Bon, le prix Mengele qui va à Guez, avec une enquête sublime sur ce monstre qu’était Renaudot, le médecin qui a pris une retraite précoce au Brésil à cause d’une opération de chirurgie esthétique loupée, et le Goncourt qui va à Vuillard, avec cette histoire de, non, laissons Le Monde nous décrire cette perle littéraire, L’Ordre du jour le bien-nommé !
« C’est peu de dire que le Goncourt ne semblait guère à “l’ordre du jour” pour Eric Vuillard, tant le neuvième livre de l’écrivain paraissait cumuler les handicaps, en dépit de sa présence parmi les finalistes du célèbre prix. En effet, il est paru en mai, non à la rentrée littéraire (le dernier cas de livre printannier primé en novembre remonte à 1998 : Confidence pour confidence, de Paule Constant) ; il a été publié par la maison d’édition que dirigeait encore il y a six mois Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, et les observateurs estimaient que cela pourrait paraître complaisant que de couronner ainsi un livre Actes Sud ; enfin, comme tous les textes d’Éric Vuillard, L’Ordre du jour est un “récit”, non un roman – bien des ouvrages, à l’image du Royaume, d’Emmanuel Carrère (POL, 2014), se sont vu refuser la simple “sélection” au Goncourt parce qu’ils ne relevaient pas de la fiction. La force de ce court texte a balayé toutes ces préventions et règles semi-tacites, l’imposant au troisième tour de scrutin, par 6 voix contre 4 à Bakhita, de Véronique Olmi (Albin Michel) – les deux autres auteurs en lice étaient Alice Zeniter, pour L’Art de perdre (Flammarion), et Yannick Haenel pour Tiens ferme ta couronne (Gallimard). »
- Oh non ! Éric Vuillard, on dirait Laurent Cantet !
Tout ce gros pâté de campagne pour dire que « la force de ce court texte » ne réside pas dans son style éblouissant, ni sa langue sépulcrale (on ne sait plus trop ce que ça veut dire mais on essaye d’enchaîner les adjectifs qui en jettent) ni son extraction un peu trop proche du ministre de la Culture Nyssen, ex-patronne d’Actes Sud (on dirait un euphémisme pour immigration de masse), mais bien dans le shoah de son sujet : les nazis ! Au fait, les nazis, c’est qui, c’est quoi ?
Eh bien, chers enfants, ce sont des monstres enfantés par le croisement entre la crise économique et l’esprit germanique. À l’arrivée, ça donne des gens méchants, très méchants avec les puissances de l’Argent, les réseaux occultes, tout ça. Après moult aventures, les nazis perdent le pouvoir et le rendent non sans grommeler à ceux qui le possédaient de droit divin. La petite fiesta mondiale dura de 1933 à 1945 mais il y en a qui n’ont jamais oublié la gifle. C’est vrai qu’ils y ont pas été de main morte, nos cousins Germains.
L’article du Monde, ce journal qui eut à sa tête, ou plutôt à sa triple tête avec Pigasse et Niel, Pierre Bergé, s’achève comme suit :
« Avec L’ordre du jour, récit secouant les images et les mythes, texte contre la veulerie et la résignation de toutes les époques, c’est un texte fulgurant, d’une très longue portée en dépit de sa brièveté, que les Goncourt ont fait le choix de couronner. »
Une fulgurance feu d’artificielle ! Un truc « d’une très longue portée »... On pense que l’auteur de ces lignes indélébiles a voulu faire une figure de style avec les missiles iraniens Khorramshahr, qui peuvent taper à 2 000 km de leur rampe de lancement.
Sachant qu’il y a 1 786 km entre, par exemple hein, le cœur de l’Iran et celui d’Israël, à vol d’oiseau, calculez le nombre de, oh et puis non, on va rester dans le littéraire.
Vous l’aurez compris, le Goncourt, du nom des frères du même nom, qui écrivaient à quatre mains et qui ont parfois commis des livres olé-olé – Manette Salomon, l’histoire d’une salope qui évoluait dans le monde des arts parisiens... Shit, la phrase est pas terminée : donc on disait que le Goncourt allait être rebaptisé prix Shoah, les choses seront plus claires ainsi. Allons toujours, dans ce monde embrumé, vers plus de clarté, de clarification, d’éclairage public.
Pendant que la socioculture aux ordres récompensait ses petits plumitifs obéissants, il se passe des choses dans la réalité française. On a tiré deux petits papiers au hasard dans le grand chapeau des Doléances Nationales, et voici ce qu’on a trouvé :
"J'en ai marre des réactions des jeunes, on n'est pas devenus pompiers pour ça"
Le ras-le-bol de Daniel , pompier agressé #BourdinDirect pic.twitter.com/q2AKDvHglM— RMC (@RMCinfo) 7 novembre 2017
Et ça :
Écoutez ce fromager qui tente de (sur)vivre dans le califat de Seine Saint Denis. pic.twitter.com/HBTv928YGI
— Tête de noeud (@noeud) 6 novembre 2017
Sympa, la vie dans la France moins le IIe arrondissement, siège de la cantoche Drouant avec son salon Goncourt, là où le jury délibère en toute liberté sous la menace du revolver des lobbies réunis. Pas la peine d’analyser le truc, tout est dit. On voulait montrer par ce léger contraste que la littérature dite française était bien déconnectée du Réel, ou alors connectée à un autre réel...
Eh bien juste pour contrarier (synonyme de « faire chier ») le prix Goncourt-Renaudot attribué aux nazis et à Mengele, qui ne sont même pas venus le prendre, les ingrats – ou les lâches, qui doivent se terrer quelque part en Argentine ou dans un sous-marin abandonné au fond de l’Atlantique, avec leur trésor volé aux banksters –, on va vous passer du Depardieu, la petite musique de notre Gégé national.
- Obélix s’offre un très joli Bouquet
Gégé est un grand et un gros acteur dont la forme varie au gré de ses repas et tournages. Le cinéma l’ennuie, mais l’a fait roi, alors sa parole est d’or. Autodéporté à l’Est suite à un petit conflit idéologique avec les tenants du pays, Gégé a quelque peu libéré sa parole, et ça choque, non pas le Français médian, qui aime la gaudriole et le rentre-dedans, mais les obligés du Système. Du coup, comme Trump, il se sert des réseaux sociaux pour diffuser la gégélogie.
Est-il possible de critiquer la politique israélienne sans se faire traiter d'antisémite ? Peut-on avoir une opinion divergente sur ce sujet ?
— Gérard Depardieu (@DepardieuG_) 6 novembre 2017
"Il m'a dit que je le faisais bander" : des propos déplacés de #Depardieu dénoncés https://t.co/I9Rr88gRYE via @LExpress
— Gérard Depardieu (@DepardieuG_) 5 novembre 2017
- Catherine Beauchamp, bouleversée par les mots crus de Gégé, pose dans PQ
Gérard Depardieu : "Ce pays m’emmerde. Les Français sont tristes comme la mort" https://t.co/7gv1BYfpMs
— Gérard Depardieu (@DepardieuG_) 5 novembre 2017
Eh Gégé, y a nous, nous on n’est pas tristes comme la mort !
Ne nous confonds pas avec les mecs du prix Mengele !