Le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar (respectivement à droite et a gauche, photo ci-contre), dont les troupes respectives s’affrontent depuis mi-décembre au Soudan du Sud ont signé vendredi à Addis Abeba un engagement à cesser les hostilités, a constaté une journaliste de l’AFP.
Dans ce document, également paraphé par le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, hôte des négociations, les deux dirigeants ont convenu que toutes les activités hostiles cesseraient dans les 24 heures, a déclaré Seyoum Mesfin, un des responsables de la médiation.
Un précédent accord de cessez-le-feu entre les belligérants, péniblement négocié et signé le 23 janvier dans la capitale éthiopienne sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation sous-régionale est-africaine, n’a jamais été respecté.
"Ils ont également, dans ce texte convenu qu’un gouvernement de transition offre les meilleurs chances au peuple du Soudan du Sud en vue de prochaines élections, sans préciser de date", expliqué Seyoum Mesfin.
"L’accord signé vendredi soir prévoit aussi l’ouverture de couloirs humanitaires (...) et la coopération avec les agences humanitaires et de l’ONU afin d’assurer que l’aide humanitaire atteigne toutes les zones du Soudan du Sud", selon Seyoum Mesfin.
Ce dernier, ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères et l’un des principaux négociateurs de l’Igad, a félicité MM. Kiir et Machar d’avoir mis fin à la guerre. "Les combats vont cesser", a-t-il assuré.
Les deux hommes s’étaient quelques minutes auparavant retrouvés face-à-face - apparemment pour la première fois depuis le début du conflit qui les oppose - et s’étaient serré la main.
Le conflit au Soudan du Sud, déclenché sur fond de rivalité entre MM. Kiir et Machar a fait plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de morts et a chassé de chez eux plus d’1,2 million de Sud-Soudanais.
À la rivalité politique se sont greffées de vieilles rancunes entre peuples dinka et nuer dont les deux hommes sont respectivement issus et les combats se sont accompagnés de massacres et d’atrocités contre les civils, sur des critères ethniques, imputables aux deux camps.
L’ONU et Washington ont récemment mis en garde contre des risques de génocide et de famine dans le pays, plaçant MM. Kiir et Machar sous intense pression diplomatique.
Les États-Unis les avaient menacé de sanctions ciblées faute d’efforts pour mettre fin aux combats et aux exactions et avaient mardi imposé de premières sanctions contre deux généraux de l’un et l’autre camp, responsables d’actes de violences inconcevables contre des civils.
"Je suis heureux que nous ayons signé cet accord ce soir", a déclaré à la presse M. Machar qui avait pris le maquis après avoir été accusé mi-décembre de tentative de coup d’État par le chef de l’État, lorsque des combats ont éclaté au sein de l’armée sud-soudanaise entre troupes loyales à chacun des deux dirigeants.
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