Avec la nomination de Jeannette Bougrab au secrétariat d’Etat à la jeunesse, la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) perd sa toute récente présidente (depuis le 23 mars 2010) et voit son avenir s’obscurcir.

Créée en 2005, l’entité administrative s’était donnée pour mission de se saisir de toutes les discriminations : trop peut-être, les limites de la délation certainement, puisque plus des 2/3 des plaintes (7 000 sur 10 545 réclamations) finirent à la poubelle, jugées irrecevables en 2009 et 5 pour cent seulement (212) furent effectivement poursuivies par le procureur de la république.

En septembre 2009, la Cour des Comptes aépinglé la gestion financière de son président de l’époque, Louis Schweitzer. Alors que le budget de la HALDE a explosé de 3,2 millions d’euros à 12,9 millions d’euros entre 2005 et 2009, la Cour des Comptes a noté sur ce dernier exercice que 6,2 millions d’euros (soit près de la moitié des dépenses) étaient consacrées aux frais de communication : des prestations de service assurées par l’association Civisme et démocratie (Cidem) et les agences Publicis et TBWA sans véritables appels d’offre publique. A cela s’ajoutait le loyer de ses bureaux pour 1 831 952 million euros par an, à plus de deux fois le prix du marché.

De très graves irrégularités qui ont obligé les députés à réduire le budget 2010 à 11,9 millions d’euros. Malgré un gel des crédits voté ce mercredi, le budget 2011 devrait retrouver son niveau de 2009 soit 12,9 millions d’euros.

Il se dit que l’usine à gaz pourrait rester sans présidence jusqu’à sa fusion prochaine dans un nouveau golem « droââdlomiste » : le « défenseur des droits », qui reprendrait à sa charge les services du défenseur des enfants, du médiateur de la République, de la Commission nationale de déontologie de la sécurité ainsi que la lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité.

E&R (JM)