Submergée par les données informatiques liées au terrorisme, la DGSI vient de signer un contrat déléguant leur traitement à une société américaine, créée par la CIA. Une décision nécessaire dans un souci d’efficacité mais qui donne des informations secrètes aux services de renseignements américains et pose une question de souveraineté nationale.
La guerre contre le terrorisme se mène aussi sur Internet. Or, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ne dispose pas des moyens technologiques pour traiter l’afflux de données informatiques liées ou échangées entre les djihadistes. Fin novembre, après plusieurs mois de négociations, le service policier de renseignement français a signé un contrat avec la firme américaine Palantir.
Cette société, basée à Palo Alto en Californie, va désormais analyser le Big Data en matière de terrorisme pour le compte de la DGSI. Concrètement, la très puissante technologie de Palantir et ses experts, qui ont formé des agents français à leurs outils, vont extraire, recouper et décrypter les précieuses données informatiques permettant d’identifier et de remonter des réseaux terroristes, voire de déjouer des attentats.
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Littéralement submergée, la DGSI n’a eu d’autre choix que de recourir à l’expertise et à l’expérience de Palantir. Cette firme a été créée en 2004 par la CIA via son fonds d’investissement In-Q-Tel, avec Alex Karp et Peter Thiel, le fondateur du système sécurisé de paiement en ligne PayPal.
Outre son activité pour la CIA, Palantir œuvre dans le traitement des données pour le compte de la NSA, du FBI et des forces armées américaines. On lui prête un rôle majeur dans la localisation d’Oussama ben Laden qui a conduit à son élimination en mai 2011.