On parle beaucoup des prisons en ce moment, de leur taux de remplissage qui oscille entre 125 et 200%, de la promiscuité génératrice de violences, et de l’effet dévastateur sur le rôle « social » de l’enfermement dans ces conditions. Les gardiens n’en peuvent plus, et les grèves se multiplient. C’est autre chose que Nuit debout : les 37 000 agents (dont 27 000 surveillants) sont en première ligne face à la désocialisation, la paupérisation, la déculturation, et la radicalisation. Ils ont en charge 76 000 taulards et 172 000 personnes « en milieu ouvert », soit 250 000 individus en surveillance.
20% des détenus souffrent de troubles mentaux. Ils forment la majorité des candidats au suicide en prison, selon Le Monde (qui fait encore quelques articles qui ne sont pas de la propagande) :
Lorsque Etienne G., âgé de 27 ans, a tenté de se suicider en se tranchant la gorge au moyen d’une lame de rasoir, son codétenu a dû appeler les surveillants en donnant des coups de pieds dans la porte de la cellule, tout en tenant les mains d’Etienne qui essayait d’agrandir la plaie en tirant dessus.
Construire des prisons en plus, c’est bien, mais construire des HP, c’est mieux. La prison française ne soigne pas trop – ça se saurait – tandis que l’HP, pas vraiment non plus car la maladie mentale, depuis deux siècles qu’on s’y intéresse, personne ne sait vraiment ce que c’est. Mais au moins, les gens ne s’y suicident pas, et pourtant, il y a de sacrés clients. Tout le monde connaît le principe de la prison : on ôte du corps social ce qui peut lui être dangereux. Pour les asiles, c’est kif-kif, sauf que généralement les malades mentaux sont plus dangereux pour eux-mêmes que pour les autres. Souvent, ils viennent de familles qui ne les ont pas compris ou acceptés. Les familles ne sont évidemment pas coupables, mais quand un psychotique ou un schizophrène « naît » dans une famille lambda, c’est toujours dur à admettre. Le rejet est fréquent. Des deux côtés.
Malgré la hausse des drames sociaux (chômage, paupérisation, désespoir), de la violence interindividuelle et de l’éclatement familial, qui peuvent produire un basculement dans la pathologie mentale sur des personnes déjà fragilisées par la vie, on ne construit pas des HP. Et quand on en a, on les réduit, politique budgétaire oblige : on réduit le nombre de chambres, on réduit le nombre d’infirmiers/infirmières, on augmente la tension et le risque de récidive (crises), et adieu guérison. Même si la guérison est un concept très relatif.
Pendant que les prisons brûlent et que les HP enflent, la campagne électorale bat son plein et connaît elle aussi ses phases de délire. Chaque jour, on a droit aux « heures sombres », à la Shoah et tout le merdier. Fillon c’est Al Capone, Mélenchon c’est Staline, et Marine Hitler. Les médias dominants ont perdu toute mesure, et les Lapix se grillent les uns après les autres. Un Lapix est un journaliste qui a basculé corps et âme du côté obscur de la Propagande, abandonnant toute déontologie, toute mesure, tout sens de la tenue. Et ce mercredi 12 avril 2017, on a eu droit au scandale fasciste du jour sur un manège...
La chute (fasciste) de Florian Philippot à la Foire du Trône !
Le Système manque de munitions
Deux minutes trente secondes de séquence (dans Quotidien) pour trois secondes de Philippot par terre. Le dispositif anti-FN se contente de peu, dans cette dernière ligne droite de la Présidentielle 2017. Chez Yann Barthès, antifasciste, antiraciste, féministe, homosexualiste, immigrationniste, anti-souverainiste, anticatholique et anti-antisioniste, on n’a plus que des miettes pour essayer de dissuader le Français moyen de voter FN. Un Français moyen, soit dit en passant, qui a toujours été la cible de l’émission de l’animateur, que ce soit sur Canal+ ou sur le groupe TF1. Difficile, après avoir autant insulté le béret-baguette, d’obtenir son attention et son assentiment. Il fallait y penser avant.
Le dimanche 7 mai à 20 heures, il y aura au moins un Français heureux. ou une Française. En attendant, un béret-baguette vient de toucher 83 millions à l’Euro Millions. Un jeu géré en France par la FDJ et qui rassemble 20 millions de joueurs en Europe, totalisant près de 6 millards de mises en 2015, dont la moitié à peu près est redistribuée. Le reste, c’est pour l’État. Cela fait donc 20 millions de joueurs qui se cotisent pour renflouer deux ou trois gus. C’est très généreux. Tout le monde donne un peu pour que quelques Élus deviennent multimillionnaires, ça revient à ça, n’est-ce pas.
- C’est bobonne qui va être contente
Ce principe très chrétien au départ nous rappelle quelque chose... Un peuple ratissé par un espoir fou, des Élus qui encaissent le pactole, et tout le monde qui trouve ça normal... Quand le peuple aura compris comment fonctionne l’élite, il méritera sa démocratie. En attendant, il devra supporter l’oligarchie. Qui est la sanction de son ignorance.