C’est jour de deuil national, deuil du service public en grève. Cinq millions de fonctionnaires étaient appelés à descendre dans la rue par le mot d’ordre des syndicats, d’ailleurs pas franchement unis dans l’affaire. Du coup il n’y a eu « que » 300 000 manifestants. Au fait, pourquoi défilaient-ils ? Parce que Macron prépare un dégraissage – expression fleurie – de 120 000 d’entre eux. Pourtant, c’est pas faute de les avoir prévenus.
En ces temps de grogne qui oppose Macron aux fonctionnaires, dans un autre registre, mais sur une même ligne de faille sociale/libérale, la guerre fait rage entre mélenchonistes et vallsistes sur les réseaux sociaux et dans les médias. Pour un peu, les deux camps seraient capables de faire la course aux armements et de s’affronter sur un champ de bataille non virtuel !
Si la guerre éclatait entre eux, Valls serait soutenu, comme il l’a toujours été, par les forces américano-sionistes, et disposerait d’un matériel de destruction aérien dernier cri. En face, chez les gauchos, on serait plutôt adeptes de la guérilla urbaine, plus précisément dans la jungle des banlieues, à la Che Guevara (buté par la CIA il y a tout juste 50 ans), attendant les envahisseurs dans un combat au sol, le seul qui vaille, et qui décide du vainqueur. On rappelle à ce propos que les Américains détruisent tout quand ils font la guerre de loin, mais se prennent régulièrement des tannées au sol.
On va passer rapidement sur la mobilisation sociale, les profs n’ayant pas massivement suivi le mouvement de grève. Un prof sur deux manque à l’appel en ce mardi 10 octobre 2017, et là encore, on aimerait demander à ceux qui sont descendus dans la rue s’ils ont voté pour Macron. Si c’est le cas, on ne peut rien pour eux. Sinon, bon courage pour la suite, même si la profession de prof n’est pas la plus attaquée par le libéralisme. Enfin, pas directement. Leur problème, ce serait plutôt la violence permanente, le niveau qui baisse, chez les élèves comme chez les profs, l’américanisation à outrance… bref, le libéralisme « culturel », ce socialo-sionisme qui fait un tort immense à notre pays.
Guerre civile à gauche sur la ligne sioniste-antisioniste
Le sionisme a pété la gauche française en deux : à notre droite la gauche sioniste de Valls et à notre gauche la gauche un peu moins sioniste de Mélenchon.
Valls, qui est tout seul comme un nauséabond à l’Assemblée – personne ne veut de lui chez LREM – ne dispose pas des troupes nombreuses des mélenchonistes, avec son corps d’officiers assez aguerri. Pas un jour sans que les Obono, les Garrido, les Corbière ne sabotent une ligne de chemin de fer vallsiste. Oui mais voilà, en face, on a le lobby et son artillerie lourde, dont la médiasphère, c’est-à-dire la sionosphère. C’est justement pourquoi, quand Corbière passe chez Fogiel, un Fogiel flanqué de Jean-Luc Mano et d’Élisabeth Lévy, il se fait étriller. Comme ces premiers chefs indiens qui partaient voir le général des Tuniques bleues pour parlementer et qui finissaient par se faire flinguer.
Jeudi 9 octobre 2017, il est 19 heures 15 sur RTL, la bande à Fogiel va « refaire le monde » sur la question de « l’islamo-gauchisme ». En fait, il n’y aura pas de suspense, puisque les médiacrates présents ce soir-là oscillent entre pro-vallsisme et complaisance à l’égard du vallsisme. On rappelle que le vallsisme est un sionisme. Pour équilibrer un peu le débat, c’est le pauvre Corbière qui sera, par téléphone, jeté en pâture à ces chiens méchants. Par deux fois au moins, pressé dans les cordes de l’antisionisme, Corbière sera obligé de faire techouva [1] :
« Je n’ai pas à me justifier là-dessus parce que c’est un des combats de ma vie et notamment le combat contre l’antisémitisme et Jean-Luc Mélenchon aussi... Après ce que font des gens qui instrumentalisent la cause palestinienne pour tenir un discours antisémite pour parler vulgairement c’est pas ma came ! »
- Accusé Corbière, levez-vous !
À peine Alexis répondait-il aux attaques en « antisémitisme » qu’Élisabeth Lévy, chienne méchante lâchée opportunément par Fogiel, redouble d’agressivité : « Vous avez mené une campagne ethnique contre lui ! », défendant mordicus le député mal élu Manuel Valls, dont l’élection douteuse est d’ailleurs rétoquée par le Conseil constitutionnel (affaire en cours).
Réponse du berger à la bergère : « Je connais la technique d’Élisabeth Lévy, elle vous coupe la parole mille fois elle vous insulte et tout. » La bergère : « Et ça c’est pas insultant bien sûr… »
Il faut faire cracher à Corbière son prétendu « antisémitisme ». Tous s’y mettent. Jean-Luc Mano, le bien-pensant passé par tous les médias mainstream, vole à la rescousse de… la patronne de Causeur (qui distribue ses magazines à tout le monde pendant la pause) : « L’islam est la religion des pauvres… Cette thèse-là doit être combattue ! »
Par Olivier Ranson pic.twitter.com/L3Z9VUX5BM
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) 9 octobre 2017
Bref, les musulmans ne sont pas les damnés de la terre, la gauche ne doit pas les confondre avec les pauvres prolétaires. Et tous en studio de défendre la « laïcité », et particulièrement la laïcité agressive de Manuel Valls, qui aurait le mérite de « nommer les choses ». Ce à quoi Corbière répond :
« Quand il va en Israël, il rencontre pas les gens de “La Paix maintenant”, il rencontre l’extrême droite israélienne qui est une extrême droite fanatique qui tient des propos très violents, c’est pas un laïc Manuel Valls ! »
C’est le moins qu’on puisse dire ! Après ça la Lévy part dans une diatribe anti-Corbière et pro-Israël et là, plus personne ne peut l’arrêter, sous peine de tribunal de Nuremberg international. C’est à la fin de l’émission (dans sa partie sur l’islamo-gauchisme) qu’elle assène sa massue sur la tête au numéro 2 des mélenchonistes :
« C’est quand même l’occasion d’examiner la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. J’entends l’aut’ jour Hugo Bernalicis excusez-moi je lis mal mon écriture, qui est député de la France insoumise qui dit “je ne dis pas moi que Manuel Valls est judéo-fasciste parce que il a des amitiés avec l’extrême droite israélienne”. Je lis la lettre de démission de la commission Machin là, sur la Nouvelle-Calédonie [2] et c’est reparti, avec l’extrême droite ils disent tous les mots-clés, qui sont propres selon eux à séduire un certain type d’électorat qui est dans nos banlieues.
Alors je voudrais dire que cette stratégie, Ils pensent qu’ils vont contrôler la chose, c’est un vieux truc, la gauche s’alliant avec les islamistes c’est pas les premiers à avoir essayé et c’est eux qui vont se faire avoir ! Ils croient qu’ils contrôlent le truc, c’est eux dans l’histoire qui vont perdre leur âme et la guerre. Et c’est grave, parce que cette façon de faire des clins d’œil avec un discours soralien, Indigènes, contre la convergence des luttes contre un supposé colonialisme excusez-moi et d’essayer de faire taire les gens en disant ce que vous dites est d’extrême droite, ça va. »
- Élisabeth Lévy : « Cette façon de faire des clins d’œil avec un discours soralien... »