A y est ! Le PU (Parti unique) a réussi sa fusion historique. Il a réussi à bouffer les 4/5e du PS et près de la moitié de la droite. En 5 ans, le PS est passé de 314 à 46 députés, Les Républicains de 215 à 126. Le PS a fondu de 85% et la droite républicaine de 41%. La droite de gouvernement a donc mieux résisté que la gauche de gouvernement à l’aspiration du trou noir macronesque. La Chambre des macronettes va entériner les lois asociales signées Doudou 1er (Édouard Philippe, dit Medefman), ça va péter socialement à la rentrée et des attentats feront rentrer le troupeau en colère dans sa tanière. Allez, on arrête les mauvaises augures et on envoie l’analyse brutale.
Un petit rappel en préambule :
Majorité absolue pour le seul parti La République En Marche.
Emmanuel Macron doit être furax... pic.twitter.com/NL9GXO63Kk— Brut FR (@brutofficiel) 18 juin 2017
Ruffin, Belkacem et Valls : le bon, la brute et le truand
À Evry, de plus en plus de témoignages ce soir laissant entendre des pressions communautaires de LFI contre Valls...pic.twitter.com/NLQUYncUkl
— Pont d'Arcole ن (@PtdArcole) 18 juin 2017
Comment effectuer un 49.3 électoral ? Merci à #Valls pour la démonstration ! #Evry #Vallstricheur pic.twitter.com/aJ9OIKHjAm
— Le Discord Insoumis (@Action_Insoumis) 18 juin 2017
Pourquoi Valls ne pourrait-il pas gagner avec 139 voix d’avance contre Farida Amrani (FI) alors que Gilbert Collard a gagné avec 100 voix d’avance ? Parce que Valls a une partie du Système avec lui (on ne vous fera pas un dessin) et que Collard n’a pas forcément le même soutien, surtout de la part des médias. Sa victoire est donc arithmétiquement moins contestable. Enfin, une question demeurera jusqu’à la fin des temps sans réponse : comment se fait-il que 50% des électeurs de cette circonscription de l’Essonne qui se sont déplacés ont pu voter pour cette espèce de Manuel Valls ? Comment peut-on choisir cette boule de haine et de traîtrise à la Nation ? C’est ça la grande inconnue de ce scrutin bigdata-trafiqué.
57,4% d’abstention. C’est une très bonne chose, un excellent réflexe plein de lucidité et de courage de la part du corps électoral français. Comment ? hein ? quoi ? pourquoi ? des gens sont morts pour le droit de vote, monsieur !
Oui, mais l’abstention est une manière de vote, un vote anti-parti unique, un vote de résistance, qui envoie un message : on ne cautionne pas l’arnaque en cours, et on résistera politiquement à notre manière, sans passer par cette mécanique totalement sous contrôle.
La preuve, le FN est le premier parti de France depuis les élections régionales et il hérite de moins de 10 députés. Ça n’a plus aucun sens. Inversement, Macron fait 24% au 1er tour des présidentielles et voilà son parti unique avec 60% des sièges à l’Assemblée sans le MoDem, qui obtient quasiment autant de députés que le PS alors qu’il n’a pas de militants !
On ne fait pas les ânes, on sait très bien que De Gaulle a mis ce procédé au point pour avoir une France gouvernable et mettre un terme au bordel parlementaire qui a plongé le pays dans l’inaction et une dangereuse paralysie dans les années 30 et 50. Mais un truc ne fonctionne plus, on le voit. C’est la fin de la démocratie de la Ve République, voilà tout. On est entrés dans une nouvelle ère, celle de l’américanisation. Il n’y a plus d’opposition institutionnelle !
L américanisation de la France est " en marche " : 50 % d abstention !
— bruno masure (@BrunoMasure) 11 juin 2017
La fin de l’alternance gauche/droite marque la fin de la démocratie, même si elle était bidon. Disons la fin de la fausse démocratie française.
Jean-Pierre Chevènement : « L’ère où deux partis politiques avaient confisqué le pouvoir est close » https://t.co/uw2a9LfbHh
— l'Opinion (@lopinion_fr) 19 juin 2017
INFOGRAPHIE. Législatives : la fin du clivage gauche-droite en une image https://t.co/ZOQrl5UYeG pic.twitter.com/Iz94K5kEDN
— Bastien Hugues (@bastienhugues) 19 juin 2017
La fonte de la banquise LRPS a permis à de nouveaux députés d’émerger. François Ruffin, c’est le petit dernier de la France insoumise : il a battu le candidat LREM dans la 1ère de la Somme et franchement, bravo, c’était pas gagné. Même si sa circonscription était pleine d’ouvriers désabusés, mais la politique est faite de démagogie. Ruffin n’aurait pas osé pénétrer dans la 6e des Hauts-de-Seine qui inclut la ville de Neuilly, qui vote à environ 350% à droite. Il faut donc se présenter là où on a une bonne chance.
Ce qui n’a pas été le cas de Najat Belkacem, qui a perdu dans la 6e du Rhône face à Bruno Bonnell de LREM. Les vicieux auront noté que Ruffin, qui se présente comme un candidat anti-riches, anti-oligarchie et anti-patrons qui licencient – c’est tout à son honneur – a appelé à voter pour Macron au 2e tour de la présidentielle, qui représente l’oligarchie, la Banque, le CAC40, le Medef roi du licenciement... Sous prétexte de danger fasciste. Ça va faire une drôle d’opposition les 17 députés FI, plus les 10 communistes, qui ont voté pour le dictateur aux présidentielles ! Pour dire la vérité, Mélenchon espérait mieux :
« Il reste à ce deuxième tour 74 candidatures La France insoumise. Si on y rajoute la petite dizaine de députés que nous soutenons, c’est-à-dire quatre frondeurs socialistes, cinq ou six candidats communistes, on va être autour de 80 potentiels, donc ça laisse la possibilité de former un groupe, ce qui à cette heure est l’essentiel à mes yeux »
Ruffin, lui, en bon député ouvriériste, compte rester pauvre, et déclare qu’il ne se paiera qu’un smic sur les 7 209 euros brut de son salaire de député. Un truc que les communistes ont inauguré bien avant lui : ils reversaient une bonne partie du pognon au Parti, sinon c’était l’excommunication, le Goulag français.
A l'Assemblée, François Ruffin se paiera au Smic et aura un mandat révocable https://t.co/Fu2wc26r5E pic.twitter.com/kYHT2ovAdv
— Libération (@libe) 19 juin 2017
Attention toutefois à ne pas trop démagoger dans l’ivresse de la victoire. On prend vite goût au standing et au pouvoir. Redescendre devient alors très dur. Imaginez Ruffin avec un chauffeur et les honneurs, une secrétaire à gros seins issue de Sciences Po, un dircab de l’ENA ! La tentation maléfique, l’appel de la forêt oligarchique !
Ruffin député ! Le peuple à l'Assemblée ! #PicardieDebout
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 18 juin 2017
Sortons maintenant de la peopolisation de la vie politique et intéressons-nous aux chiffres. Comme prévu, cette élection a été faite par les apolitiques, qui ont battu les politiques 43 à 57%. Eh oui, nombre de vrais électeurs se sont abstenus, abandonnant cette élection truquée à ceux qui rêvent de changement et qui se réveilleront avec l’austérité. D’ailleurs, Doudou 1er l’a déjà annoncé, histoire de dire ensuite « je vous l’avais dit ». C’est parti pour un tour de vis à l’anglaise.
Le grand enseignement de ces scrutins présidentiel et législatif c’est la féminisation, le rajeunissement et la dépolitisation des élus qui en découle. C’est ce que Masure appelle l’américanisation, on l’a vu plus haut. Quand on disait que Macron avait été élu par des connes, c’était provocateur, un poil macho mais fondamentalement pas faux. Un casting pour analphabètes de la politique.
Abstention record, féminisation de l'Hémicycle, rajeunissement des futur(e)s député(e)s, quelques datas des #législatives2017 #ComPol pic.twitter.com/BCS6gqggG7
— Stéphane GRAND (@Stephane_Grand) 19 juin 2017