Depuis la fin de la démocratie française, symbolisée par l’horrible décennie Sarkozy-Hollande, une démocratie qui n’était déjà pas bien nette avant mais qui avait le mérite d’exister en tant que tension, au sens de « tendre vers », non, on va recommencer la phrase, elle est bancale.
C’est avec le délabrement de la justice que les Français les plus naïfs, les plus crédules, les plus démocrato-crédules, se sont aperçus qu’un truc partait en sucette. Il y a bien sûr toujours eu des injustices mais là on a eu droit à une accélération des cas, et l’injustice est devenue la norme.
Prenons l’exemple de Dieudonné, un humoriste qui ne faisait de mal à personne, et qui a été considéré comme le fils adoptif d’Adolf Hitler juste parce qu’il s’était foutu de la gueule d’un rabbin orthodoxe colonisateur, un triple pléonasme. À partir de là, soit décembre 2003, on peut considérer que quelque chose a basculé en France. Jusqu’à se retourner complètement.
L’humoriste – le meilleur de France, et peut-être du monde, et on ne dit pas ça parce qu’on est chez E&R et qu’on serait automatiquement corporate – a vu ses spectacles annulés ou censurés pour l’unique raison qu’il se servait de sa liberté d’expression. Il a de plus, crime ultime, réinjecté dans ses spectacles, qui sont devenus violemment drôles, la violence que la socioculture lui renvoyait.
Depuis cette période, l’an 2004 environ après Jésus-Christ, la justice a définitivement changé de camp : elle aide les riches contre les pauvres, les forts contre les faibles, les salauds contre les gentils, les organisés contre les désorganisés. C’est peut-être dû au tournant libéral libertaire amorcé par Sarkozy et amplifié par Hollande, car le libéralisme est impitoyable avec les doux, les faibles et les pauvres. Il y a un rapport évident. Et comme les gens ont commencé à gueuler qu’on pouvait plus rien dire, on leur a fait fermer leur gueule à coups de procès, et la liberté d’expression a disparu, laissant place au discours de merde qu’on entend partout, ce mélange de socialo-sionisme LGBT complètement délirant.
Pas étonnant dans ce cas que les faits divers et les faits politiques soient montés d’un cran eux aussi dans le stupéfiant. On a appris fin septembre qu’une gamine de 11 ans violée par une ordure de 28 ans avait été déclarée non violée par un tribunal parce qu’elle n’aurait pas montré de signes de non-consentement. On croit rêver là.
Aujourd’hui, mercredi 4 octobre 2017, une maman dont l’enfant est né avec des malformations qui ont nécessité 52 opérations – cinquante-deux ! – attaque la multinationale phytosanitaire Monsanto. Et précisément le produit phare de la marque, le Glyphosate, un désherbant puissant que les paysans qui sont montés sur les Champs-Élysées ont défendu dernièrement, si si, et face au ministre Nicolas Hulot venu discuter courageusement. Sabine, la maman, a utilisé deux fois par an ce Glyphosate pour désherber 700 m2 de terrain et ce, aussi pendant sa grossesse.
« Aujourd’hui Theo respire grâce à un trou fait à la base de son cou et par lequel l’air passe. Toute la partie du larynx qui est au-dessus de ce trou est malformé, resserré, donc l’air ne passe pas. »
On souhaite bien du courage à cette maman qui en chie depuis la naissance de son Theo. En face, face à son courage, il y a une légion d’avocats, de juristes, de spécialistes, armés jusqu’aux dents d’autorisations (le Glyphosate n’est pas interdit et a passé tous les barrages légaux) et de formules chimiques. Pas sûr qu’elle gagne contre le Moloch ; pas sûr non plus que le Moloch s’en sorte indemne d’un point de vue image. Mais rappelons, car nous ne sommes pas juges, que 17 millions de Français ont utilisé ou utilisent ce désherbant.
On est toujours dans le combat déséquilibré du petit contre le gros, et le libéralisme macronien ne va pas améliorer la chose. Pour le Glyphosate, par exemple, sachez que si la France veut en finir en 2022, l’Union européenne, cette union de petite vertu, veut en prolonger l’autorisation. On sent bien ce qui a motivé une telle décision. C’est le résumé de cette Europe des multinationales et non des peuples.
La preuve – ou un exemple supplémentaire –, cette décision de justice-à-l’envers qui oblige un préfet à loger 8 familles de clandestins (on dit aussi « migrants »). C’est le tribunal administratif de Dijon qui a donné 48h au représentant de la loi pour leur trouver un hébergement digne de ce nom, car ces familles originaires des Balkans créchaient sur un parking. En France, c’est simple : pour obtenir un logement, pas besoin de bosser et encore moins de postuler en laissant un dossier mariner 5 ans chez un bailleur HLM, non, il suffit de dormir par terre et hop, la fée Tolérance vous trouve un appart’ gratos en moins de deux !
Bernard Nouyrigat, représentant de la section de Mâcon de la Ligue des Droits de l’Homme – non non, c’est pas une blague, il y a à Mâcon une section de la LDDH – s’est félicité de cette décision, nous explique Radio Scoop.
On vous laisse juges de cette décision de justice... On reste dans l’immobilier puisque c’est la mode, grâce aux migrants qui ont prouvé que la France avait des dizaines de milliers de places disponibles, mais pas pour les Français, attention. On pourrait appeler ça la préférence internationale.
Hulot, qui est décidément partout, propose de taxer les proprios qui louent des logements mal isolés. De ce point de vue – on a un peu bossé le sujet –, là encore les proprios sont gagnants sur les locataires, c’est-à-dire les riches sur les pauvres. La justice, malgré les textes de loi sur la « décence » des locations et tout ça, se fout comme d’une guigne des infiltrations et autres isolations foireuses (fenêtres de 2mm d’épaisseur), quelles que soient les preuves apportées.
Les juges se torchent avec les preuves concrètes des locataires. Obtenir réparation est quasi impossible. La loi du plus fort s’impose, point. L’autre loi, celle des hommes, avec ses beaux textes, c’est du pipeau. C’est pour rassurer les pauvres. C’est peut-être pour ça que Nicolas Hulot met une charge sur les propriétaires de « passoires énergétiques », qui ne sont pas tous riches, on le sait bien. Aussitôt après la bonne nouvelle pour les pauvres mal logés, Jean Perrin, de la Fédération des propriétaires, a dénoncé des « exigences délirantes ». On n’est pas sortis de l’auberge... des quatre vents !
Oui ? Une question au fond de la classe ? Si la loi Hulot passe, est-ce les Roms des Balkans pourront aussi obtenir un logement gratuit mieux chauffé ? Bon, tu sors.