Dans leur livre Les frères invisibles, principale référence du présent chapitre, Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre ont écrit à propos de Jacques Chirac : « des maçons de haut grade affirment qu’il a été initié à la Grande Loge Alpina, une obédience suisse très élitiste. »
Ils avaient plusieurs sources, mais ils ont été aussitôt démentis par une voie un peu étonnante : la “une” des Carnets de Catherine Pégard dans Le Point, l’hebdomadaire d’un ami de Chirac, François Pinault.
Comme si un communiqué de l’Élysée eût été imprudent. Les deux auteurs du propos l’ont maintenu lors de plusieurs interventions dans la presse audiovisuelle. Une confirmation de cette initiation à la Grande Loge Suisse Alpina (GLSA) m’a été fournie, venant de Suisse.
L’expérience enseigne par ailleurs que les démentis de Jacques Chirac sont parfois comme ses promesses - qui, selon son adage préféré, « n’engagent que ceux qui les reçoivent. »
Sans avoir de certitude absolue en la matière (l’appartenance relève en principe du secret maçonnique), je considèrerai par la suite cette hypothèse comme fort probable. D’autant que Jacques Chirac va évoluer avec une aisance stupéfiante dans une série de mondes où, à un haut niveau, l’initiation est quasi systématique : les contrats d’armement, le nucléaire, l’immobilier, la Françafrique.
Il n’aurait d’ailleurs pas de quoi rougir : son grand-père, instituteur corrézien, était lui-même maçon, Vénérable d’une loge du Grand Orient ; son père, Abel-François, l’était également . Mais, commente Ghislaine Ottenheimer, « l’appartenance de certaines personnalités à la franc-maçonnerie est protégée comme un secret d’État. »
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