Beaucoup d’intervenants ne manquent ni d’audace ni de clairvoyance. Mais la lutte contre les perceptions est parmi les plus difficiles. Seule une majorité forte par sa cohésion et ses moyens arrive à asseoir une perception, et encore sans jamais que cela ne soit ni définitif ni total. Alors comment une minorité peut-elle faire pour non seulement asseoir une perception mais à la maintenir à travers les siècles sur le même principe de flux et reflux ? Si les méthodes sont connues, comme celles qui consistent à brouiller les perceptions des autres par divers stratagèmes dont on ne peut user qu’en acquérant une position dominante dans la hiérarchie économico-sociale, il n’empêche que cela ne peut être suffisant. On peut formuler autant d’hypothèses que l’on veut, la question demeure. Sauf si on inverse la question, en se demandant si, au fond et quelque part, les perceptions quelles que soient leurs contradictions apparentes, ne reposent-elles pas sur une et même base ou n’émanent-elles pas d’un noyau commun ? Ce qui est fort possible. Pour le moment, luttons contre la confusion en général et ses dérivés en partant du principe que le plus important est non pas ce que la personne dit être, mais ce qu’elle fait. Tu tues, tu es un tueur. Tu triches, tu es un tricheur. Tu mens, tu es un menteur. Et ce que tu prétends être, garde-le pour toi. Nous avons tous nos prétentions.