La primaire vu de la mer
Pendant que la métropole se passionnait (OK on exagère mais c’est pour la tension dramatique) pour le premier tour de la primaire de gauche, dans les territoires d’Outre-mer, les bureaux de vote étaient aussi vides que le cerveau de Nabilla. Nos concitoyens ultramarins ne s’intéresseraient-ils pas au match historique entre Hamon et Valls, ces deux géants, dont le gagnant a une chance de conduire le pays dans 114 jours (le 7 mai 2017) ?
Un petit tour en Martinique :
En #Martinique, les bureaux de vote pour la #PrimaireGauche étaient loin d'être pleins hier. Regardez ce reportage de @Martinique1re pic.twitter.com/5Ryjvk1oeI
— La1ere.fr (@la1ere) 22 janvier 2017
On s’envole jusqu’en Guadeloupe et ses 62 bureaux de vote :
Les Guadeloupéens votaient hier à la primaire de la gauche. Et ils ne sont pas nombreux à s'être déplacés #PrimairesGauche #guadeloupe pic.twitter.com/vA7THyrNms
— La1ere.fr (@la1ere) 22 janvier 2017
Et enfin La Réunion, où il y a plus de monde au marché :
#PrimairesGauche Plus de monde sur le marché que dans les bureaux de vote à La Saline à #LaReunion pic.twitter.com/pjEzpFWPFY
— La1ere.fr (@la1ere) 22 janvier 2017
Il est vrai que nos compatriotes îliens ont plus l’œil rivé sur leur niveau de vie que sur les pénibles escarmouches de la grande famille socialiste, déchirée depuis 1983, date à laquelle l’encore-socialisme français s’est soumis au libéralisme économique. Une des conséquences de la paupérisation, c’est que les gens maigrissent. Mais c’est une image fausse. En réalité, à quelques exceptions près, moins on a de revenus, plus on mange mal, c’est-à-dire gras et sucré. Le syndrome du tiers-monde, sans faire dans le néocolonialisme méprisant. Grossir, voilà un truc qui ne risque pas d’arriver à nos amies mannequins. Ces jeunes filles, nourries à la feuille de salade, au yaourt et au kleenex (eh oui, ces fibres mettent longtemps à être digérées dans les estomacs humains, c’est donc un coupe-faim) ne pèsent pas lourd sur la balance.
C’est pourquoi Marisol Touraine, il y a un an tout rond, a pondu une loi qui en gros devait leur éviter de frôler le ravensbrückisme. Hélas, un an plus tard, nous voilà en pleine fashion week, qui ouvre aujourd’hui à Paris, et rien n’a changé. Il s’agissait de lutter contre l’anorexie, qui frappe dans ce métier, et contre l’image bidon des filles archi-retouchées qui influe négativement sur les bataillons d’adolescentes qui veulent aussi devenir mannequin, parce que quoi merde c’est trop cool. Bon, les décrets ne sont toujours pas publiés, du coup le monde de la mode s’assoit sur la loi dite « mannequins ».
Les amateur de (bonne) chair repasseront. C’est pas demain la veille qu’on verra de vraies femmes défiler, comme celles-ci (nous précisons que cet article est à but informationnel et non de rinçage d’œil, merci) :
Le show-biz ne plaisante pas, et se torche avec la loi. C’est normal, les gens qui y évoluent sont des demi-dieux. Des dieux coupés en deux que le public, qui lui obéit à la Loi, vénère.
Un peu en dessous du monde de la mode, il y a le monde de la politique et de la télé. Cyrille Eldin y est comme un poisson dans l’eau, c’est lui qui poursuit les hommes politiques de ses questions gênantes, mais qui restent dans la correction.
C’est pas lui qui va demander à Valls pourquoi il bosse pour le CRIF et pas pour les Français, par exemple, il y a des limites bien comprises, en télé. Les questions sont plutôt de l’ordre du « poil à gratter », ce qu’on peut lire dans le Canard enchaîné chaque semaine : Machin a dit une vacherie sur Bidule, Trucmuche veut un poste mais Krouki il veut pas pasqu’il est jaloux et qu’il doit des sous à Toutouille, etc., ça reste bon enfant et ça alimente les conversations des francs-macs qui croient entrer dans le secret des dieux.
Eldin a mis une claque au Canard en allant provoquer lui-même les « petites phrases », mais pour ça, il faut du culot et un certain mépris, car même les hommes politiques sont des hommes. Le culot (ou si vous préférez la chutzpah), il l’a, le mépris aussi, surtout pour ses confrères.
La scène est d’une très grande violence, veuillez écarter les enfants (qui matent Ovidie sur France Inter) :
Eldin : « La prochaine fois, c’est un coup de coude, mais violent ! »
Un homme lui demande de « dégager ».
Eldin : : « Quoi dégage ! Me chauffe pas merdeux ! »
Quand Cyril #Eldin s'en prend à une journaliste de @Qofficiel au QG de @benoithamon : " la prochaine fois c'est un coup de coude violent " pic.twitter.com/Qdtjq5PXtO
— Nicolas Serve (@NicolasServe1) 22 janvier 2017
Voilà, c’était une journée en France, avec de la politique, du média et du show-biz. Que demande le peuple ?