La boussole s’affole chez les militants communistes. Alors que près de la moitié des fédérations et sections se sont réunies, samedi 22 novembre, pour décider de l’avenir du PCF et élire les délégués au congrès prévu du 11 au 13 décembre, les adhérents votent sur des textes qui se sont, en quelques jours, considérablement éloignés de la nouvelle ligne fixée par la direction.
C’est l’appel à "un front progressiste européen" voté trois jours plus tôt en conseil national qui a changé la donne. Cet appel, qui se traduit par la présentation de listes communes aux Européennes de juin avec l’ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon et toutes les forces favorables à la construction d’une "autre Europe", est soudain devenu "la" priorité du parti. Or cette politique d’alliance avec M. Mélenchon, qui fait écho au "front du non de gauche" de 2005, tranche avec l’orientation qui avait été arrêtée pour le congrès.
Il y a trois semaines, la direction du parti avait en effet proposé un texte très conservateur de maintien en l’état du PCF. Les militants avaient voté sans enthousiasme : seuls 28 % avaient suivi Marie-George Buffet. Les assemblées générales avaient été marquées par une fréquentation très faible, une démoralisation certaine... et une poussée des "orthodoxes" derrière le député André Gerin. Un climat délétère de guerre de succession s’était installé, des dirigeants demandant désormais ouvertement le départ de Mme Buffet de son poste de secrétaire nationale.
SORTIR DE LA TORPEUR
Résultat de cette sourde crise : le 6 novembre, 20 membres de la direction publiaient un texte proposant d’ouvrir le PCF "à d’autres cultures politiques" et de changer son nom pour "donner corps à sa métamorphose". D’un coup, une partie du noyau dirigeant qui avait bâti un congrès de repli changeait de pied parce qu’elle sentait que la base ne suivait pas et que la crise allait profiter aux plus raides.
Le départ de M. Mélenchon du PS, le lancement de son nouveau parti, son accord pour des listes communes semblent avoir sorti le PCF de sa torpeur. Et permis à la direction d’éviter de faire apparaître son congrès comme celui du repli. "Depuis dix jours, on sent avec cette ouverture une nouvelle envie chez les cocos", reconnaît Olivier Dartigolles, porte-parole. "Cette ligne unitaire va bousculer un congrès verrouillé", confirme Dominique Grador, membre de la direction. "On est en pleine schizo-stratégie entre un purisme révolutionnaire pour le parti et des listes ouvertes pour les Européennes", nuance Gilles Alfonsi, animateur des communistes unitaires. Dans les réunions, les militants suivent, entrevoyant une possibilité pour le PCF d’exister à nouveau.
Les "orthodoxes" ne s’y trompent pas. Eux qui se voyaient en grands vainqueurs de la consultation militante, ont vivement réagi en dénonçant le risque d’une "dissolution du PCF".
Source : http://www.lemonde.fr
C’est l’appel à "un front progressiste européen" voté trois jours plus tôt en conseil national qui a changé la donne. Cet appel, qui se traduit par la présentation de listes communes aux Européennes de juin avec l’ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon et toutes les forces favorables à la construction d’une "autre Europe", est soudain devenu "la" priorité du parti. Or cette politique d’alliance avec M. Mélenchon, qui fait écho au "front du non de gauche" de 2005, tranche avec l’orientation qui avait été arrêtée pour le congrès.
Il y a trois semaines, la direction du parti avait en effet proposé un texte très conservateur de maintien en l’état du PCF. Les militants avaient voté sans enthousiasme : seuls 28 % avaient suivi Marie-George Buffet. Les assemblées générales avaient été marquées par une fréquentation très faible, une démoralisation certaine... et une poussée des "orthodoxes" derrière le député André Gerin. Un climat délétère de guerre de succession s’était installé, des dirigeants demandant désormais ouvertement le départ de Mme Buffet de son poste de secrétaire nationale.
SORTIR DE LA TORPEUR
Résultat de cette sourde crise : le 6 novembre, 20 membres de la direction publiaient un texte proposant d’ouvrir le PCF "à d’autres cultures politiques" et de changer son nom pour "donner corps à sa métamorphose". D’un coup, une partie du noyau dirigeant qui avait bâti un congrès de repli changeait de pied parce qu’elle sentait que la base ne suivait pas et que la crise allait profiter aux plus raides.
Le départ de M. Mélenchon du PS, le lancement de son nouveau parti, son accord pour des listes communes semblent avoir sorti le PCF de sa torpeur. Et permis à la direction d’éviter de faire apparaître son congrès comme celui du repli. "Depuis dix jours, on sent avec cette ouverture une nouvelle envie chez les cocos", reconnaît Olivier Dartigolles, porte-parole. "Cette ligne unitaire va bousculer un congrès verrouillé", confirme Dominique Grador, membre de la direction. "On est en pleine schizo-stratégie entre un purisme révolutionnaire pour le parti et des listes ouvertes pour les Européennes", nuance Gilles Alfonsi, animateur des communistes unitaires. Dans les réunions, les militants suivent, entrevoyant une possibilité pour le PCF d’exister à nouveau.
Les "orthodoxes" ne s’y trompent pas. Eux qui se voyaient en grands vainqueurs de la consultation militante, ont vivement réagi en dénonçant le risque d’une "dissolution du PCF".
Source : http://www.lemonde.fr