On se demande si la défense bec et ongles de Cahuzac par Jean-Michel Aphatie, n’est pas due au fait que le chirurgien s’occupait, avant de devenir une huile du PS, de fournir à une pléiade de people la toison capillaire qui leur manquait.
Cependant, dans la défense acharnée de son « client » Cahuzac, Aphatie voyait surtout l’attaque du journalisme d’enquête de Mediapart. Celui qui n’avait jamais voulu révéler s’il était de droite ou de gauche – bonjour le secret de polichinelle, il est pile poil dans la ligne dominante – se voyait devenir le plus ardent défenseur d’un système qui l’avait hissé jusque sur les plateaux télé, devant des millions de téléspectateurs, à l’heure du dîner. Quoi de plus gratifiant ?
Ah, Jean-Michel n’avait qu’un regret, à part le tarif très élevé des jolies blondes qui adorent les stars de la télé : de ne pas avoir été choisi lors des grandes messes politico-électorales, comme intervieweur du président de la République, sur TF1 ou France 2. Il faudra se contenter d’un siège à franceinfo, la petite chaîne numérique de propagande continue, ce début de fusion entre télé et radio d’État, cette synergie appelée de ses vœux par la Cour des comptes depuis des lustres.
Aujourd’hui que Cahuzac dort sous les verrous, enfin presque (il reste la cour d’appel et la cass’, voire la Cour de justice européenne), on n’entend plus Aphatie, qui avait appelé « les heures les plus sombres de notre histoire » à la rescousse lorsque les dossiers prouvant la fraude fiscale et le blanchiment commençaient à sortir sur l’ancien ministre du Budget (en plus !). Au lieu de défendre un millionnaire, Aphatie aurait dû souligner la chute d’un bonhomme sur ordre socialiste, car personne ne tombe de là-haut sans raison. La collusion, c’est ça le problème. Quand on est payé par les représentants d’un Système, comment voulez-vous être indépendant, base du métier de journaliste ?
C’est marcher sur un fil à 10 mètres du sol, par grand vent, sans barre d’équilibrage, avec des salopards qui balancent des pierres d’en bas. Injouable. On ne s’acharne pas sur Jean-Mich, qui n’est que le symbole caricatural d’une caste en perdition. Pourquoi alors le service public a-t-il été le repêcher ? Ben parce qu’ils sont cons, tout simplement. Jamais ils n’auront l’imagination d’intégrer à « leur » service public de l’information des journalistes indépendants, qui sont la seule chance de survie de ce système. Il faudra encore subir tous ces néandertaliens de l’info, jusqu’à ce qu’on arrête de les payer. 136€ par an et par foyer fiscal pour subir ces arriérés… Elle arrive quand, la grève de la redevance ?
Heureusement, Zorro arrive, en la personne de Manuel Valls, avec sa cape du CRIF, qui lui permet de s’élever dans les médias à une vitesse supersioniste, supersonique, pardon. Manu la tremblote était ce vendredi matin chez Bourdin, l’homme au micro d’argent, qui fait trembler les politiques. Enfin, surtout d’après la brochure de RMC. L’animateur vedette de la station de Drahi s’interroge sur la légitimité de la candidature de son invité...
Bourdin (16’24) : « Avec un chômage qui est à 550 000 chômeurs de plus en 5 ans... »
Valls : « Et alors, ça empêche d’être candidat ? »
Ça, ça restera la réponse du siècle, sans faire de jeu de mots. Il y a eu quelques moments remarquables dans cet entretien à bâtons faussement rompus.
Bourdin : « Pour beaucoup de socialistes plutôt à gauche, vous apparaissez comme trop libéral, vous apparaissez comme comme social-libéral. »
Ah bon ? on peut être « social » et « libéral » ? L’avantage de la parole, c’est qu’on peut dire n’importe quoi. Ce n’est pas encore un crime de mentir, donc il y en a qui en profitent.
Valls : « Moi je fais tout pour les Français. »
Lesquels, les meilleurs d’entre nous ? Tu viens nous faire la vaisselle aussi ? Nous, à part des chômeurs et des morts, on n’a pas vu grand chose sous le quinquennat Valls. Manu la parlote qui n’« aime pas beaucoup le mot bilan », précise alors son projet :
« La sécurité, la protection, dont les Français ont besoin, la souveraineté, parce que notre pays a besoin plus que jamais d’indépendance, la solidarité, l’égalité, l’égalité des chances, l’émancipation des individus grâce à l’école et au travail qui est une valeur… et la démocratie ! »
Franchement, si avec tous ces mots magnifiques, le robot du CRIF n’est pas élu, c’est à désespérer des Français.
En passant, on a noté pas mal de fois « les Progressistes »... Faut être naze en 2016 pour sortir un cliché pareil, mais ça semble être le futur nom du PS passé à la moulinette valssienne. Sur 23 minutes 40 de débat, il y a une demi-minute utile, celle où Manu la tremblote balance son « et alors, ça empêche d’être candidat ? ». À part ça, du blabla qui n’a rien de véritablement politique. C’est du dialogue médiateur/politicien bien convenu, avec des questions sans intérêt du type : « et Macron ? », ou « Peillon, c’est un sale coup ? »
Non, le seul vrai projet de Samuel Valls, serviteur de ses Maîtres, et pour ça il faut attendre la 20ème minute (à 20’28), c’est :
« Ensuite la deuxième raison, c’est évidemment parce que je ne veux pas que l’extrême droite soit au deuxième tour de l’élection présidentielle. Parce que son projet, non seulement sortirait la France de l’histoire, en la faisant sortir de la zone Euro et de l’Europe, mais son projet ruinerait les petits, les sans-grade, les ouvriers, les retraités, il, il, il faut leur dire ! »
« Le projet de Marine Le Pen et de l’extrême droite c’est l’affrontement entre les citoyens, il y a suffisamment de fractures pour le dire. »
Dites donc, il a bien appris de ses maîtres, le petit Samuel. Le voilà en pleine inversion accusatoire !
La France de Valls...
Pendant ce temps, des lycées de France font des manœuvres en prévision d’un massacre. On ne peut pas ne pas repenser aux événements de Beslan, en Ossétie du Nord, il y a 12 ans, où plus de 1 300 enfants et professeurs ont été pris en otages par des « séparatistes » tchétchènes. Bilan (officiel), 334 morts, dont près de 200 enfants. Et on se demande si on n’avait déjà pas là, sur la zone d’influence russe, un attentat de l’OTAN sous faux drapeau, même si les Tchétchènes avaient des raisons d’en vouloir aux Russes. Un attentat terrible – sans revendication politique précise – pour tenter de couper le peuple russe des peuples musulmans alentours, issus des ex-républiques soviétiques. Un dynamitage des relations avec le cordon sanitaire d’Asie centrale autour de la Russie, celui-là même que convoite et investit l’OTAN depuis les théories antirusses de Brzeziński.
On rappelle le projet de Valls : « La sécurité, la protection, dont les Français ont besoin ». C’est pas le même gars qui disait qu’on allait encore avoir des morts ?
« J’ai toujours dit la vérité sur le terrorisme : on nous mène une guerre, il y aura de nouveaux attentats. C’est difficile à dire, mais d’autres vies seront fauchées. Ce sera long. »
Au fait, pourquoi ? Et pour qui ?
Incroyable qu’un tel zozo se présente à la présidence de la République. Autant élire directement le président du CRIF ou le capo du Grand Orient.