraient quitté le pays écrit encore notre journaliste.
Pourtant, les chiffres sont (comme pour la démographie) à prendre sur leur durée afin d’étudier la tendance et donc l’évolution. Et la encore la réalité donne tort à l’analyse de la journaliste. Le graphique suivant à été synthétisé par Anatoly Karlin et démontre bien que l’évolution de l’émigration (en gris foncé) est en baisse constante depuis 1990. Les données sont vérifiables ici.